L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
L’EXPOSITION DE PARIS
Sc
Toutes ces constructions sont enclavées et
reliées par une large muraille crénelée à arca-
des sous lesquelles nous remarquons de très
jolies peintures murales.
Au fond se dresse le pilori très curieusement
construit et fidèlement reproduit où l’on expose,
comme autrefois, les condamnés aux regards
du public.
Après avoir franchi la massive poterne d’en-
trée, nous voyons immédiatement sur notre
gauche un groupe pittoresque de maisons d’une
grande pureté et d’une extrême élégance de
style. Au milieu émerge une chapelle gothique
de forme gracieuse autour de laquelle se pres-
' sent les hôtelleries, auberges et cabarets très
fidèlement restitués et qui forment de véritables
bijoux d’architecture ancienne. Ils sont inté-
rieurement décorés de fresques en grisailles
d’un grand effet, dues à l’habile pinceau du
peintre Mantelet Goguet.
Nous pénétrons dans la Tour, et nous trou-
vons au rez-de-chaussée deux gardes qui jouent
aux dés ; au premier étage, dans une salle du
stye ogival le plus exquis, Marguerite de Bour-
gogne soupe en compagnie du chevalier
d’Aunay; un peu plus haut nous nous insinuons
dans la chambre à coucher de la princesse : elle
■est étendue sur de riches coussins, dans l’attente
de Buridan qui est introduit par Gaudry, son
confident et son bourreau. Enfin, au dernier
étage, nous voyons sur une table les restes d’un
festin. Marguerite regarde tristement partir
Buridan, les yeux bandés; il est dirigé par
Gaudry vers une trappe qui s’ouvre soudaine-
ment sous ses pieds. 11 va le poignarder avant
de le faire disparaître dans l’abîme.
Toutes ces scènes émouvantes, admirablement
reproduites, passionneront vivement la curiosité
du public qu’il attirera en foule dans l’enceinte
de Philippe-Auguste.
Bien d’autres attractions lui sont en outre
réservées. Citons tout d'abord un théâtre très
vaste où l’on peut .applaudir les exhibitions les
plus nouvelles, des clowns inédits et des diver-
tissements exécutés par un corps de ballet
composé de 24 danseuses et de premiers sujets,
sous l’habile direction de M. Mingal; une Cour
de Justice, présidée et dirigée par M. Albert
Carré, directeur du Vaudeville, dans laquelle
est jugé Ravaillac et sont représentés le légen-
daire procès de la Truie, celui de Manon Les-
caut et le jugement de Jeanne d’Arc, le tout
avec le concours d’artistes de nos grandes scènes
parisiennes. La salle d’audience dans laquelle
sont représentées ces causes historiques et dra-
matiques est la copie exacte de celle du grand
Châtelet.
En sortant du théâtre, les visiteurs se promè-
nent dans un magnifique jardin, orné d’une
fontaine changeante, où sont établis un hippo-
drome russe avec de très beaux chevaux
dressés à la disposition du public, ainsi qu’un
nouveau genre de courses qui cause une très
grande surprise et deviendra bientôt l’amuse-
ment le plus à la mode du Tout-Paris. Cette
remarquable institution de la Tour de Nesle,
avec tous les divertissements nouveaux et cu-
rieux qui y sont annexés, constitue une attrac-
tion de première grandeur auprès des Parisiens
et du public de l’Exposilion.
Le droit d’entrée est modeste, et lorsqu’il est
acquitté, le visiteur peut partout pénétrer et
tout voir, sans aucune rémunération supplé-
mentaire dans la journée, comme le soir sous la
rutilante clarté des innombrables lampes élec-
triques. J. u.
LE TONNEAU MONSTRE
On sait quelles péripéties a passées le tonneau
monstre que MM. Mercier et Cie, d'Épernay, ont
expédié à Paris, pour figurer à l’Exposilion :
"chemins défoncés et obstrués, chariot embourbé,
ponts et portes trop étroits, rien n’a été épar-
gné à ce lourd voyageur que traînaient dix
paires de bœufs en plaine et plusieurs chevaux
de renfort aux montées. Enfin, il a fait son
entrée dans la bonne ville de Paris un diman-
che malin, par un beau soleil, qui avait permis
à la foule d’aller lui souhaiter la bienvenue.
Là M. Mercier, qui accompagnait son tonneau,
se croyait au bout de ses peines. Hélas ! il fallait
pénétrer dans le Champ de Mars, et que d’obs-
tacles encore!
La demeure de ce foudre se trouvait au
Palais des Pi’oduits alimentaires, sur le quai
d’Orsay. Pour lui faire gagner son gîte, on a dû
supprimer toute une palissade déjà couverte
d’affiches Crespin, et démolir une partie de la
csarda hongroise, dont les propriétaires se
demandaient, effrayés, si le Tisza n’avait pas
dit vrai, l’année dernière, lorsqu’il prédisait à
ses compatriotes qu’ils ne seraient en sécurité à
Paris, ni eux ni leurs biens.
