Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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JL'ê) 8 I Gif-
enlever l’épiderme de barbouillage qui cachait les guirlandes
charmantes et les panneaux de Vouet; puis il restaura ces pein-
tures déshonorées si longtemps ; il boucha les trous, il enleva les
souillures, il raviva les tons, et tout cela avec un zèle si habile et
une connaissance si parfaite du style du temps, que maintenant
voilà le Cabinet tout neuf, complet, entier, authentique et tel qu’il
était le jour où Sully et Henri IV y eurent leur dernier entretien.
Ce beau travail de reconstruction a été fait par ordre du mi-
nistre des Beaux-Àrts, sous l’administration de M. Laurent
('de l’Ardèche), conseiller administrateur delà bibliothèque de
l’Arsenal.
*
* *
On lit dans la Chronique des Arts et de la Curiosité :
On commence fort à se préoccuper, en France, des écoles
de dessin professionnel, et nous constatons avec plaisir que ce
mouvement se fait en dehors du gouvernement, par les corpora-
tions elles-mêmes. Ce mois-ci verra s’ouvrir une école fondée par
les fabricants de bronzes, rue Saint-Claude, au centre même des
principaux ateliers. Des prix se montant à une somme de 5,000 fr.
ont été créés pour encourager les progrès des ciseleurs, des tour-
neurs et des ajusteurs.
Les ouvriers joailliers se sont piqués d’honneur, et ils se sont
entendus pour établir dans le bâtiment des Arts et Métiers, mais
en dehors de toute influence administrative, une école spéciale
pour les personnes qui se destinent à embrasser leur profession.
C’est au syndicat de la corporation qu’incombera le soin de choisir
les professeurs et de déterminer la voie qui devra être suivie dans
l’enseignement. Il y a lieu d’espérer que ce mouvement utile,
nécessaire même pour contre-balancer les efforts qui se font à
l’étranger pour enlever à la France la suprématie dans les arts
industriels, se propagera à Paris et en province, et que nous
verrons les ébénistes, les fabricants d’étoffes et de papiers peints
suivre l’exemple qui leur est donné.
*
# *
liUmon centrale des beaux-arts appliqués à l'industrie, cette
institution excellente, fondée par quelques hommes intelligents
et dévoués pour faire l’éducation artistique de nos ouvriers et
maintenir la vieille suprématie de la France en fait d’art indus-
triel, continue avec succès ses conférences du soir, au siège de
l’association, 15, place Royale.
MM. François Lenormand, sous-bibliothécaire de l’institut;
Joseph Fouché, ingénieur civil; Ferdinand de Lasteyrie, membre
de l’institut; Richard Cortambert, vice-président du comité d’ar-
chéologie américaine; AntoninRondelet, Émile Lefébure, Albert
Jacquemart, E. Lenoir, Claudius Popelin, peintre d’histoire et
émailleur, et Eugène Guillaume, statuaire, membre de l’institut
et directeur de l’École impériale des beaux-arts, ont traité suc-
cessivement, pendant le mois d’avril :
De la civilisation et de l’art en Assyrie; — De l’étude des
ombres et des effets de la lumière sur les surfaces définies; — Des
principes de Fart appliqué au vêtement; — Des antiquités du
nouveau monde; — Des limites de l’art; — De l’utilité du voyage
en Italie pour l’artiste industriel; — De l’influence des usines pro-
tégées sur les arts appliqués; — De la télégraphie autographique;
— De l’émail des peintres; — De la sculpture en bronze.
Nous n’insisterons pas sur l’importance de cet enseignement,
où tant d’hommes illustres viennent mettre généreusement leur
science et leur expérience au service des classes laborieuses.
Cette solidarité, cette confraternité de l’institut et de l’atelier est
un signe des temps, et celui-là n’a rien que de consolant, puisqu’il
nous montre les savants, les forts, tendant la main aux ignorants
et aux faibles pour les élever jusqu’à eux.
Les cours ont lieu les lundis, mercredis et vendredis, à huit
heures du soir; le dimanche, à une heure de l’après-midi.
La bibliothèque de la société est ouverte au public tous les
jours, même à l’heure des conférences. (R. P.)
ESQUISSE HISTORIQUE
SUR LA
DÉCORATION INTÉRIEURE
DES ÉDIFICES PRIVÉS
Si l’histoire d’un peuple, ses révolutions et jusqu’à son culte et
ses croyances s’inscrivent sur les monuments qu’il laisse après
lui, l’étude de son architecture privée permet de retrouver ses
mœurs, ses usages domestiques et ses habitudes intimes.
Les historiens ne retracent le plus souvent que l’enchaînement
des grands faits politiques; les révolutions, les guerres, les con-
quêtes, les migrations absorbent toute leur attention ; ils n’at-
tachent qu’un intérêt médiocre aux mœurs, au caractère, aux
usages particuliers des nations, à tout ce qui constitue ce que l’on
pourrait appeler leur tempérament. Et cependant, que de faits
importants, que de révolutions considérables dans la vie des peu-
ples ne prennent point naissance ailleurs que dans les préjugés ou
les aptitudes engendrées par l’éducation domestique. Les mœurs
de l’homme privé n’exercent-elles pas aussi, en maintes circon-
stances, une large part d’influence sur les actes du citoyen et sur
les décisions du législateur? L’esprit d’un peuple ne subit-il pas
quelquefois de profondes modifications en s’assimilant les usages
ou les idées d’une nation vaincue, ou simplement voisine et al-
liée? En négligeant ce côté essentiel de l’histoire, on ne parvient
qu’à dérouler une succession de faits n’ayant entre eux aucun lien
moral, et ne paraissant obéir qu’à la loi d’une fatalité impéné-
trable; c’est, à notre avis, vouloir faire la biographie d’un indi-
vidu sans insister sur ses qualités, ses défauts, son éducation, et
les influences sociales au milieu desquelles il a pu vivre.
L’archéologie, marchant sur les traces de l’histoire, consacre
en partie tous ses soins et sa sagacité à l’étude des grands
monuments. Elle les reconstitue patiemment jusque dans leurs
plus petits détails, elle en recherche les dispositions primi-
tives, assigne aux parties, même les plus accessoires, leur véri-
table emploi; elle nous traduit le symbolisme qu’ils renfer-
ment, remet en lumière les croyances et les institutions des
civilisations disparues, et nous révèle le sens souvent élevé
de leurs cérémonies publiques ou religieuses. Eh un mot, elle
fait revivre toutes les grandes manifestations de la vie civile,
mais elle nous introduit rarement dans la vie des particuliers,
elle ne nous les montre point dans leur intérieur, se livrant aux
soins domestiques, elle ne nous initie que fort peu à l’organisa-
tion du foyer, à sa police, à son économie ; enfin, si elle nous fait
assister aux cérémonies civiles et religieuses, elle ne nous donne
que quelques détails insuffisants sur les fêtes intimes et sur l’in-
térieur de la famille.