ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 427 Forrige Næste
OÆ) 79 — Quelque parfaite que soit une de ces brillantes mosaïques de laine qu’on appelle tapisseries de haute ou de basse lisse, presque jamais comme œuvre artistique, comme œuvre durable, elle n’est exempte de certains défauts inhérents à. son mode d execution. Trop souvent l’inspiration du dessinateur, du peintre, le jet de sa pensée, l'empreinte magistrale de sa touche disparaissent dans les recherches d’un travail matériel long et minutieux à l’excès. Et puis il s’en faut que cette gamme de couleurs innombrables, si péniblement obtenue par les Neilson, les Quemisets et les Roard, et complétée de nos jours par le cercle chromatique de M. Che- vreul offre partout la même solidité, la même persistance. De là une altération notable des tapisseries, qui, après quelques années d’exposition à la lumière, cesse d’avoir le même éclat dans les détails et dans l’ensemble la même harmonie. Or, voilà qu’un très-éminent architecte décorateur, à la fois savant et artiste, M. E. Guichard, vient de retrouver et de réduire en formules pratiques, avec un succès dont tout le monde peut se rendre compte, un très-ancien procédé de peinture sur tapisse- ries, lequel, obtenu par des eaux teintes et des mordants et n’exi- geant d’autre moyen d’interprétation que le pinceau, laisse au travail de l’artiste toute sa liberté d’allures, sa verve et son originalité. Ici le décorateur compose ou interprète à sa guise ; aucun procédé ne le gène ; il n’est asservi par aucun système ; il est maître de sa palette ; il peut donc en combiner les tons, en harmoniser les nuances de façon à opposer la plus grande somme de résistance possible, et une résistance partout égale, aux dégra- dations du temps. Il existe encore en ce genre de productions quelques types du moyen âge parfaitement conservés à l'Hôtel- Dieu de Reims, et au garde-meuble de la couronne une grande tapisserie provenant de l’ancien mobilier des Tuileries. M. Guicliai’d a exposé dans les salons de MM. Hochedé, Blé- mond et Ce, boulevard Poissonnière, 7, huit spécimens de ses tap'sseriesnouvelles.Cesontde véritables aquarelles oùlepeintre, après avoir tracé son dessin, épargne ses blancs dans le tissu même et procède ensuite par touches successives, en passant des tons les plus clairs aux plus vigoureux, sans laisser aucun empâtement ni aucune épaisseur sur l’étoffe. Presque toutes sont d’uneexécu- tion fine et brillante et d’un effet décoratif admirable. La plus importante reproduit sur une simple toile écrue lemotif d’une des tapisseries de la couronne qui composent la série des Chasses de Maximilien, exécutée sous Henri IV d’après les cartons de Bernard van Orley, un des élèves de Raphaël. L’artiste y a figuré le lancer d’un cerf qu’un piqueur, menant en laisse un fort limier, débusque d’un fourré de broussailles. Vaste composition, facture large et simple, clans le style du Tempesta, avec une légère empreinte de naturalisme allemand ; au premier plan des verts et des rouges intenses, aux derniers un fonddebois dont le temps a singulièrement fondu et adouci les nuances : telle est cette pièce, d’un mouvement, d’une grandeur et d’un éclat singuliers. L’espace me manque pour décrire les autres : une Pastorale, d’après Boucher; des Bohémiens, d’après Callot ; un groupe de Bacchus et Cérès, d’après Rémond la Page ; une Psyché passant le Styx, empruntée aux fresques de la Farnésine, etc., etc. Toutes les peintures que je viens de nommeront été exécutées sur reps de coton, par M. A. Burette, sous la direction de M. Guichard. Elles ouvrent à l’art décoratif une voie entièrement nouvelle, et méritent la très-sérieuse attention des amateurs et des artistes. * * * On écrit de Rome à YAthenaeum de Londres : Une des plus importantes découvertes faites dernièrement dans le domaine archéologique, est celle de huit nouveaux fragments du plan de l’ancienne Rome, que Antonius Caracalla fit graver sur le marbre, et qui, sous le nom de Planta Capitolina, est incrusté dans les murs de l’escalier du musée du Cap'.tole. Deux des nou- veaux fragments sont d’une étendue remarquable; un des frag- ments illustre, d’une manière satisfaisante. \e P or tiens Livice. R. P. EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 GALERIE DE L’HISTOIRE DU TRAVAIL FRANCE (suite et fin) La France a remporté, à l’Exposition, un éclatant succès dans toutes les branches de l’industrie qui se rattachent aux arts du dessin. Les nations rivales elles-mêmes ont toutes reconnu hau- tement notre incontestable supériorité, et nous pouvons être fiers, à juste titre, de cette nouvelle victoire ; car elle prouve que le génie artistique de nos pères s’est transmis jusqu’à nous. Il est évident que l’habileté d’exécution ne fut jamais poussé plus loin, que le talent est chose commune chez nous, et que le goût est une qualité innée à laquelle obéissent, pour ainsi dire instinctivement, nos ouvriers et nos chefs d’ateliers. Cependant, malgré cette merveilleuse exécution, malgré cette mesure et ce bon sens artistique qui distinguent notre industrie et la préservent de toutes les exagérations ridicules, il faut reconnaître que ces compositions sont loin de présenter une originalité bien tranchée, constituant le style d’une époque. Elle nous montre des reproduc- tions de tous les temps et de tous les peuples, elle copie non point servilement, souvent même d’une manière très-intelligente, mais en somme elle vit sur le passé et tire peu de chose de son propre fonds. Les pessimistes voient là les présages certains d’une déca- dence prochaina ; quant à nous, nous ne pouvons y reconnaître que le résultat des faits contemporains. Notre siècle est avant tout un siècle de transition et de transformation ; la Révolution qui l’a inauguré, en brisant les vieilles formules politiques et so- ciales qui n’étaient plus en harmonie avec les progrès de l’esprit humain, nous a légué la tâche gigantesque de reconstituer tout un ordre de choses nouveau, basé sur les principes immuables dô la justice, de l’équité et de la raison, et sur les lois rigoureuses de la science. Pour créer une œuvre aussi colossale, il nous a fallu fouiller l’histoire,la soumettre à une critique minutieuse, afin d’en éclaircir les points obscurs et de dégager des faits des récits lé- gendaires, étudier les lois, les mœurs etles usages des civilisations disparues et des siècles qui nous ont précédés; en un mot, nous avons dû procéder à une sorte d’inventaire historique de l’huma- nité, d’après les textes et les monuments. Les artistes entraînés par ce mouvement général des esprits sont devenus archéologues ; les uns, se passionnant pour la pureté majestueuse, la sévérité élé- gante, et surtout pour la noblesse de style de l’antiquité grecque, qui