ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 427 Forrige Næste
ro oo ? présent, qu’une seule chose possible : une édition, au prix le plus réduit, de la Gromrt aire des arts du dessin. Frédéric Lock. tendant des beaux-arts l’autorisation d’organiser au palais de l’in- dustrie une exposition des refusés, M. le comte fie Nieuwerkei'ke, par un revirement subit, permit d'espérer pour l’année 18G8 une réforme radicale dans le mode d’élection dos membres du jury, e’est-à-dire l'application pure et simple du principe du suffrage universel. BULLETIN Nous lisons dans le Siècle du 26 mars sons la signature de M. Félix Deriége : En vertu du règlement du Salon pour l’année 1868, et confor- mément à la promesse qu’avait faite, l’année dernière, M. le su- rintendant des beaux-arts d’opérer une réforme radicale dans le mode d’élection des membres du jury, sont désormais électeurs et éligibles, tous les artistes exposants qui ont eu un ou plusieurs ouvrages reçus à l’une des expositions de Paris, celle de .1848 exceptée. Il faut avouer que M. le ministre des beaux-arts fait tous les efforts imaginables pour rendre à ceux que frappent les verdicts du jury leur désillusion moins amère. Mais préfêre-t-on être con- damné par un tribunal que l’on s’est donné soi-même? J’en doute. Et il pourrait se faire que M. le ministre, s’il n’admet pas chacun à juger ses propres œuvres, n’arrivât jamais à contenter tout le monde. M. le ministre a eu le temps de s’apercevoir, depuis son décret du 13 novembre 1863, que réglementer l’enseignement des beaux- arts et le concours n’est pas chose facile. A partir de ce moment, le niveau des études ne s’est élevé ni à l’école de Paris, ni à l’é- cole de Rome ; la peinture d’histoire a disparu et nos salons sont presque en décadence. Je ne veux pas mettre en discussion ses réformes ; il faut attendre encore pour les bien juger. Ce qui m’étonne c’est l’instabilité de ses décisions, c’est le manque de parti pris, c’est l’espèce de versatilité qui du jour au lendemain lui fait adopter les résolutions les plus contraires. > Nous avions demandé en 1866 que l’on rendît à l’institut la part légitime d’influence qui lui appartient dans l’enseignement des beaux-arts, dans les concours pour les grands prix de Rome et dans les jurys de nos expositions. L’administration parut entrer, au moins en partie, dans ces idées; et en effet, M. le ministre d’Ftat, en ce qui concernait ('Exposition universelle, par un ar- rêté du 12 mai 1866, et M. le ministre des beaux-arts, dans le règlement du Salon de 1867, en date du 22 août 1866, décidèrent que le jury de chacun de cès concours serait composé pour un tiers de membres de l’Académie des beaux-arts, choisis dans son sein par ladite Académie. Mais, clans sa séance du 29 septembre, l’Académie, avisée par M. le ministre d’Etat, déclina l’honneur qu’on voulait lui faire, acte d’immortelle rancune dont nous l’avons justement blâmée. Ainsi donc l’administration semblait convaincue comme nous que, en fait d’art, «partout où il y a une direction à imprimer aux études, partout où il y a des récompenses à décerner, il faut constituer un élément de résistance qui représente, à côté de l’é- lément de transformation et de progrès, la tradition des maîtres et les saines notions du vrai et du beau telles que les philosophes de l'antiquité les ont définies. » Puis tout à coup, quelques jours après l’ouverture du Salon de 1867, un comité de délégués étant allé solliciter de M. le surin- Je ne veux pas examiner ici quelle sera l'influence du nouveau règlement, s'il doit régénérer ou non l’école française, si au souffle puissant de MM. les artistes non médaillés la peinture et la sculpture vont se transfigurer. Ce qui serait à désirer c'est que l’administration eût une ligne de conduite nettement accusée, qu’elle la suivît avec quelque persistance, qu’elle ne se laissât pas aller à toutes les opinions, entraîner par tous les systèmes, au- jourd’hui autoritaire et sollicitant le concours de l’institut, et ouvrant demain à toutes les doctrines, à toutes les coteries, à toutes les révoltes, les barrières du suffrage universel. Par cela seul qu’un art existe, peinture ou sculpture, il doit avoir son esthétique, ses règles et ses procédés d’exécution. Tout cela était représenté jadis par FAcadémie, qu’on accusait de renfermer son enseignement dans des limites tellement étroites qn’il dégénérait en routine. Cette omnipotence a été brisée, c’est très-bien. Mais en défini- tive il faut toujours que les traditions artistiques soient représen- tées par quelqu’un ou par quelque chose. Appelez cela conserva- toire, conseil supérieur, jury élu, soit. Ce qui importe, c’est qu'on donne à ces institutions des bases fixes et une organisation durable, et que, sans motif apparent, on ne les bouleverse pas tantôt dans un sens et tantôt dans un autre, comme on l’a fait depuis quatre ans pour le jury du Salon. Je m’arrête ici. Pendant les jours qui viennent de s’écouler, les amis des arts ont dû éprouver de vives angoisses. On avait fait circuler des listes de candidats au jury de 1868 qui s’engageaient, les uns à recevoir toute œuvre qui trouverait seulement un parti- san au sein de la commission, les autres à affaiblir quiconque se serait fait précédemment admettre au Salon. Eh bien ! le suffrage universel a eu raison de ces utopies, de ces intrigues. Le jurj élu dimanche dernier se compose, comme les précédents, d’hommes ayant dans les arts un nom estimé, et il offre toutes les garanties de science, d’indépendance, de justice, et nous voudrions pouvoir dire de sévérité désirables. Nous applaudissons de grand cœur à ce résultat. Car il y a dès aujourd’hui deux camps parmi les artistes, celui des gens qui ont du talent et celui des gens qui cherchent à s’en faire au moyen de théories plus baroques, si c’est possible, que leur peinture. Les uns et les autres ont cela de commun qu’ils veulent tous être jugés par leurs pairs. Si donc il arrivait que, dans une de ces élections auxquelles vont désormais prendre part trois ou quatre mille votants, on réussît à porter au jury quelqu’une de ces individualités tapa- geuses, impatientes, qui, ne pouvant s’élever à la hauteur de l’art, s’efforcent de faire descendre l’art jusqu’à elles; si, grâce à de pareilles nominations, on transformait la commission des ré- compenses en une sorte d’arène où viendraient se prendre corps à corps les écoles et les systèmes, d’année en année, qu’on en soit sûr, le niveau de la production artistique s’abaisserait d’une façon de plus en plus rapide. C’en serait fait alors de tout droit de suffrage; infailliblement nous retomberions sous le despotisme académique, et peut-être bénirait-on le décret qui nous l’aurait rendu.