Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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voir aujourd’hui ; mais par l’étude comparée des différentes races,
il parvient facilement, les ayant retrouvés chez les unes, à les
deviner, et partant à les restituer chez les autres. Le cadre de
notre étude ne nous permettant pas une longue digression dans
ce sens, nous nous bornerons simplement à indiquer les emblèmes
qui, se rapprochant de la fleur sacrée qui nous occupe, ne sont
pour ainsi dire que le commentaire de sa sublime signification.
Le scarabée pétrit en boule une masse infecte de déjections
animales, y dépose son œuf, la roule et la durcit en la traînant
sur le sable; et, du sein de cette boule, la larve sort insecte bril-
lant et s’élève à son tour vers le ciel. L’Egyptien observateur a
Fig. 20 (demi-grandeur d’exécution).
Coupe ornée de lotus. — Musée Egyptien.
fait du scarabée l’image d’une vie nouvelle. « Le phénix, dit Hé-
rodote, fait avec la myrrhe une masse en forme d’œuf, la creuse,
y dépose le corps de son père et le porte ainsi enveloppé au
temple du Soleil, puis s’envole, déployant à l’air pur ses ailes de
pourpre et d’or » (1). Pour le fellah du Nil, le phénix devient
l’oiseau immortel.
Le crocodile noir Avank-Du.—Ce premier dragon de la légende
celtique a fait déborder le lac des grandes eaux. Hu, le dieu aux
ailes étendues, aidé de Koridwen, la fée blanche, attèle ses bœufs
Fig. 21 (demi-grandeur d’exécution).
Coupe ornée de trois lotus. — Musée Egyptien.
à la coque du monstre. Le lac rentre dans son lit. Les deux époux
meurent de ce puissant effort, laissant pour leur survivre la belle
Creiz-Viou (le milieu de l’œuf). Le Celte voit dans ce germe le
grand symbole du principe de la vie (2).
(1) Les Fables sur le phénix oiseau sont très variées, celle du phénix re-
naissant de ses cendres ne s’est accréditée que dans la suite; sur la plu-
part des monuments égyptiens, il est représenté s’envolant du sein de la fleur
de lotus, issant d’une sorte de coupe et passant au-dessus d’une étoile.
(2) Tout à l’heure, nous retrouvions dans l’Hindoustan (voir page 20, li-
vraison 9, mars 1867) une légende gauloise, voici dans l’Égypte une croyance,
un symbole celtique : le Musée du Louvre est plein d’objets absolument
semblables à ceux que l’on découvre dans les soi-disant Dolmens de nos con-
trées. On cherche l’emmanchement du Celtœ. On en donne des dessins gro-
Mais au-dessus de la boule du scarabée, au-dessus delà myrrhe
du phénix, au-dessus de l’œuf d’Hu le puissant, brille partout
dans l’Assyrie, dans l’Égypte et dans la Gaule, le lotus rayon-
nant, la fleur, premier' souvenir par excellence de la régénéra-
tion.
î
[
t
Fig. 22 (grandeur d’exécution).
Etui égyptien orné de lotus. — Musée du Louvre.
Los coupes égyptiennes en sont couvertes (fig. 20-21). On le
retrouve dans la main des jeunes filles, à l’œil oblique, qui sem-
blent en respirer le doux parfum avec amour (fig. 23). On le re-
voit porté par les prêtres à la mitre d’or, qui décorent les bas-
reliefs de l’immense Ninive (fig. 24) ; les briques de Babylone en
offrent des vestiges très-apparents (fig. 25). On pourrait le re-
connaître même sur les frontons des propylées et dans les anté-
tesques, et il y a des années que Paris en possède de complets encore liés,
tels que les élevèrent dans la bataille les Chefs au collier d’or. Ce n’est pas
dans de vaines mais pompeuses élucubrations, qu’il faut apprendre à lire les
cercles de la grotte mystérieuse, la clef de toutes ces choses est ailleurs. Il
n’y a pas tant de différence que l’on croit entre le tertre vert sous lequel
Merlin repose et les grandes Pyramides. Les peuplades inconnues de l’Afri-
que centrale et des Iles océaniennes, qui dansent la danse du glaive bleu, et
brandissent la hache de pierre, ont peut-être sur la poitrine le mot de l’é-
nigme que nous cherchons depuis tant de siècles.