ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
30 3 > CüÄ au sérieux clans nos recherches naïves de reconstruction. Quelle passion comique et furieuse ce fut au commencement, et combien le commerce moqueur et voleur en abusa ! Abuser est la maladie française ; aussi bien de ce qui s’élève que de ce qui tombe. Plus tard nous vînmes au goût de la Renaissance. C'était moins grave que l’autre et plus joli ; mieux praticable à nos petites piè- ces, nos petites mœurs, nos petites étoffes, nos petites affaires. Aux profils aigus des compagnons d’Albert Durer, les rondeurs fleuries de Jean Goujon succédèrent dans notre estime et notre amour. Cela nous ressemblait d’un peu plus près. 0 les beaux temps toujours copiés et jamais revenus! Siècles où l'on croyait et aimait ! Les grands artistes dont nous savons les noms, saintetés qui nous servent à revêtir tant d’erreurs, livraient d’abord leurs merveilles ; et d’autres après eux, sous eux, venaient, plus près fie la foule et des habitudes communes, artisans purs, simples et pauvres menuisiers, pieux ignorants pleins de mission et dégoût, lesquels, ayant vu ces merveilles des hommes-dieux, les imi- taient du mieux qu’ils pouvaient, assez ou peu, selon la main et la flamme. Voilà pourquoi les fouilleurs voyageurs que nous di- sions ont tant trouvé et leurs heureux patrons tant vendu de vieux meubles grossièrement exécutés, mais où rayonnaient la pensée, le dessein, l’harmonie des modèles. En ces jours à jamais perdus de Fart magistral et pontifical, les fidèles attendaient, en- tendaient, retenaient la parole, et la rendaient ensuite respec- tueusement et amoureusement, ainsi qu’ils l’avaient reçue. Cha- cun selon son savoir et ses forces; tous en vertu de la même foi. Ce qui ne se fait plus aujourd’hui, où chacun est à lui-meme son prophète, l’or, mes frères, étant le seul Dieu. Alors on met- tait sa conseience à premièrement marcher dans les pas de plus fort que soi, la nature ou son maître. Le’s élèves d’un grand pein- tre italien allaient jusqu’à gagner scs maladies! Palissy moulait sur nature les taches de ses fruits et les plaies de ses animaux. Les choux en faïence, si prodigieux, comme notre cher médecin Benoist savait encore en découvrir, sont des choux moulés. A peine maintenant, au contraire, fait-on poser un homme ou une femme en chair quand on veut produire une figure humaine. Les plâtres et le mannequin suffisent; l’à-peu-près fait assez pour les trois que nous sommes, fabricant, acheteur et marchand. Donc, et pour résumer, de 1832 à 1848 environ, l’art mobilier français fut et vécut de la réparation et de la copie. Parmi des meubles tout à fait sublimes et qui sont restés notre épouvante, on vit se produire bien plus nombreux ceux que j’appellerai des arlequins, méchantes contrefaçons de carcasses flamandes dans lesquelles le recarreleur insérait des morceaux de bois de tout âge et de toute force. C’était trouvé beau pareillement. Nous l’a- vons dit, l’industrie du meuble ancien doit beaucoup à M. Mon- bro père, qui était à la fois un amateur et un réparateur distin- gué. Longtemps son magasin fut comme un musée, générateur de beaucoup d’autres. Un meuble pris chez Monbro servait de passe-port à cent pauvretés. 1840 vit son summum. Puis la manie s’apaisa. On ne voulut plus guère, chez nous, mettre le prix aces beaux restes, et l’Angleterre les emporta. Elle nous prend tout notre vieux ainsi, et ce n’est pas sa faute. Si vous voulez écrire une histoire de France, aujourd'hui, il vous faut aller en prendre la matière au British-Museum. Nous laissons aller tout pour de l’argent, monuments et documents. C'est l’affaire de quelques gé- nérations. La famille française tient volontiers aux os de son père, un peu encore à ceux de l’aïeul; plus loin, c’est trop loin. A cause de ce que cela coûterait d’abord, et par indifférence du passé ensuite. Voilà pourquoi, sans doute, on dit de nous si cou- ramment que les leçons du passé ne servent pas. Cette mort de notre passion pour le meuble ancien importait peu au reste. Le goût s’était refait. Ce qu’on avait vu vieux, fruste, rongé, piqué, verminé, vermiculé, on désira l’avoir neuf. L’industrie parisienne eut un enclos de plus dans son domaine. Cet enclos, bien ou mal cultivé, lui vaut aujourd’hui le quart à peu près de sa récolte en meubles meublants de toute espèce. Ce n’est pas beaucoup encore, mais c’est un chemin. Plus de soixante maisons s’y emploient, avec près de trois mille ouvriers et des machines. Toutes ces maisons ne sont pas grandes, et tous les ou- vriers ne sont pas bons. On ne s’appelle point partout Sauvrezy, Mazaroz, Fourdinois, Grohé, Chaix, Godin, Guéret, etc. Mais laissez faire, laissez venir, laissez mûrir ; le meuble moderne vrai arrive, il entre dans la vie moderne, hors des châteaux et des palais. Il ne s'agit point pour l’avoir de payer des sommes folles ; les choses à cinquante mille francs des expositions sont affaire de Tuileries et d’Empereur. Mais pour deux mille ou deux mille cinq cents francs, dès àprésent vous aurez, si vous voulez, votre cham- bre à coucher meublée en chêne sculpté, à savoir un lit, une com- mode-toilette, un buffet à deux corps pouvant servir de bureau, une armoire, une table, une chaise longue, deux fauteuils et quatre chaises volantes : tous les sièges garnis en reps de laine, façon des Gobelins, qui est une étoffe très-forte. Ce sera sobre d’orne- ments, mais beau de lignes, et durable jusqu’après vos petits-en- fants. Vous payeriez la même somme pour des meubles en plaqué commun, une fourniture à renouveler tous les six ans, et qui ne sera jamais honorable. Évidemment, nous parlons ici pour les mé- nages sérieux et définitifs, non pour les dames en bois de rose, au cœur vaste comme le désert, qui changent de mobilier comme de mari. Beauté, voilà notre rêve; solidité et bon marché, voilà nos lois. Réaliser l’un en observant les autres, c’est le suprême. Or, le meuble massif nous assure les lois. Quant à la vérité du rêve, elle est à trouver par tout le monde, l’ouvrier, le fabricant, vous et moi, pourvu que nous y soyons en personne. Ceci vaut une explication. Auguste Lughet. (La suite prochainement.) EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 “OO- GALERIE DE L’HISTOIRE DU TRAVAIL. FRANGE La commission impériale, se rappelant l’immense succès qui accueillit, il y a deux ans, l’exposition rétrospective organisée au palais des Champs-Elysées, par les soins de la société de 1 Union centrale des Beaux-Arts, décida qu’une exposition semblable ferait partie du programme de l’Exposition universelle de 1867, et qu’une des zones du palais du Champ-de-Mars serait affectée à cette destination, sous le nom de galerie de l’histoire du travail. Montrer, à côté des produits de l’industrie moderne, les chefs- d’œuvre des siècles qui nous ont précédés, c’était, en effet, relier le passé au présent et compléter ainsi l’enseignement que doivent toujours dégager ces grandes solennités industrielles, qui seront une des gloires de notre temps.