Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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PANNEAU PEINT. GRISAILLE. - N“ 2, LE FEU.
( N°s d’ordre 60 et 61)
Les anciens ont tour à tour représenté le feu, tantôt par
Vulcain le fabricant de foudres, le Dieu boiteux, l’époux in-
fortuné de Vénus; tantôt par Gybèle on Vesta, femme du
Ciel ou femme de Saturne, patronne des Vestales gardiennes
du feu sacré.
Les modernes, et surtout ceux du XVIIe siècle, ont toujours
pris Mars, comme idéal du feu. Le Dieu de la guerre, surtout
depuis les inventions meurtrières du moine Bacon, avait droit
a cet honneur. Leriche, dans ses Elements, a suivi celte tia-
dition.
Le bouclier orné de foudres, le casque, la lance, le glaive,
tels sont les attributs qui figurent au milieu de sa composi-
tion. Le chêne et le laurier, ornements habituels aux guer-
riers, aux conquérants, aux « tueurs en gros, » s’enroulent
au milieu du tout. Des chimères, souvenirs de Vénus, peut-
être l’amante préférée du Dieu, la déesse de la flamme dans la
plus pure acception du mot, terminent en bas lo panneau
peint; un trépied le surmonte. De ce mélange de convention
résulte un ensemble délicieux auquel on pourrait peut-être
reprocher de manquer de logique, les coupes chargées de
fleurs avec lesquelles se jouent si lestement les Amours, sont
un peu lourdes pour des êtres aussi chétifs. Mais la logique
n’avait rien avoir dans l’art à cette époque. Nous terniine-
ncrons prochainement la série de ccs panneaux par la publi-
cation de l'Air, qui ne le cède par la finesse à aucun de ceux
dont nous avons déjà donné lo dessin.
PANNEAU DE PORTE DU CHATEAU D’ANET.
<o d’ordre 20
Anet, a ditM. Michelet, « c’est un rêve » « miracle de jeu-
nesse éternelle » inventé par une veuve pour illusionner un
homme blasé. Les maîtres auxquels Diane confia son œuvie
et sa pensée étaient des génies, qui la comprirent si bien,
qu’ils sont parvenus, sur le compte de la belle duchesse de
Valentinois, à tromper « le roi, l’histoire et l’avenir. » Diane
comme disait Marot :
Cette dame excellente
Dont le nom gracieux
N’est ja besoin d’écrire
Il est écrit aux cièux
Et de nuit se peut lire.
Diane est partout à Anet. Jean Goujon, Philibert Delorme,
Jean Cousin avaient écrit son nom sur tous les murs, dans
toutes les portes, sur toutes les verrières, Anet, c est clic divi-
nisée... Son croissant qui remplit si bien le monde,
Doncc totnin impleat orbem,
se retrouve à chaque pas; notre panneau le montre au milieu
de ses boucliers d’amazone. Ses chiffres entrelacés, ses
triangles, ses flèches, ses devises courent au milieu de tous
les rinceaux, se profilent clans toutes les moulures, ressortent
de toutes les pierres. On dirait que l’art sublime des grands
hommes qu’elle osa prendre pour ses interprètes a fixé là pour
toujours son souvenir immortel; de ces grands bois silencieux,
de ces bosquets discrets, on espère, à toute heure, voir s’e-