Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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que la complication et la difficulté du travail matériel étaient une
des causes de l’abandon de cet art par les artistes, et que cet
abandon provient de la déchéance de la peinture sur verre.
Quelques auteurs ont dit que c’était aux discordes civiles de
Fig. 9. — Restauration faite au XIVe siècle, dépendant du même vitrail
que le dessin n° S.
(Nous donnons cette tête pour indiquer quelle différence de procédé il exis-
tait déjà dans la fabrication.)
ces temps et aux progrès de la religion réformée, qu’il fallait
attribuer la décadence de cette branche de l’art ; tel n’est point
notre avis, et nous en citons, comme preuve, les charmants vi-
traux suisses, qui étaient fort à la mode et que l’on fabriquait au
foyer même du protestantisme.
On peut même affirmer que c’était là seulement que la peinture
sur verre était en faveur. Les peintres suisses ont laissé de très-
beaux vitraux religieux, et nous avons vu en 1855, ou 1856, une
exposition, au boulevard des Capucines, d’une série de 25 à 30
médaillons extrêmement remarquables. Ces vitraux avaient été
exposés pour être vendus; nous ne savons pas s’ils sont restés en
France.
Nous avons encore beaucoup de verrières datées de 1600.
Parmi les plus remarquables, nous citerons celles de Troyes,
exécutées par Linard Gauthier : c’est de l’art dans sa plus belle
expression.
A partir de la moitié du seizième siècle, il ne nous reste
rien de vraiment remarquable, au point de vue de l’art ; le métier
l’emporte sur l’inspiration.
Malgré l’abandon des artistes, quelques fours resrent en acti-
vité, et l’on peut suivre la marche de la peinture sur verre jusqu’à
la Révolution. Là, il y a un arrêt forcé; et ce n’est qu’en 1811,
qu’on voit quelques hommes songer à faire revivre, suivant les
glorieuses traditions du moyen âge et de la Renaissance, un art
qui semblait perdu et qui n’était que délaissé.
Nous ne fatiguerons pas nos lecteurs de la description des
efforts tentés jusqu’à ce jour pour atteintre ce but; nous nous
contenterons de l’énumération succincte des vitraux qui nous sont
parvenus en bon état depuis la Renaissance jusqu’à la grande
Révolution.
Eugène Oudinot.
; (La suite 'orochainement.)
BULLETIN
Il vient d’étre terminé à Paris, par un artiste de grand mérite,
un travail remarquable de restauration dont on n’a pas encore
parlé.
Il y a, à l’Arsenal, dans les bâtiments de la Bibliothèque, deux
petites pièces, inconnues delà généralité du public et qui sont
deux reliques extrêmement précieuses du dix-septième siècle;
petites toutes deux, mais exquises de détails, ornées avec un art
consommé, d’une beauté de décoration et d’une richesse de style
à faire pâmer tous les artistes et tous les connaisseurs.
C’est ce qu’on appelle le Cabinet de Sully.
C’est tout ce qui reste, ou plutôt ce qui restait des anciens ap-
partements habités, de 1600 à 1610, par le grand maître de l’ar-
tillerie, Maximilien de Béthune, duc de Sully. C’est là que fré-
quemment Henri IV venait causer, avec son premier ministre,
des affaires de l’Etat et entendre les avis austères de ce sage, qui
excella à la guerre comme à la paix, et à qui, en bonne justice,
revient l'honneur de tout ce qui fut fait de sage et de bon par le
roi, son ami.
Construit vers la lin du quinziéme siècle en encorbellement sur
les murailles du Paris de Charles V, ce pavillon fut occupé, après
la mort de Sully, par le duc de la Meilleraie , qui le fit décorer
par Vouet, à l’occasion de son mariage avec Marie Cossé de Bris-
sac, et y inscrivit partout ses attributs et ses armes, qu’on re-
trouve aujourd’hui.
Au dix-huitième siècle, le pavillon fut modifié, en 1718, par le
duc du Maine, et plus tard, en 1750, par le comte d’Eu, son fils,
qui l’habita. Plus tard encore, en 1769, le marquis de Paulmy y
installa le cabinet d’estampes de sa bibliothèque, qui fut trans-
porté, en 1864, dans le pavillon nouvellement achevé de la biblio-
thèque de F Arsenal.
On devine dans quel état se trouvait ce cabinet de Sully après
ces décorations et ces modifications successives. Les habitants
y avaient tour à tour laissé des traces de leur passage, altérant,
modifiant, abîmant surtout et enfouissant, sous des couches su-
perposées de badigeon, les peintures délicates et les merveilles
charmantes dont Vouet avait revêtu les murailles.
En 1864, il ne restait plus qu’un plafond dégradé et noirci, des
panneaux barbouillés d’une affreuse couche de peinture grise et
jaune, et quelques débris de moulures et de fresques. Tout ce
bijou était délabré, souillé, gâté, perdu.
C’est alors que M. Albert Grand, un artiste, qui est en outre
un érudit et un archéologue épris de son art, entreprit de restau-
rer le Cabinet de Sully.
Comment il s’y prit, nous n’en savons rien ; mais ce qui est cer-
tain, c’est qu’il sut, avec des lavages et des grattages patients,