ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
œ i ou cinq pièces avec beaux ornements et mouleures qui cachent leurs commissures : de sorte qu’à les voir il semble qu’elles soient entièrement d’une pièce se montrant fort belles et de bien bonne grâce. C’est un ordre Corinthien ainsi que vous le cognoistrez mieux, par le discours que j’en feray. » Mais, ce qui fera de Philibert de l’Orme, l’architecte le plus puissant, sans aucun doute qu’ait possédé la France, c’est l’appli- cation de la mathématique, à l’art d’architecture, c’est-à-dire de la merveilleuse coupe des pierres, qui lui a permis de con- struire mathématiquement, et non par un procédé empirique comme on faisait avant lui, des voûtes de toutes formes. Aujour- d’hui encore, les hommes spéciaux trouveront dans son livre, de précieux renseignements, et cependant, il n’avait à sa disposi- tion, que son précieux « compas » et en fait de géométrie des- criptive il ne savait qu’une chose, à savoir que « dans toute figure il faut d’abord tirer deux lignes à angle droit. » C’est encore à Philibert de l’Orme qu’est due l’idée première des prodiges de toiture dont nous voyons aujourd’hui de si surpre- nantes applications. Certes, ses charpentes sont loin de nos min- ces armatures de fer, légères comme des toiles d’araignée, mais combien ne sont-elles pas plus étonnantes, si on les compare aux poutres énormes, aux chevronnages massifs qui précédaient leur invention. Les applications que Philibert de l’Orme en tire, sont d’une ingéniosité qui effraye, écoutez la description qui suit, ne dirait-on pas exactement celle d’une prison cellulaire, telle qu’on les construit de nos jours: « J’avois pensé assez d’autres inventions et faict plusieurs des- seings prests à mettre en œuvre, entre autres pour faire un dor- toir aux religieuses de Montmartre près Paris.... ledit dortoir eut esté si grand et si large qu’il eut couvert non-seulement les- dites cellules des religieuses, mais encore tout le cloistre, et eut esté tout rond et enfourné de portiques par le dedans et par le dessus de doubles allées, l’une sur l’autre pour servir de passage à aller aux chambres ou cellules des dames qui se fussent trou- vées en grand nombre, selon les sortes et façons qu’on a accou- tumé faire pour les religieuses, sans le logement de l’Abbesse qui eut esté plus grand, et de la porte d’une des dites cellules on eut vu toutes les autres.... Ce que je prétendais faire pour ledit dor- toir n’estoit de tant grande peine que grande admiration. Je dirai ce mot, quand on voudrait couvrir tout un château et la cour qui serait à son milieu, on le pourrait faire facilement par cette invention. » Le volume d’architecture de Philibert de l’Orme se termine comme il a commencé par deux images mystiques doctement expliquées, non sans aigreur (dans la première explication sur- tout), contre les derniers défenseurs de l’architecture gothique, on peut remarquer dans le fond de l’image destinée à représenter « le maladroit architecte. » La caricature d’un château gothique et, par contre, les édifices, palais ou temples, du « docte archi- tecte » rappellent, et de fort près, les inventions de Philibert de l’Orme lui-même. « Véritablement, ceux-ci {les mauvais architectes') ressemblent à la figure d’un homme, lequel je vous représente ci-après habillé ainsi qu’un sage, toutefois fort eschauffé et hâté comme s’il cour- rait à grand peine et trouvait quelsques têtes de bœuf sèches en son chemin (qui signifient gros et lourd esprit) avesques plusieurs pierres qui le font chopper, et buissons qui le retiennent et des- chirent sa robe... Ledit homme n’a point de mains, pour montrer que ceux qu’il représente ne sauraient rien faire. Il n’a aussi aucuns yeux en la tête pour voir et cognoistre les bonnes entreprises, ny oreilles pour ouïr et entendre les sages, ni aussy guères de nez pour n’avoir sentiment des bonnes choses... Bref il a seulement une bouche pour bien babiller et mesdire et un bonnet de sage avecques l’habit de mesmes pour contrefaire un grand docteur et tenir bonne mine................................................. ... Pour revenir à nostre sage représentant l’architecte, je lui figure d’abondant quatre mains pour monstrer qu’il a à faire et manier beaucoup de choses en son temps s’il veut parvenir aux sciences qui lui sont requises. Davantage il tient un mémoire et instruetien en ses mains pour enseigner et apprendre ceux qui l’en requerront avec une grande diligence et sedulité représentée par les ailes qu’il a aux pieds qui démontrent aussi qu’il ne veut qu’il soit lasche et paresseux en ses affaires et entreprises. Il montre outre ce, qu’à tous ceux qui le visiteront ou iront voir à son jardin il ne cèlera ses beaux trésors de vertu ses cornu- copies remplies de beaux fruits, ses vases pleins de grandes richesses, et secrets ; ses ruisseaux [et fontaines de sciences, ni ses beaux arbres, vignes et plantes qui fleurissent et portent fruits en tous temps. Vous voyez aussi en ladite figure plusieurs beaux commencements d’édifices, palais et temples desquels le susdit sage et docte architecte montrera et enseignera la struc- ture avec bonne et parfaite méthode, ainsi qu’il est manifesté en ladite figure en laquelle aussi vous remarquez un adolescent apprentif, représentant Jeunesse, qui doit chercher les sages et doctes, pour être instruicts, tant verbalement que par mémoires, escritures, dessings et modèles, ainsi qu’il vous est figuré par le mémoire mis en la main de l’adolescent docile et cupide d’ap- prendre et cognoistre l’architecture. » Ferons-nous à Philibert un reproche de cette partialité, non certes — et non plus de son obstination à ne jamais se servir des voûtes dites françaises à qui pourtant nous devons le chef-d’œuvre de Notre-Dame. Moins partial, il n’eût pas été le novateur con- vaincu qu’il a été... Nous avons fait analyser l’œuvro de Philibert de l’Orme par lui-même autant que possible, et en suivant dans son propre volume page à page la série de ses études, quelques mots de bio- graphie pour faire connaître la vie de l’homme comme nous avons tâché de faire connaître son esprit, et nous avons fini. La vie de Philibert de l’Orme fut des plus heureuses. Né à Lyon, au commencement du seizième siècle, nous le retrouvons en Italie quelques années plus tard ; en 1536, revenu à Lyon, il construit ses premières « trompes. » — Le cardinal de Bellay le protège, le présenté à la cour, il construit tour à tour le fer à cheval de Fontainebleau, le château Saint-Maur-cles-Fossés, enfin Anet, Meudon et les Tuileries. A la mort de Henri II, Catherine de Médicis lui confie l’inten- dance des batiments et en 1555 le nomme aumônier et conseiller du Roi,— puis, quoique non tonsuré, lui donne l’abbaye de Saint? Éloi, de Noyon, et de Saint-Serge, d’Angers. A ce propos Ronsard oubliant que tous deux, l’un en poésie, l’autre en architecture poursuivaient la même œuvre, l’attaqua dans une satyre « la Truelle crossée. » Eh ! pourquoi pas, mon- sieur du Laurier, quand cette truelle a gâché le plâtre du château d’Anet ? Enfin, ce fut au milieu de sa prospérité, en l’an 1577, que la mort interrompit l’œuvre du plus inventeur, du plus artiste de nos architectes : Philibert de l’Orme. J. Du Boys. R. PFNOR, Propriétaire-Directeur. Typ. de Rouge frères, Danon et Fresné, rue du Faur-St-Germain, 43