ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
Mais laissons là les théories et entrons dans la vie. — Le sa- lon, d’ailleurs, vise aussi à l’effet des grands contrastes heurtés, car les fauteuils, les canapés, les chaises se détacherlt en rouge ponceau sur les panneaux blanc et or. La maîtresse de la maison, dont j’admirais à l’instant la jeune et belle carnation rosée, vient de prendre place sur l’un de ses canapés... Mais que s’est-il donc passé en elle? Quelle soudaine et douloureuse émotion l’a saisie? Comment et pourquoi le rose de ses joues a-t-il tout à coup fait place à une teinte presque livide? Tranquillisez-vous. La souf- france n’est pour rien dans ce phénomène. C’est la faute au ta- pissier. Oubliant que la complémentaire du rouge c’est le vert, il a garni ces meubles de velours ponceau. De là la transfiguration, la défiguration faudrait-il dire, à laquelle nous assistons. A cela, quel remède? Tout simplement, dans ce cas, l’emploi de vert tendre, que l’on tiendra à deux, trois ou quatre hauteurs de ton, suivant la carnation du portrait vivant que vous voudrez détacher sur votre fond, en conservant, en exaltant même les dons qu’il tient de la nature. Mais, me dira-t-on peut-être, toutes les carnations de femmes ne sont pas roses. L’Espagnole, l’Ita- lienne, la Créole, comptent aussi à côté des blanches filles du Nord, et la France à elle seule peut facilement présenter tous les types choisis de la forme et de la couleur. Avez-vous des cadres et des fonds variés pour tous ces modèles toujours charmants, ja- mais semblables ? Je réponds hardiment oui, car l'harmonie des couleurs est une science certaine, glorieusement pratiquée par les grands colo- ristes anciens et modernes, étudiée savamment, agrandie et fixée par un de nos illustres contemporains. J’ai nommé M. Chevreul. Je ne puis m'étendre trop longuement aujourd’hui sur cette matière, j’indiquerai cependant quelques idées générales relatives au sujet qui nous occupe en ce moment. Voyons d’abord l’effet que peut produire ce que j’appellerai les couleurs mères sur les carnations blanches. Tout le monde sait ici que le rouge ayant pour complémen- taire le vert donnera å la peau un teint vert jaunâtre, par le mélange qui s’opérera entre le ton de chair et la coniplémentaire du rouge; que l’orangé donnera une teinte bleu verdâtre, que le jaune donnera une teinte violet roux, que le vert foncé donnera une teinte rouge brique ou lie de vin, que le bleu, dont la com- plémentaire est l’orangé, exaltera le ton de chair, etc. Est-ce à dire que l’on doive bannir entièrement de l’ameuble- ment l’emploi des couleurs que nous venons de désigner? Non ; mais il est urgent, dans ce cas, que le décorateur sache s’en ser- vir avec ménagement et qu’il cherche surtout le moyen de les éloigner autant que possible de la figure. Supposons un fauteuil recouvert entièrement avec une des couleurs désignées ci-dessus. Le tapissier décorateur devra dis- poser sur la partie la plus élevée de son siège, sur le dossier enfin, une seconde étoffe découpée en forme de lambrequin, par exem- ple, et qui sera d’un ton de gris ou de tout autre ton neutre assorti à la hauteur de ton de la couleur principale ; et, suivant le goût qu’il saura développer dans la façon de poser cette seconde étoffe, il pourra en faire un arrangement qui ne manquera peut- être pas d’une certaine originalité et même d’élégance, mais qui, dans tous les cas, aura atteint le but recherché, c’est-à-dire que la couleur principale du meuble n’aura plus d’action sur les car- nations. J’ajouterai que, dans la plupart des cas, il serait préfé- rable d’agir sur les carnations par le contraste des gammes que par les complémentaires; d’employer, par conséquent, le rouge intense lorsqu’on voudra abaisser une carnation trop montée en rouge. L’orangé poussé à sa plus grande valeur abaissera par contraste de ton les carnations orangées, etc., etc. Plus la cou- leur de l’étoffe sera exagérée de hauteur, plus elle amoindrira, par contraste, le ton naturel de la peau. Mais il en est des cou- leurs comme des poisons ; elles doivent être dosées par la science. Cette science ne s’apprend pas au pied levé. Il faut l’étudier. Sa connaissance profonde et complète est de première nécessité pour ceux qui dirigent l’ensemble de nos travaux décoratifs. Ils doivent aussi connaître les lois de l’optique et bien d’autres choses encore, que nos Fa presto du jour trouvent longues et fas- tidieuses à apprendre. Aussi voyez ce qui se fait autour de vous ! Et ce n est pas tout : combien d’autres, entièrement étrangers par état à ces études, se mêlent de choses dont ils n’ont pas la plus rudimentaire notion ! N’entendez-vous pas sans cesse des per- sonnes qui vous disent : « Comment trouvez-vous mon apparte- « ment? C’est moi qui en ai dirigé les travaux ; j’ai choisi mes « étoffes, j’ai choisi mes meubles, j’ai choisi mes bronzes ; je crois « que j’ai assez bien réussi. Qu’en dites-vous ? » Eh ! parbleu ! qu’on le voit bien. Aujourd’hui, tout lo monde est artiste comme tout le monde est médecin. Qui n’a vu souvent cette double science infuse s’-étaler complaisamment ? Hier en- core, blessé au genou, je gardais la chambre, et soudain tous mes amis se sont transformés en médecins, c’était une Faculté tout entière, chacun portant et offrant son remède. Un vrai médecin, que vous connaissez tous, un des patrons de l’Union centrale, l’excellent docteur Gaffe, est heureusement survenu, et voilà pourquoi je suis guéri et ne suis plus muet. Mais revenons au salon. Les invités se sont assis. Eh ! mon Dieu ! qu’ont-ils donc? Ils ont l’air de causer ou d’écouter tranquillement, et cependant ils se remuent sur leurs chaises comme s’ils avaient perdu l’équi- libre. Celui-ci passe sa jambe droite sur celle de gauche, un in- stant après, c’est la gauche qui revient sur la droite. Il se re- monte sur son siège; il est de face, il se met de trois quarts, et tout le monde se remue ainsi. Est>ce une charade en action ? Pre- nons un siège et voyons s’il nous donnera le mot. E. Guichard. (La suite prochainement.) ESSAI SUR L’HtSTOIRE DE LÀ POTERIE FRANÇAISE 11 Les symboles de l’immortalité : le scarabée; le phénix; le crocodile noir. — Déformation de la fleur de lotus. — Celtes et Franks. Dans tous les âges, un des premiers besoins de l’être humain a été, suivant la belle expression de Jean Reynaud « de marier ostensiblement la mort avec la Renaissance. » De là sont nés pour les peuples enfants des symboles. L’ignorance, petit à petit, a couvert la pureté primitive de ces symboles d’une couche épaisse, au-dessous de laquelle le penseur peut à peine les entre-