ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS 167 États-Unis, dont les principaux peintres, comme MM. Sargeût Harrison, Dannat, Bridgmann, Walter Gay, Melchers, Mac- Ewen, Hitchcok, Allen, sont à demi parisiens et très connus par nos Salons annuels. Mais comment ignorer la Hol- lande, la Belgique et surtout ces écoles du Nord, danoise, suédoise et norvé- gienne, qui sont animées d’un mouve- ment d’évolution si remarquable? Je remarque avec plaisir combien, depuis quelques années, en Hollande, l’influence de M. Israels a été salutaire et souveraine. C’est un maître dont on ne sentira toute l’importance que plus tard. Sous sa facture hachée, tremblante et fruste, se déploie le plus calme, le plus tranquille sentiment de la vie et un don supérieur pour rendre les effets d inté- rieur, les transparences des demi-jours atténués elles vibrations cia clair-obscur. L’art belge est traversé par les ten- dances les plus opposées. A côté de M. Stevens, qui est un raffiné de la louche et de la couleur, un quintessencié, un savoureux, il y a M. Van Beers qui est un précieux, un pince-sans-rire ; il y a M. Émile Wauters, un sage, un délicat, un puriste; il y aM. Verhas, qui s’adonne aux trompe-l’œil ; il y a tous les manieurs de pâtes substantielles, de coulées grasses, les Flamands de race et de tempérament, Courtens, Denduyts, Imp.ens, Werwée, Marie Collarf, et ce maître peintre qui s’appelle Stobbaerts. J’ai réservé, pour fin de ce rapide aperçu, les peintres du Nord; ce sont ceux avec lesquels notre école a le plus d’affinités naturelles. Nous pouvons tirer quelque gloire de ce bel épanouissement d’art; il est en partie notre œuvre. Les semences fécondes que nous jetons depuis cinquante ans dans les sillons de la pein- ture ont trouvé chez ces peuples à 1 es- prit fin, sensible et rationaliste, un terrain essentiellement propice à leur fructification. Sans rien perdre de leur originalité native, les peintres danois et norvégiens sont venus prendre à Paris, auprès de quelques artistes indépendants, avec une bonne foi dénuée de préjugés, l’orientation qui convenait à leurs goûts, se souciant comme un poisson d'une pomme de toutes les formules léguées par le passé. Ainsi se sont formés les Johansen, les Kroyer, les Werenskiokl, les Thomsen, les Paulsen, les Skredsvig, les Otto Sinding, les Grimelund, les Wentzel, les Peterssen, les Oscar Bjorch, les Pauli, les Berg, les Zorn et d’autres encore. Croyez bien qu ils ont profondément étudié les œuvres de Corot, de Millet, et aussi celles de Fantin-Latour, de Degas, de Monet, de de Nittis, deBastien-Lepage, de Roll. Notez qu’ils ont le souci constant d’associer la figure humaine au paysage et de la faire mouvoir dans son cadre naturel; témoin les paysanneries de Werenskiokl et ce délicieux Soir de la Saint-Jean, de Skresdvig, du Salon de 1887; les problèmes les plus délicats de la lumière et de la vie les attirent, les passionnent, et parmi ceux-ci il n’en est pas qui les préoccupent davantage que les causeries et les réunions de famille à la veillée, autour de la lampe. M. Johan- sen a réalisé, dans cet ordre d’idées, de véritables tours de force. M. Kroyer, qui est aujourd’hui le premier artiste du Nord et dont l’adresse à rendre la vie sous l’inélégante enveloppe de notre vêtement moderne est presque sans rivale, a été plus loin ; il s’est attaqué hardiment au rendu des éclairages artificiels, dans la tiède moiteur des salons; il a chei’ché, par des nuances savantes, à exprimer tour à tour la lumière du gaz, celle des bougies ou de l’électricité. Ses efforts n’ont certes pas été sans mécomptes ; mais ils ont ouvert à la peinture un champ inexploré. Louis Gonse. L’HORTICULTURE JAPONAISE AU TROGADÉRO Les promeneurs qui, fuyant la foule dont les flots emplissent le Champ de Mars, cherchent parfois un refuge sous les ombrages paisibles duTrocadéroaurontpeut-être remarqué, auprès du pavillon des Travaux publics, un petit jardin en pente, enclos d’une légère barrière en bam- bous. C’est ici l’exposition de M. Kashawara, horticulteur à Tokio. Éloignée des voies les plus fréquentées, et frappant les regards de ceux-là seuls qui aiment les fleurs et les recher- chent, nichée dans un berceau d’arbres verts, de pelouses et de Heurs merveilleuses, elle n’ap.