Ce n’est pas tout : plusieurs bancs gênaient,
on a dû les enlever; puis deux arbres se trou-
vaient trop rapprochés. M. Alpband a autorisé
qu’on les déplaçât momentanément. Enfin, on
a pu rouler le tonneau sur un lit de maçon-
nerie préparé à son intention, de crainte que
son poids n’enfonçât le plancher.
Donc aujourd’hui il repose sur de solides
supports en fer, majestueux, tranquille, et
montrant aux visiteurs ses cercles immenses,
ses sculptures, ses ornementations de métal et
surtout sa capacité surprenante, soit deux
cent mille bouteilles.
M. Mercier n’est pas prêt à recommencer cette
odyssée. Que de peines, que d’ennuis et que de
paniers de champagne distribués à droite et à
gauche, à titre de dommages-intérêts, pour
calmer les justes colères!
LA TOMBOLA NATIONALE
Le Président du Conseil a soumis à la signa-
ture du Président de la République le décret
autorisant et organisant la Tombola de l’Expo-
sition universelle.
Le décret et le règlement établissant les dis-
positions de cette Tombola sont la reproduction
à peu près exacte de celles qui avaient été prises
en 1878.
La différence consiste en ce que, en 1878, le
decret comportait une « Souscription nationale »,
tandis que pour 1889, la souscription est rem-
placé par une Tombola nationale.
Nous donnons ci-dessous le texte du décret
et les principaux articles du règlement :
Le Président de la République française,
Vu la loi du 21 mai 1836, aux termes de la-
quelle peuvent être aulorisces « les loteries
d’onjels mobiliers, exclusivement destinées à
des actes de bienfaisance ou à l’encouragement
des arts » ;
Vu le règlement d’administration publique du
29 mai 1844;
Sur le rapport des Ministres du Commerce et
de l'industrie, de l’intérieur et des Finances,
Décrète :
Article premier. — Est autorisée une Tombola
nationale ayant pour objet :
1° De faciliter l’accès de l’Exposilion univer-
selle de 1889 à certaines catégories de personnes
peu fortunées et dont la profession justifierait
cette faveur;
2° D’encourager les exposants, au moyen de
l’achat de divers objets d’art et d’industrie,
destinés à être répartis entre les souscripteurs
par la voie du tirage au sort.
Art. 2. — Est approuvé le règlement annexé
au présent décret, concernant les formes et
conditions afférentes à la Tombola ci-dessus
autorisée.
Art. 3. — Le prix des billets de la Tombola
est fixé à 1 franc et le nombre de ces billets ne
dépassera pas 15 millions.
Art. 4. — Les Ministres du Commerce et de
l’industrie et des Finances son (chargés, chacun
en ce qui le concerne, de l’exécution du présent
décret qui sera inséré au Journal Officiel et au
Bulletin des Lois.
RÈGLEMENT
CONCERNANT LA TOMBOLA NATIONALE D’ENCOURAGEMENT
AUX BEAUX-ARTS ET A L'INDUSTRIE.
Article premier. — Les billets de tombola
sont émis par l’agent comptable du Trésor ins-
titué par l’article premier du règlement du
43 octobre 1877. Us seront détachés d’un livre
à souche et frappés du timbre-estampille de
l’agent comptable.
Art. 2. — La vente des billets de tombola
sera faite, savoir :
Par les débitants de tabac et autres intermé-
diaires déjà autorisés à vendre des tickets, à
l’exception toutefois des receveurs des postes
et des receveurs des bureaux télégraphiques;
Par les concessionnaires chargés de la vente
du catalogue général dans l’intérieur de l’Expo-
sition.
Les intermédiaires ne pourront se procurer
les billets de tombola qu’au bureau de l’agent
comptable du Trésor. Le prix en sera payé
comptant et la livraison s’en fera par feuilles
entières de cinq billets.
Une remise de 2 0/0 sera allouée aux inter-
médiaires.
Le prix des billets invendus par les intermé-
diaires ne leur sera pas remboursé.
Art. 3. — Les habitants des départements
autres que celui de la Seine pourront se procurer
des billets de la Tombola nationale en en ver-
sant le prix entre les mains du percepteur de
leur résidence, qui leur délivrera une quittance
à souche. Dans un délai aussi rapproché que
possible, et en échange de ladite quittance le
percepteur remettra aux souscripteurs les bil-
lets qui lui auront été transmis par l'agent
comptable.
Les percepteurs auront droit à la remise de
2 0/0 mentionnée à l’article précédent.
Art. 4. — Les frais inhérents à la Tombola
nationale, tels que la fabrication des roues et
numéros de tirage, impression et numérotage
des billets de tombola, remise de 2 0/0 aux in-
termédiaires, frais de personnel et frais acces-
soires, seront prélevés sur le produit brut de
chaque émission.
Art. 5. — Le surplus, constituant le produit
net de chaque émission, sera affecté, savoir:
1° Dans la proportion d’un tiers, à faciliter
le voyage et l’entrée de l’Exposilion des per-
sonnes peu fortunées qui seront désignées par
le Ministre du Commerce ;