ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS 143 une partie de l’Exposition dont les habi- tants sont habitués à faire des miracles; ils fabriquent de l’or avec une graine et un peu de fumier. Nous sommes dans Iß temple de la vraie pierre philosophale. La première partie sur le bord de l’eau en quittant le Champ de Mars nous montre les produits des collectivités ré- gionales. Chaque région de la France y est représentée par l’ensemble de ses produits ; tel pays produit des textiles, tel autre des huiles ; celui-ci des vins, celui-là du blé. C’est une sorte de géo- i graphie agricole sûrement étiquetée et cataloguée avec preuves à l’appui. En cinquante minutes, on peut apprendre la statistique complète de la production vé- gétale en France. Sauf les bestiaux et les animaux de basse-cour, qui auront leur exposition à part, tout ce qui constitue la vio rurale est représenté au quai d’Orsay. Nous avons constaté, en traversant le Trocadéro, que le climat de la France était particulièrement favorable à la cul- ture dos fleurs. Nous pouvons affirmer qu’il l’est au moins autant pour la grande culture et l’élevage des troupeaux ; cette heureuse disposition du climat a déve- loppé chez nous, plus que chez toutes les autres nations d’Europe, le goût de l'acclimatation des plantes exotiques de toutes les espèces, aussi le besoin d’in- venter tuns les jours des instruments plus perfectionnes et de construire une quantité considérable d'engins nou- veaux. La partie curviligne du quai d’Orsay est sectionnée on deux portions égales séparées par un vaste palais qui a reçu lo nom de Palais des Produits alimen- taires. Sa destination est suffisamment indiquée. Il contient tous les échantillons des classes : cl. 67, céréales, produits fa- rineux avec leurs dérivés ; cL 68, produits de la boulangerie et de la pâtisserie ; cl. 72, condiments, stimulants ; sucres et produits do la confiserie. Ici on peut con- sommer — naturellement en payant — tout ce que l’œil caresse. En outre, sur la face extérieure regar- dant le fleuve, des bars et restaurants offrent les moyens de transformer une dégustation sommaire en repas plus so- lide. L’essai des vins et liqueurs n’y perdra rien, car le règlement dit que toutes les matières comestibles exposées devront être mises, dans le Palais des Produits alimentaires et ses annexes, à la disposition des consommateurs. La classe 73 bis et la classe 73 ter : Agronomie, statistique agricole, organi- sation, méthodes et matériel de rensei- gnement agricole, sont placées entre le Palais alimentaire et le Champ de Mars. Nous les avons vues un peu encourant, car il y faudrait passer plusieurs jours pour les examiner en détail, et encore si l’on s’y connaissait. Après le palais, cela devient bien plus intéressant pour le ôulgum pecus. On a pas besoin d’ètre un initié pour admirer les curieux spécimens d’exploi- tations rurales et d’usines agricoles ex- posés dans la classe 71. Tous les types <le constructions sont reproduits en petits modèles : distilleries, sucreries, raffineries, brasseries, minoteries, fécu- lories, amidonneries, magnaneries, fro- mageries et laiteries s’offrent aux yeux et permettent au visiteur de mesurer rapidement tout le mouvement industriel issu de la production agricole. La galerie parallèle à celle que nous venons de décrire et qui suit le quai contre le petit chemin de fer Decauville, — une des curiosités <lc l’Exposition — est consacrée au matériel agricole et vi- ticole. Cette portion, fort intéressante sans doute, mais un peu spéciale, est sé- parée an milieu, en face du Palais alimen- taire, parmi orchestre de Tziganes, jouant furieusement des airs hongrois endia- blés. Les organisateurs de l’Exposition ont voulu certainement compenser par des flots d’harmonie tumultueuse le si- lence relatif qui règne dans cette portion où I on passe assez rapidement. Avant de quitter ccs pavillons, n’ou- blions pas do visiter avec attention et respect toute l’exposition de la viticul- ture, l une des gloires et l’une des riches- ses de la France. Les procédés do culture, la fabrication — mon Dieu! oui, la fabrication, car le vin qui sort du pressoir n est pas buva- ble, ni surtout conservable et transpor- table — enfin le vin en fût et en bouteille méritent notre admiration, nous dirons plus : notre vénération. La lutte contre le phylloxéra est aussi décrite en entier avec scs différentes méthodes plus ou moins efficaces. Un ministre de l’Agriculturo consciencieux — trop consciencieux même — avait imagine d’ordonner que des spécimens de vignes contaminées fussent amenés au quai d'Orsay pour y représenter les divers étals de lu maladie. Outre qu’elles auraient pu infecter les plantes voisines, il y avait un danger grave à donner une place officielle an phylloxéra sur le Cata- logue de l’Exposition. C’était offrir une raison aux ennemis de la France de re- fuser ses produits. Ne voyons-nous pas les Anglais, sous prétexte que la peste bovine a sévi sous l’Empire, il y a vingt-cinq ans, parmi les habitants do nos pâturages, repousser nos bœufs à 1 importation, tandis qu’ils achètent en toute confiance la viande abattue de même provenance? Le même raisonnement serait à crain- dre pour la viticulture. Evidemment, l’étranger se fera toujours une fête de boire nos \ ins exquis. — les rois de toutes les tables. — le vin n’est pas pliylloxéré et ne phylloxère pas. Mais la vigne, dont nous avons fait jadis un grand commerce, — commerce que nous reprenons déjà, — la vigne, c’est bien différent. . Pendant vingt ans, les étrangers nous auraient dit : « Vous avez encore le phylloxéra; vous l’aviez en 1889, puis- que vous aviez exposé des vignes phyl- loxérées. C’est officiel. Regardez plutôt les circulaires d’un de vos ministres. » Heureusement on France les ministè- res changent et avec eux les instructions ministerielles. Après le remplacement du ministre phylloxérant. les viticulteurs français ont respiré. Cette première partie absolument ter- minée, il nous faut gravir un escalier, traverser un pont volant, redescendre un autre escalier, afin do gagner la seconde, partie. Ces escaliers à monter et à descendre sont les seuls désagréments de l’Exposi- tion; mais il était impossible de les évi- ter, puisqu’on ne pouvait trouver à Paris le terrain énorme, absolument de plain- pied, nécessaire pour loger près de qua- rante mille exposants. Mais ici la fatigue est heureusement compensée par la vue d’une porte monu- mentale, sous laquelle passent aussi les personnes qui circulent en dehors. Le pont franchi, nous retombons en pleine exposition agricole, et il nous faut examiner pas à pas ou franchir rapide- ment Fospace. Il ii'\ a pas de milieu. Les expositions agricoles étrangères succèdent à nos produits nationaux. Les connaisseurs admirent pour leur importance et leur curiosité celles des États-Unis d’Amérique, du royaume do Hollande, de l'Angleterre et de l’Espagne; nous donnons la palme pour le progrès aux États-Unis et à l’Angleterre. Il ne faut pas croire que les Expositions étrangères sont la répétition en polit do notre Exposition agricole. Les procédés et les instruments diffèrent beaucoup plus en agriculture que clans l’industrie. La nature du sol, la différeiico du climat et surtout celle des produits engendrent des outils et des méthodes très diverses. Pour les connaisseurs en agriculture, l’Angleterre, où l'on recherche en même temps l'économie dans la dépense et la perfection dans le produit, et les Etats- Unis, où l’on s’inspire surtout du besoin de produire rapidement, sont utiles à étudier de près.