Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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murs. La nature voisine lui répondra. A la végétation des tro-
piques, au babillage des perroquets, au sifflement aigu des geais
bleus, aux serpents, aux iguanes, correspond directement l'art
des teocalis du Mexique.
Si, tout au contraire, le même homme gravissant les assises
des Pyramides, jette un long regard sur les immenses ruines qui
parsèment en cet endroit les rives du Nil, il comprendra com-
ment au milieu des sables du desert et devant les horizons mornes,
le sculpteur n a trouvé à modeler dans le granit rose que le calme
et froid visage des Androsphinx à profiler sur les arides collines
que les silencieux colosses de Memnon, à creuser clans la pierre
que les régulières cavernes d’Ipsamboul.
« Succès au Gourou, cette boisson est l'eau de la vie, bois-la. » Il
y a dans le pays de Galles un conte, celui de Pérédur, répandu en
armorique sous le nom de Peronnik, le conte du chevalier du bas-
sin. Or, savez-vous quelle est la quête de ce Pérédur, il cherche
une coupe magique, le trésor entier des connaissances humaines,
une coupe dont la sainteté ne peut être expliquée en aucune
langue sans que les quatre éléments ne soient bouleversés, le ciel
fondu, l’air obscurci, la terre ébranlée, l’eau noircie; car elle est
la vie de la vie. Cette coupe est gardée dans un château situé au
Fig-i.
Coupe Assyrienne. — Bas-relief
de Khorsabad. — Musée du Louvre.
Fig. 2.
Coupe Gauloise. — Musée céramique
de Sèvres.
Hauteur : 06 centimètres.
Pourquoi, s’il soulève les dalles des nécropoles de l’Eptano-
mide, s’il pénètre dans les sanctuaires oubliés des Aztèques et
des Incas, ne verra-t-il au contraire, en fouillant la poussièie
des sépulcres, que le même type dans les vases, la môme forire
et le même caractère dans les poteries de provenances si diffé-
rentes. {Fig. 1, 2, 3, 4.)
Il nous a paru curieux d’en chercher la raison. Ce sont les
observations qui résultent de cette étude, que nous soumettons
ici à l’appréciation désintéressée du lecteur.
La terre a respecté la terre, et de ces âges si reculés, ce qu’elle
a gardé le mieux, ce ne sont ni les sceptres, ni les couronnes, ni
les diadèmes des pasteurs des peuples, mais bien les vases dur-
Fig. 3.
Coupe Péruvienne.
Musée Ethnographique.
Hauteur : 05 cent.
Fier. 4.
Coupe Gauloise.
Musée céramique de Sèvres.
Hauteur : 04 cent.
cis au feu , ce qu’il y a de plus léger, de plus commun, de plus
fragile. Aussi les exemples ne nous feront, je l’espère, aucune-
ment défaut pour venir à l’appui de notre thèse. {Fig. 5et 6.)
Il existe uns tradition commune à deux peuples séparés depuis
bien des siècles, mais qui furent jadis certainement unis, si l’on
peut conclure de l’identité des croyances à l’identité des races ;
comme elle se rattache par son objet à notre travail, qu’on nous
permette de la résumer en quelques mots.
Un des premiers principes de la religion sike est la foi au
bassin de l’immortalité Amritzar. Lorsqu’un nouveau fidèle se fait
initier, on lui présente des armes, une lance entre autres ; on lui
fait boire une coupe d’eau sacrée, remuée avec un poignard, puis
l’on récite sur lui des versets du livre de Gourou-Govind. « J’ai
bien voyagé, chaque contrée je l’ai traversée, mais je n’ai vu nulle
part la vérité divine, » etc., etc.; puis le maître dit au disciple :
X'ig. O.
Vase Egyptien. — Musée du Louvre.
Hauteur : 25 cent.
fig. 6.
Vase Américain.
Musée Ethnographique.
Hauteur : 27 cent.
milieu d’un lac et qui s’appelle le Château des merveilles (le temple
doré d’Amritzar est de même entouré d’eau de tous côtés). Pour
conquérir le fameux graal, pour triompher des monstres qui le sur-
veillent, une jeune fille noire, qui porte une lance d'où coule du
sang, donne au chevalier rendez-vous du côté de l'Inde et le munit
d une pierre précieuse en retour d’une promesse d'amour infini (1).
r«g. i.
Loupe Egyptienne, Lotus épanoui. — Musée du Louvre.
Diamètre : 20 centimètres.
L analogie ne vous semble-t-elle pas extraordinaire, la jeune
fille noire, la coupe, la lance, ce rendez-vous dans les pays du
Gange, en voilà bien assez, je crois, pour établir l’étroite parenté
de la cérémonie du Penjab avec le Guers gaëllique.
(1) Le Graal, grâce à des interpolations postérieures, qui nous valurent
du reste probablement sa conservation, devint le Paropsytle dans lequel le
Seigneur fit la Cène avec ses disciples. « Catino illo, vel paropsyde in quo
Dominus camavit cum discipulis suis. » Ou bien le vase dans lequel Joseph
d Arimathie recueillit son divin sang, et la lance, celle dont Longus perça
le côté du Christ. On reconnaît le menhir, sur lequel le moine du dixième
siècle a gravé la croix au pied fiché pour le sanctifier, mais qui reste
quand même pour ceux qui savent « la Pierre du souvenir. » Cette coupe est
évidemment d’origine celtique. Taliesin dit quelque part qu’il fut initié au
mystère du bassin.