ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
? Une teinte rouge couvre déjà les murailles de l’avant-dernier cercle, celui des Beaux-Arts, et le jardin central vous laisse voir un lambeau de ciel, vous l’éconfortant un instant la vue avant de vous plonger de nouveau dans les planches pour chercher à sortir de ce labyrinthe aux mille sentiers. A l’extérieur, quelques cheminées d'usine s’élèvent gracieuses au milieu du paysage, correspondant, du reste, avec beaucoup d’harmonie, aux contreforts immenses du grand Palais. Puis, si vous sortez par la porte de l’Ecole militaire, vous apercevez, à gau- che, un petit édifice à péristyle fait avec un soin tout particulier. — C’est la future Exposition picturale de Belgique ; l’œil, reposé ■ par la verdure, sera tout disposé à admirer les toiles des artistes belges. Fortunés peintres! Après avoir traversé les boutiques criardes, les affiches multicolores, comment fera-t-on pour juger nos chefs-d’œuvre, à nous autres ? Après 1 Exposition dos beaux-arts belges, un grand aquarium d’eau de mer, une serre monumentale, un aquarium d’eau douce, de petites serres chaudes, une charpente en rotonde remplissent tout le coin du jardin au sud. En continuant à gauche et se rapprochant de la Seine, on ar- rive à un nombre de constructions ornées déjà d’affiches peintes : Ouvriers de Paris!... Société de Boulangerie centrale, etc., etc.; puis on parvient à un lac au milieu duquel s’élève le grand phare en tôle des Roches-Douvres. Un théâtre, un palais photographi- que, une église agrémentent en cet endroit le paysage que bor- nent à l’horizon les arbres de la*rive droite. L’égltse est destinée à l’exposition des objets religieux relatifs au culte catholique : son style est un gothique douteux ; l’abside s’oriente à l'ouest ; les transepts s’ouvrent au bas de la nef, près les deux portes d’entrée que l’architecte s’est bien gardé de mettre dans la façade ; le toit est recouvert partie en ardoises, partie en briques simples, partie en briques émaillées. Un apô- tre, je crois, ou un saint quelconque, décore le fronton aigu de la façade qui, après tout, est peut-être un chevet, et le phare semble de loin être le clocher de ce petit temple. Un autre phare, un phare électrique, paraît-il, dresse aussi sa tour au milieu d’un parterre ; près de là, on s’arrête étonné devant un charmant œdicule, qui doit appartenir au roi de Siam ou de Cambodje, à un Algérien, peut-être à la reine d’Espagne; on s’approche des médaillons décorant les moulures orientales du petit Allambrah. Tiens ! X... ! mademoiselle C... ! Comment ! — Qu’est-ce?... — Monsieur, c’est la photosculpture.— Ah ! ah! ah ! ah ! — Vous traversez la grande voie du pont d’Iéna au Pa- lais central, et, laissant à droite le Cercle international, vous vous orientalisez tout à coup pour de vrai. Tunis, le vice-roi d’Égypte et la commission ottomane ont planté là leur croissant. Des ouvriers en turbans, en vestes brodées, sculptent, rabotent, émaillent une petite merveille que nous décrirons un autre jour. Des Égyptiens profilent les grands scarabées sur les corniches d’un temple plein de grandeur ; la Porte fait son petit pavillon. L’isthme de Suez montre le bout de son oreille. Cet angle du jardin ne sera pas le moins fréquenté dans quelques mois. Puis, à l’autre extrémité, au milieu des pins maigres et des arbres varts, les charpentiers russes, la tête coiffée de la fourrure na- tionale, le veston rouge au clos, les grosses bottes aux pieds, as- semblent les bois résineux du Nord, et dressent leurs originales demeures, dont ils défendent l’entrée avec l'instinct de propriété particulier à la race moscovite. Le Portugal, l’Espagne jettent les fondements de leur palais et la Suisse commence le sien, fixant, à l’instar de la Belgique, son exposition de peinture au milieu des arbres, de la verdure et des fleurs. Nous avons dû passer bien des pavillons ; mais toutes ces con- structions qui émaillent le grand parc du Palais du Champ-de- Mars sont à peine hors de terre. Dans une première visite, on peut bien oublier quelque chose. A bientôt, plus amples rensei- gnements, plus sérieuses informations. Il est si difficile de s’o- rienter au milieu des terres remuées, des arbres du Luxem- bourg qui se promènent, des allées qui tournent, des couloirs qui tournent et des palais qui tournent semblablement. Un ar- chitecte s’y est bien trompé, celui de l’église catholique, à plus forte raison un simple chroniqueur. A bientôt donc. . Henri du Cleuziou. LES ARTS PARISIENS. LE MEUBLE (Suite) Nous avons vu ce qu’était le coucher d’autrefois; une solidité, un monument. Au douzième siècle, on y ajouta le grand art, les incrustations, la peinture, la sculpture. On broda richement les literies. On eut des colonnes et des ciels où furent suspendues des courtines. Le lit était déjà roi dans la chambre : chambre-à-lit, disait-on, bedroom, comme c’est encore chez les Anglais, quand ils sont riches et magnifiques. Au treiziéme siècle, le lit fut tout en bois découpé, gravé et sculpté, avec une ouverture dans le bateau pour y entrer plus commodément qu’aujourd’hui. Plus tard le menuisier, le tourneur, le sculpteur s’effacèrent devant le tapissier; le quatorzième siècle couvrit les bois de draperies flottantes et tombantes ; on inventa le dossier en étoffe, qui fut brochée, brodée ; le ciel eut des lam- brequins pour cacher la suspension des pendants et des courtines, lesquels on fit en soie, en velours, en drap d’or, doublés, piqués, frangés et fourrés comme les couvertures. Le quinzième siècle fut le temps des couchers vastes. Sept pieds de long sur six ou huit de large. A la bonne heure ! J’en ai retrouvé un en Angleterre, dans le Cornwall : il était mauvais, malheu- reusement, ô le pays des méchants lits ! Dans la chambre d’Isa- belle de Bourbon, duchesse de Bourgogne, on voyait deux de ces lits, séparés par une commune ruelle qu'un rideau coupait au be- soin. Un seul ciel très-grand couvrait le tout. C’était l’usage alors de partager sa couche avec ses amis ou ses hôtes. Le général vainqueur couchait avec son prince, la fllle d’honneur avec la reine, le procureur avec son client. Les manants fourraient leur famille pêle-mêle sous la grosse laine de ces aires, à fond de paille ou de cosses pour tous, à sommier de bourre pour le pauvre et de plume pour le riche ; les père et mère en long, les enfants en tra- vers. Le convive, attendu ou non, arrivait la nuit, fatigué, mouillé. Il entr’ouvrait la couverture, avisait une place et s’y blottissait. Au matin les explications. Il y avait loin de ces lits om- nibus aux mystérieux lits à la duchesse ou à Fange, galanteries sans quenouilles ni colonnes, tournées au mur non par la tête mais par le flanc, et que couvraient amoureusement des rideaux