Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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geste, dans la naïveté de physionomie, dans l’excentricité do
la pose, par simple esprit de parti. N’oublions jamais le goût.
On pourra nous comparer au Caton radoteur de l’antique
Rome, notre delenda Carthago sera toujours le manque d’élé-
gance en architecture de cathédrale, tout aussi bien qu’en ci-
selure de bagues (1).
VANTAIL D’UN MEUBLE DE JEAN GOUJON.
(No d’ordre, 72)
On peut s’étonner de voir attribuer à Jean Goujon des
sculptures de meubles, de petites têtes, de petites frises, etc.,
etc. Mais, lorsqu’on se donne le plaisir de vivre quelques
jours dans la vie de ces grands artistes français du seizième
siècle, on les trouve tellement oupvriers comme leurs prédé-
cesseurs, que la surprise disparaît bientôt, pour faire place
à l’admiration la plus franche. Les Italiens se faisaient donner
des hôtels et des abbayes, le petit Nesle et Saint-Martin de
Troyes, se montraient à la cour, se pavanaient au milieu des
gentilshommes; les Français grimpaient sur leurs échafaudages
pour y recevoir des balles d’arquebuse et y mourir le maillet
et le ciseau en main.
A l’encontre du bas-relief de Cluny dont nous parlions plus
haut et qui ne représente les éléments que par des dieux
ou des déesses, le feu par Jupiter et ses foudres, l’air par
Junon et son char, Fonde par Neptune et son Trident; la
terre enfin par Diane et son cerf ; à l’encontre, dis-je, de ce
bas-relief, Jean Goujon n’a pas personnifié ses symboles. On
peut, à la rigueur, voir aussi bien Jupiter que Mars dans
l’homme du feu : ce lanceur de foudres n’est pas un dieu,
c’est simplement un guerrier, son tonnerre fait des ruines. En
bas, la terre c’est la paix et son rameau béni, l’abondance et
le calme. Dans le vantail opposé, Neptune est remplacé par
une femme qui vogue assise sur un dauphin, à travers des
contrées étranges, inconnues, inexplorées; Junon par un jeune
homme debout sur des nuages, entouré d’oiseaux et tenant,
comme nous l’avons dit, en main un caméléon changeant.
On peut accuser d’une recherche peu habituelle au maître
le sujet du médaillon central ; mais Ronsard est là pour nous
l'expliquer, et le caprice des propriétaires présumables du
meuble peut le motiver au besoin. L’amour interne qui offre
son cœur, mais sait en cacher les battements, est celui que re-
présente notre gravure, le pendant est l’amour extérieur, celui
des sens, la femme les cheveux épars erre au milieu des fleurs,
en respire les parfums avec volupté.
Les épouses grecques ne voulaient vivre qu’au milieu des
chefs-d’œuvre pour que leur sein fécond enfantât des Adonis.
Comme on devait se sentir croître l’intelligence en habitant
des lieux meublés de panneaux parlants, comme ceux que
nous donnions naguère, comme celui que nous dessinons au-
jourd’hui. Pourquoi les a-t-on remplacés par des armoires à
glace?
GRILLES EN FER FORGE.
(No d’ordre, 54)
M. Viollet le Duc, dans son Dictionnaire raisonné de l'archi-
tecture française^ cite un fragment de grillage auquel il n'hé-
site pas à assigner comme date le quatorzième siècle, et qui a
beaucoup d’analogie avec le spécimen du quinzième que nous
offrons aujourd’hui. C’est surtout aux habiles ouvriers de
Venise la belle que nous devonsles plus beaux produits de la
rude industrie du fer forgé. Ils n’ont pas la force puissante
des compagnons de Munich, d’Aix-la-Chapelle et de Saint-
Denis, mais ils gardent toujours la délicatesse et la grâce.
Après avoir contourné le métal ils l’agrémentèrent de dé-
coupures obtenues au moyen d’etampes (matrice de fer
trempé) et appliquèrentaux intersections de leurs enroulements
des feuillages qu’au dix-septième siècle ils remplacèrent par
des roses et des fleurs diversement peintes, entremêlées
d’ornements en forme de vis dont nous apercevons déjà des.
essais dans notre grille de la fin du quinzième siècle. Nous
aurons occasion de revenir sur cette industrie particulière à
propos de trépieds en fer, supports de bassins de braseros, de
plateaux d’aiguières et autres sujets en fer forgé, que nous
devons publier prochainement.
MARTEAU DE PORTE EN FER FORGÉ.
(N° d’ordre 57)
Le dix-septième siècle remplaça la magnifique serrurerie du
seizième par de légères découpures, retenues sur le panneau
des portespar de nombreux clous à tête ronde. Le dix-huitième
suivit complètement son exemple. Nous avons donné dans
notre première livraison le marteau de porte en fer ciselé
provenant du château d’Anet, qui orne aujourd’hui l’une
des vitrines du musée de Cluny. Nous publions comme terme
de comparaison la poignée d’une maison bourgeoise du
boulevard Montparnasse. Certes, nous sommes loin des crois-
sants entrelacés, des palmes recourbées, des colliers, des cou-
ronnes, des dauphins de Philibert Delorme, mais la modeste
demeure de l’habitant de la grande ville sous le règne de
Louis XVI savait pourtant encore désigner son seuil d’une
élégante façon. Pourquoi avons-nous oublié jusqu’à cette élé-
gance. .Revenons-y et tout en espérant égaler les maîtres du
temps de François Ier et de son fils, sachons au moins ne pas
nous laisser dépasser par ceux de Louis XVI et de Louis XIV.
H. du G.
(1) Nous avoua donné le plateau de celte burette dans une précédente
livraison : inutile de faire remarquer que l’A qui surmonte l’intersection de
l’anse et du vase indique au servant, qui aide) le prêtre à l’autel, la conte-
nance de la burette Aqua ; sur l’autre, c’est un V, Vinum qui le remplace.
Souvent le bouton central du couvercle était formé, dans le premier cas, d’un
coquillage, dans le second, d’uuo grappe de raisin.
Typi Rouge frères, Duuon et Eresné, ri du Four-St-Uerm., 43.