- pelle point le visiteur, ni ne le.provoque; elle l’attend avec modestie. Elle vaut d’être vue par son incontestable étrangeté. Montez quelques marches, faites de troncs d’arbres sciés et juxtaposés avec fantaisie, à plat et non en long comme le font nos jardiniers. A droite, un petit pavillon précédé d’une sorte d’abri léger, le tout en bois et bambou; au fond, occupant toute la longueur du jardin, un abri similaire. Sous ces abris et répartis dans des corbeilles ou sur de basses tables longeant les allées, une multitude de vases en faïence, rei^ fermant des plantes. Parmi celles-ci, il en est qui attirent de suite le regard. Ce sont de véritables raccourcis d’arbres, des arbres nains atteignant-de 40 à 60 centimètres de hauteur tout au plus, mais parfaitement proportionnés et harmonieux, en quoi ils diffèrent de la plu- part des nains d’espèce humaine. Figurez- vous un arbre vu par le gros bout d’une lor- gnette. Raccourcis d'arbres, ils le sont en effet; pour être précis, ce sont des arbres raccourcis. Appro- chez donc et regardez de plus près... La surprise se change en stupeur, quand vous lisez l’étiquette collée sur chaque vase. Cet arbre minuscule qui est là devant vous, c’est déjà un vieillard. 11 a 70 ans sonnés. Ce n’est rien, allez plus loin : celui-là en a 90 ; cet autre dépasse la centaine, et plusieurs ont un siècle et demi. Je dois dire que, pour vieux qu’ils soient, ils gardent une réserve entière, et n’ont rien ra- conté de leur passé. En vérité, à les regarder de près, ils parais- sent fort âgés. Ils sont chenus et tordus; ils ont un semblant de puissance passée. On dirait qu’ils ont lutté contre le vent et la tempête et que la lutte a laissé sur eux l’empreinte à la fois lasse et triomphante de l’effort victorieux. Leurs branches s’allongent en tous sens, se replient, se tordent, s’entre-croisent, et l’on éprouve, — en petit, en raccourci, comme eux- mêmes, — l’impression de lourdeur et de force que l’on ressent à mesurer de l’œil les grandes branches basses, allongées, irrégulières d’un vieux chêne. Ces difformes sont l’œuvre de l’homme. C’est ce qui m’a été longuement et avec beaucoup de complaisancè expliqué par un Japonais qui s’occupe de cette singulière exposition, M. Mat- sunami, répétiteur à l’École des langues orien- tales de Paris. Tous ces petits arbres sont l’œuvre des horticulteurs japonais ; ils ne sont petits et rabougris que grâce à l’emploi d’une méthode que voici. Étant donné un jeune plant, une tige qui commence à prendre quelque consistance, — il s’agit donc d’une tige de quelques mois seule- ment, — on commence par le planter dans un pot avec un peu de terre végétale ordinaire, en respectant les préférences des plantes : terre lé- gère ou lourde, selon que l’une ou l’autre con- vient mieux à l’espèce choisie; mais terre natu- relle, sans aucune substance qui soit de nature à retarder la végétation. Si l’on s’en tient à cette condition seule, l’on obtiendra certains résul- tats; la croissance sera généralement diminuée, ralentie; le végétal demeurera petit, comme un enfant mal nourri demeure chétif. Pour obtenir ces arbres si petits, et en même temps si parfaits dans leurs proportions, il faut au moyen physiologique ajouter des procédés mécaniques. Ces procédés sont très simples, et il ne faut, pour les appliquer, que du soin et beaucoup de patience : ils consistent à tordre, à replier sans cesse la tige et les branches sur elles-mêmes, au far et à mesure de leur crois- sance, et à les fixer dans leur torsion ou leur reploiement, au moyen de liens et de tuteurs. Si on ne les fixait, en effet, elles reprendraient, aussitôt abandonnées à elles-mêmes, leur direc- tion naturelle. Dès que la tige présente une certaine con- sistance, on la ploie de telle façon que la moi- tié supérieure fasse, par exemple, avec l’infé- rieure, un angle droit, et au moyen de liens et de tuteurs, dont les uns maintiennent la recti- tude verticale d'une partie, les autres l’horizon- talité de l’autre, on fixe la tige dans la position choisie. L’arbre se développe dans cette posi- tion; sa tige grossit, mais ne se redresse point: elle demeure courbée. Au cours de la crois- sance, l’extrémité supérieure de la tige s’al- longe, et, par sa partie libre, tend à redevenir verticale. Dès qu’elle a pris quelque corps, on la ploie à son tour : en un mot, on empêche le plus possible le végétal de gagner en hauteur en infligeant à sa tige l’obligation de suivre les directions les plus variées : on la fait aller ho- rizontalement, puis en spirale raccourcie, par-