ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
ê o 1— enseignements de ce grand concours pratique, et les vulgariser dans nos ateliers. La sagesse et l’opportunité de cette mesure ne pouvaient échapper à nos voisins. Cet exemple fut noté avec soin par une société qui, depuis cent années qu’elle compte d’exis- tence, s’est trouvé© mêlée à tous les progrès successifs de l’in- dustrie anglaise, par the Society for the encouragement of arts, ma- nufactures and commerce, la même à qui revient une grande part dans la gloire de ces concours, puisque c’est au milieu de ses membres que le prince Albert médita l’Exposition de 1851, et qu’il en arrêta les plans d’exécution. Sur son initiative, des appels furent faits au Gouvermement, aux princes, aux chambres de commerce, et 1,040 1. st. furent mises à sa disposition. Aidée de ces fonds, elle choisit quatre- vingts ouvriers, parmi les plus intelligents, et les envoya en France visiter notre Exposition universelle. Le bien qui en résulta se devine; mais il vient d’être dit dans une publication qui nous intéresse à bien des titres. Chacun de ces ouvriers a envoyé à la Société des arts, etc., un rapport détaillé sur tout ce qu’il a vu, jugeant tous nos monu- ments, notre civilisation, l’habileté de nos ouvriers, leurs mœurs, leurs usages et jusqu’à leurs plaisirs. C’est cette collection de rapports que la Société a fait publier, pour la répandre dans les ateliers anglais. Le jugement d’un rival, a-t-on dit, vaut deux conseils d’un ami. Nous croyons qu’à toute une analyse de cette publication, nos lecteurs préféreront quelques extraits curieux, qui leur fe- ront connaître l’opinion des ouvriers anglais, telle qu’ils l’ont exprimée. On sait assez, dit un sculpteur en bois, combien la France est un pays riche en beautés et en productions naturelles. Elle mest pas moins riche en objets d’art. Son peuple vit au milieu de glorieux monuments, egale- ment grands et beaux, qui leur ont été légués par leurs ancêtres. Il sait les apprécier, et il attache son industrie et son intelligence à les égaler et même à les surpasser. L'architecture de Paris est, par elle-même, une vaste école , où l’aspirant peut recevoir des leçons d’un grand prix. Il suffit de visiter Paris ou d’en étudier une description, pour comprendre comment la France s’est distinguée parmi toutes les nations. Les anciens monuments présentent une foule de modèles intéressants et curieux; les nouveaux n’en contiennent pas moins, qui ont, de plus l’avantage de nous initier au goût et au style de notre temps. La variété, le bon goût, l’ex- cellence du dessin, de la main-d’œuvre, se manifestent hautement dans tous. Ajoutez que tout ce qui sort des mains de ce peuple est toujours fini et complet. Vous voyez dans la rue des portes en bois j de chêne sculpté, telles que jamais l’Angleterre n’en eût exposées au grand jour. — Le jour suivant, dit un ébéniste, nous visitâmes l’atelier des sculp- teurs. C’est là que nous pûmes juger de la supériorité des Français dans le dessin. Tout ce qui nous était présenté nous donnait l’idée que ce peuple est né avec une aptitude naturelle pour saisir tout ce qui est beau et gracieux dans la nature et dans l’art. Je vis des sculptures qu’il m'é- tait impossible d’attribuer au ciseau. J’aurais admis plus volontiers que le bois avait crû sous cette forme, tant les lignes étaient fines, la touche délicate, tant l’ensemble était sobre... Je ne crois pas qu’ils travaillent autant que nous ; évidemment ils prennent la vie plus à l’aise ; ils paraissent, dans leurs habitudes, beau- coup plus gais, moins soucieux de leur travail. Il m’a semblé également qu’ils étaient plus libres, et que, dans leurs relations avec leurs chefs, le sentiment de l’égalité se manifestait beaucoup plus. Je notai cette diffé- rence entre les ateliers de Paris et ceux de Londres. Nous avons pour contre-maîtres et surveillants des gens revêtus de drap fin, qui ornent leur personne de joaillerie, et que nous devons considérer comme nous étant de beaucoup supérieurs parce qu’ils portent une plume derrière l'oreille, bien que souvent ils connaissent moins l'ouvrage que les habits qu’ils portent. A Paris, au contraire, le contre-maître porte le vêtement de l’ouvrier, la blouse est commune aux deux. Tous se rendent un res- pect réciproque et selon l’office qu’ils remplissent. Vous n’êtes blessé ni de l’insolente arrogance de l’un ni de la dégradante servilité de l'autre. Chacun connaît sa place et s’y tient. Oh ! que de choses je voyais, que j’enviais pourjmon pays ! Les enfants servent trois ou quatre ans comme apprentis, et, pendant cette durée, ont bien plus d'occasion que les nô- tres d’acquérir des connaissances. Toutes les écoles leur sont ouvertes : ils peuvent aborder toutes les hautes brandies de la science , sans être , comme les nôtres, retenus dans les limites exactes du savoir lire , écrire et compter. Ils ont leurs entrées dans toutes les galeries d’art et dans les musées, aussi bien Je dimanche que les jours fériés, en sorte que le sen- timent de l’art et du bien s’imprégne dans leur nature avant qu’ils n’aient appris à lire. Dans l’ornementation ils nous devancent ; mais , dans la préparation , dans l'ajustage des pièces, dans la construction de l’ensemble, nous leur sommes décidément bien supérieurs. Nos ouvrages sont plus solides, plus plans, plus carrés, mieux ajustés, plus précis. Ces rapports des ouvriers anglais sont destinés, avons-nous dit, à être lus dans tous les ateliers anglais, dans le home de chaque ouvrier. Pour juger à la fois du bien qu’ils y feront, et des droits que s’est acquis à la gratitude publique la société qui eut l’idée d’envoyer cas ouvriers dans le centre de notre civili- sation, de leur demander leur opinion et d’en publier les appré- ciations, nous ne pouvons mieux faire que de nous en rapporter à ce qu’ils en ont dit eux-mêmes. L’un d’eux, un ébéniste, termine ainsi les conclusions de son rapport : Je dois à votre bienveillance, messieurs, la première quinzaine de congé dont j'ai eu à jouir dans toute ma vie.C’était la première fois que je tra- versais la mer. Je suis revenu, mes idées complètement modifiées sur ce qui concerne.^es hommes, les femmes et les enfants de Paris, sur leurs manières, leurs usages et leur religion. Je suis aujourd’hui fondé à con- tredire les reproches non mérités qui leur seraient adressés ; ma propre expérience me permettra de m’exprimer franchement et librement sur ce que j’ai vu moi-même, et en donnant mou opinion sur les institutions que j'étais chargé d’observer , je pourrai dorénavant parler sans crainte, sans réserve, en connaissance de cause. Toutes ces citations, prises dans le livre publié par the Society for the encouragement of arts, etc.,sont une des consécrations les plus évidentes du grand succès moral de notreExpositionde 1867. Extrait du Petit Moniteur du 25 février 1868. LA RENAISSANCE (suite) Encore quelques mots avant d’aborder l’histoire anecdoti- que de ce prodigieux mouvement intellectuel littéraire, artis- tique, qu’on nomme la Renaissance. Quelques mots qui expliquent à la fois quelles ont été, à notre sens, les raisons de son origine, les causes de son développement, et les arguments qui nous incitent à croire que, de même que le phénix fabuleux, il est sur le point de renaître de ses cendres. Les poétiques religions de l’Autiquité semblent absolument créées pour donner à l’art des prétextes incessants de production. De toutes les forces naturelles, physiques ou morales elles avaient