ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
å hi» o § bahut! Le coffre blindé du matelot qui pour lui renferme tout, maison, famille et patrie, bahut, etc. Ces grands logis des ancêtres avaient un inconvénient grand comme eux, il y faisait froid. Passe encore après que les chemi- nées furent inventées, mais avant les cheminées. On était réduit, pendant l’hiver, à promener par les salles longues de l’abbaye ou du château, des réchauds ou des brasiers sur roulettes, chefs- d’œuvre en fer forgé remplis de braises ardentes. Or, les fenêtres n’avaient pas encore de vitres; et même aujourd’hui toute l’Es- pagne n’y est point arrivée, ni toute l’Italie non plus. C’est au Nord seulement qu’on sait se chauffer. Les dames du moyen âge avaient des chauffe-doux, tièdes et naïfs comme le pot-à-couver des dentelières dieppoises, et les seigneurs battaient la semelle. Et tout ne fut pas dit avec l’énorme cheminée, au tirage bruyant comme un soufflet d’usine, où des arbres entraient sciés en deux. On eut alors Aes pare-à-vents et des ôte-venls (paravents et auvents), des éperons, des clotets. C’était comme des sortes de tambours, composés de deux joues et d’un plafond, qu’on plaçait contre les portes à l’intériaur : une draperie portière fermait l’ouverture, ou plus simplement des tentures libres, aux anneaux courant sur leurs tringles. Nos tapissiers, quand ils ne s’en font pas trop accroire, imitent fort bien tout cela. Le paravent à feuilles nous fut donné plus tard ; Louis XI en avait un derrière lequel il ca- chait des auditeurs de ses entretiens secrets, afin, au besoin, de pouvoir tout trahir sans rien révéler. C’était un homme effrayant d’esprit. La difficulté de chauffer les appartements produisit une mater- nité splendide; elle créa le luxe des tapis et des tapisseries. Les églises en eurent avant les palais, les couvents avant les châ- teaux ; et c’était de droit, la crosse avant l’épée, cedant arma cruci. On trouve une fabrique de tapisseries par les religieux de Saint-Florent, à Saumur, en 985. Voilà probablement encore un art venu d’Égypte et que les Romains donnèrent à l'Occident en consolation de la conquête. On pouvait, comme vous voyez, honorer les oignons, adorer les chats et déifier les crocodiles sans être autrement maladroit ni barbare. Poitiers, Troyes, Beauvais, Reims, Saint-Quentin, Arras, firent bientôt comme Saumur; et c'était partout le travail égyptien, la haute lisse, qui veut dire la chaîne placée verticalement sur le métier. Ce fut encore ainsi, je pense, qu’on dut travailler à Fontainebleau lors- que François Ier y établit la première manufacture royale de tapisseries françaises, sous des maîtres italiens et flamands. Quant au tapis velouté, il fut d’importation arabe ; c’est pourquoi on l’appelait sarrasinois du nom de ses producteurs sarrasins. Certains chrétiens, voulant et croyant tout arranger, faisaient exorciser et bénir ces tapis avant de s’en servir, à cause de Ma- homet le maudit, chamelier, faux prophète et polygame, homme d’extraction, de profession et de moralité douteuses. Quoi qu’il en soit, ce fut le retour des croisades qui donna le goût du tapis à terre, au lieu du paillasson vulgaire et de la natte beaucoup trop fraîche : jusque-là ces riches étoffes aux plis lourds avaient servi de rideaux, de cloisons et de clôtures. A Versailles même, sous le grand roi, on eut des portières en tapis- serie sans portes, qui étaient l’inverse des glaces sans tain. Ici, entendre et ne pas voir, là voir et ne pas entendre : lequel valait mieux? Sur les murailles étaient des boiseries, du cuir doré, de l’étoffe ornée ou des toiles peintes. Les toiles peintes ont joué un grand rôle dans l’histoire de notre vieux temps : c’était comme une presse gardée libre en son peu de ressources et de savoir. L’écrivain au pinceau mettait là-dessus sa pensée, sa fantaisie, son hommage ou sa critique, ses enthousiasmes ou ses vengeances, comme l'écrivain au ciseau sur le bois des maisons et sur la pierre des cathédrales ; et tous deux étant du peuple parlaient au nom du peuple. Dans les fêtes publiques on tendait les rues de toiles peintes, où le Paris du quinzième siècle a lu bien des satires. En voici une entre autres : c'est un bonhomme, Jacques Bonhomme peut-être, regardant attentivement une toile d’araignée ourdie entre deux arbres; un fou passe et l'interpelle : Bonhomme, dis moy, si tu daignes; Que regardes tu en ceboiz? A quoi le travailleur répond : Je pence aux toiles des éreignes Qui sont semblables à nos droitz. G-osses mouchea en tous endroitz Passent; les petites sont prises. Le fou, sentencieusement : Les petits sont subjectz aux loiz, Et les grands en font à leurs guises, Pour tendre une chambre en toile peinte, on appliquait une étoffe de laine sur le mur et on la doublait extérieurement d’une toile fortement encollée dessus et dessous; puis, selon son talent, le peintre couvrait cela de métamorphoses, de chasses, de paysa- ges, d’histoires, de fables, de batailles. Il exposait par allégo- ries, dans la salle à manger, les dangers de trop banqueter et trop boire ; il entourait les couchers de bergeries et d’amou- rettes, ou de tristesses et de saintetés, suivant l’âge des maîtres et la couleur de la maison. Et quand on réfléchit à tout ce qui se faisait déjà, on trouve que nous n’avons pas beaucoup ni toujours gagné dans le charme et l’amusement du logis et l’on croirait volontiers, avec M. Viollet-le-Duc, qu’au temps de Charles V, par exemple, les nobles et les bourgeois étaient mieux logés qu’ils ne le furent sous Louis XIV. Nous connaissons cependant ou nous croyons connaître ce qu'ils n’avaient pas soupçonné, le confortable, une chose anglaise qui est bonne mais qui n’est pas gaie. Confortable veut dire commode, qui veut presque toujours dire froid. Auguste Luchet. ESSAI SUR L’HISTOIRE DE LA POTERIE FRANÇAISE i Coup d’œil général. — La fleur de lotus, la coupe. De toutes les études archéologiques, aucune, ce me semble, ne fournit plus de preuves à l’idée de l’origine commune de cer- tains peuples, que l’étude de l’art de terre. Lorsque l’homme, errant au milieu des ruines étranges de Chichen Itza, d’Uxmal ou de Pallenqué, s’arrête étonné devant les sculptures, aux enchevêtrements inextricables, qui décorent les façades du palais des nonnes et du grand cirque des tigres ; s’il vient à demander à son intelligence l’explication de la bizarre énigme qu’il a devant lui, il sentira ses yeux se tourner comme instinctivement vers les cactus, les aloès, les bananiers I et les mille plantes diverses qui croissent aujourd’hui sur ces