Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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limpide et pure dans des aiguières d’or ou d’argent d’une forme
analogue à celle que nous donnons.
La figure 8 est celle d’une Œnochoé (oi-joî vin, zsw verser); elle
servait dans les repas. Quand le maître tendait la coupe noncha-
lamment étendu sur le lit circulaire, l’esclave levait le vase con-
sacré à Bacchus, comme l’indiquent assez les boucs lascifs et les
animaux tracés sur sa panse richement peinte, et versait à pleins
bords le cœcube, le falerne ou le vin du consulat de Plancus.
.Ym/zc est bibendum, etc.
La figure 6 est une Ydria ÇvSop, eau); c’était l’urne que por-
taient sur la tête les femmes qui allaient à la fontaine; l’anse laté"
raie était destinée à placer la main droite, dans ce geste si gracieux
des bas-reliefs antiques. Au fond des provinces non encore munies
de bornes-fontaines, parfois, au détour d’une rue, le voyageur
rencontre de belles jeunes filles à l’œil vif qui marchent assez
semblables aux canephores grecques des vieux âges, la cruche en
tête, la main sur la hanche, sans se douter qu’elles portent à la
maison ce que les savants désignent sous le nom d’ydria.
La figure 5 est un Cyathus. C’était la tasse dont l’esclave se ser-
vait pour puiser dans les cratères, afin d’enlever les impuretés qui
pouvaient souiller le liquide. L’échanson, le chef du gobelet, est
toujours désigné, dans les auteurs, sous le nom de servus à
cyatho.
La figure 7 est un Simpulum en usage surtout dans les sacri7
lices. Le proverbe français « une tempête dans un verre d’eau »
avait son analogie en latin, ce petit ustensile en était l’objet. Le
latin disait : « Excitare /luctum in simpulo. »
ASSIETTE
d’après une ancienne gravure.
( No d’ordre 94)
Nous avons donné, dans un numéro précédent, le service des
viandes; nous donnons aujourd’hui le service des poissons; nous
compléterons la collection par celui des fruits dans une prochaine
livraison.
Jene reviendrai pas sur ce que je disais naguère de l’opportu-
nité de faire concorder, en ornementation, la décoration d’un
objet avec sa destination certaine; il y aurait trop de choses à
redire sur ce sujet, et l’espace me fait défaut pour de plus amples
dissertations.
H. du G.
LES ARTS PARISIENS
LE MEUBLE
( Suite )
Et les commis-voyageurs du bric-à-brac ramassèrent tout ce
qui était vieux, sans choix, partout, à mesure et pêle-mêle, fruste
ou non, mauvais ou bon. Un panneau, une corniche, une tête, un
pied, le dessus sans le dessous, la porte sans l’armoire ou l’ar-
moire sans la porte, pourvu qu’il y eût trace ancienne d’un ci-
seau, d’un couteau ou d’un burin quelconque. C’était laid le plus
souvent, mais c’était vieux. Donc c’était beau.
Ces limiers de l’antiquaille sont ardents à leurs œuvres. En fait
de nez, les plus fins ne les valent ; ils lèveraient de 1 archéologie
où les savants n’ont jamais vu que des bûches. Ils raflèrent d a-
bord des choses très-bonnes, pour ce qu’ils voulurent, un rien,
de l’argent, de la toile, du vin, du bois neuf ou des livres; échan-
geant généreusement un hanap contre une carafe elle chêne noir
sculpté pour le peuplier plaqué. C’est par leurs escroqueries in-
nocentes, renouvelées du négoce entre navigateurs et sauvages,
que nos paysans bretons, picards et autres reçurent tant et de si
mauvais meubles dont ils n’ont jamais connu l’usage. On leur
avait pris un lit du temps des ducs, on leur envoyait un piano,
ou bien une table à ouvrage au lieu d’un bahut. Après consulta-
tion et réflexion, sur l’avis du curé principalement, du piano ils
faisaient une armoire, et mettaient dans la table leurs oignons et
leurs cuillers. Voilà comme le progrès vient toujours de Paris.
J’ai vu près de Vannes un tableau peint à l’huile qui servait d'é-
cran au maire du lieu. On avait percé la toile pour y ajuster des
montants.
Plusieurs maisons honorables gouvernaient ce trafic, dont riait
fort l’ébénisterie du faubourg Saint-Antoine, si flère et si sûre de
l’avenir immense avec son lit à flasques, sa commode plate et sa
chaise-gondole aux quatre jambes bancales. Leur bric-à-brac illus-
trait trois quartierspartieulièremerit,le quai Voltaire, la Chaussée
d’Antin et le boulevard Beaumarchais. C’est là que venaient s’é-
chouer, comme des épaves, tous les vieux débris, tous les lam-
beaux sacrés, et que des hommes spéciaux, menuisiers en vieux
comme il y a des cordonniers, les réparaient, les rejoignaient, les
recarrelaient. Trois de ces poseurs de béquets ou rétameurs de
meubles, comme plaisamment on les appelait, sont devenus riches
et demeurés célèbres : le père Monbro , le père Senlis et un ou-
vrier de celui-ci, M. Ribaillier aîné. Sous leurs mains habiles
et faites à la peine, les vieilleries se remettaient sur pieds, re-
prenaient une forme et un lustre, se remboîtaient, se réarticu-
laient. Ces hommes-là ont accompli des résurrections splendides,
et ce n’est pas nous, certainement, qui leur demanderons, plus
qu’aux autres restaurateurs, compte de leurs rcntoilages et de
leurs repeints. Tout est bien qui finit bien, 6t 1 acheteur, en ce
temps, était encore plus heureux que le vendeur. Les musées im-
périaux en font bien d’autres, sous l’œil de l'art et la protection
du budget !
Paris bientôt ne fut pas seul à ce travail de refaçons hardies.
Le gai Dijon aussi s’en mêla, et d’autres villes, qui avaient été,
comme Dijon, centres de pays à beaux moines et hauts seigneurs,
les deux seules espèces bien meublées de jadis. D’abord on ne
voulut que du tout ancien, du moyen âge, la mode en étant venue
parle beau roman de Notre-Dame. Ce fut alors que M. Duponchel,
un artiste, fit sa fameuse et superbe chambre à coucher de Char-
les VIL Grand et vaste goût, en effet, qui, à défaut de l’impos-
sible réforme de l’habillement, servit au moins de prétexte et
donna plusieurs hivers pour scène à des travestissements et mas-
carades magnifiques. L’exactitude historique des costumes et dé-
cors de théâtre date aussi de ce temps. Jusque-làle théâtre n’avait
eu de vrai que la toge et l’épitoge, laborieuses restitutions de
Talma Manlius, sévères, roides et tragiques comme le pli de nos
rideaux et l’angle droit de nos cheminées : à partir de là il voulut
et il lui fallut tout avoir. Nous faisions véritablement de belles
études en cette époque chaude de 1832 ; nous prenions l’art très