L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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O1
(M
L’EXPOSITTON DE PARIS
techniques, n’avait pas épuisé son énergie
thermique ot mécanique, on l’a reçue
dans un troisième cylindre, également
pourvu d’un piston moteur, et l’on a réa-
lisé là un troisième et dernier effort d’im-
pulsion motrice. Après ces trois détentes
successives, la vapeur est entièrement
utilisée ; on lui a fait rendre tout l’effort
(prelle pouvait fournir.
Ajoutez à ces doux ou trois cylindres
de détente des dispositions particulières
pour faire agirle piston sur l’arbre moteur,
et vous aurez les machines compound,
qui, appliquées aux machines fixes des
usines, ont donné ce résultat de n’exiger
que 750 grammes de charbon pour pro-
duire, pendant une heure, la force d’un
cheval-vapeur, alors que les anciennes
machines dépensaient 3 kilogrammes de
charbon, pour développer le même effort,
dans le même temps.
II était naturel de chercher à appliquer
aux locomotives le principe qui avait
donné de si beaux résultats dans les
machines à vapeur fixes et les machines
marines. El, de. fuit, il y a longtemps que
l’on a cherché à réaliser ce perfectionne-
ment. On pourrait signaler dès l’année
1850 des tentatives de ce genre faites en
Angleterre, parM. John Nicholson, sur le
chemin de fer du Great Eastern, et en
France, en 1866, parM. delaMorandière,
sur le chemin de fer de l’Ouest.
Mais les difficultés pour installer quatre
cylindres à vapeur sur une locomotive
étaient énormes. Dans les usines et sur
les navires, la place ne manque pas pour
recevoir une machine à vapeur ; mais sur
une locomotive, où l'espace est si exigu,
et déjà occupé par tant d’appareils volu-
mineux, tous essentiels, comment placer
quatre cylindres avec leurs pistons et
leurs bielles? Il n’est déjà pas facile d’y
installer une paire de cylindres, puisque
vous les voyez placés de tant de manières
différentes : on les établit tantôt à l’in-
térieur, tantôt à l’extérieur, tantôt laté-
ralement, tantôt sous la chaudière, etc.
Il a fallu bien des études pour arriver à
trouver remplacement de l’appareil à
double ou triple détente.
C’est à un savant ingénieur du Chemin
de fer du Midi, M. Mallet, qu’appartient
le mérite d’avoir résolu le problème, non
approximativement, mais d’une manière
irréprochable et tout à fait pratique,
puisque les locomotives compound de
M. Mallet sont en service depuis 1878
sur les lignes de Bayonne à Biarritz, et
qu’elles n’ont jamais été abandonnées
depuis cette époque.
C’est en 1875 que M. Mallet fit cons-
truire, au Creusot, douze locomotives com-
pound, dont l’une figura à l’Exposition
universelle de Paris en 1878. Il n’y a que
deux paires de cylindres à vapeur dans
les locomotives de M. Mallet, et la distri-
bution de vapeur employée a cela de
remarquable que la vapeur peut agir à
volonté dans le système compound et
dans le système ordinaire, c’est-à-dire
qu’il est possible, scion les circonstances,
de faire arriver la vapeur dans le petit
cylindre pour le faire fonctionner en com-
pound ou de la rejeter dans la cheminée
pour la faire agir dans le procédé ordi-
naire.
En 1880, un ingénieur allemand, M. Van
Borries, employa trois petits cylindres à
détente au lieu de deux comme l’avait fait
M. Mallet. Doux locomotives compound
qu’il installa sur la ligne de Hanovre,
réalisaient une économie de combustible
do 18 0/0 sur les anciennes machines.
C’eSt en s’inspirant des idées de M. Mal-
let et do colles de M. Van Borries, qu’en
Angleterre M. Webb, ingénieur de la
ligne London and North Western Rail-
ïoay, créa une locomotive, VExperiment,
qui marqua l’accession du nouveau sys-
tème dans l’exploitation des chemins de
fer anglais.
Les figures 1 et 2 donnent l’élévation
Fig. 4. — Distribution de vapeur de la locomotive
compound Wbbb (détail du tiroir).
et la coupe de la locomotive Webb, dont
on peut voiries plans à la section anglaise
de l’Exposition. Elle comporte deux petits
cylindres a, a (fig. 2) et un troisième b,
dans lequel la vapeur agit àbassepression.
Les cylindres à haute pi’ession a, b sont
placés à l’intérieur du châssis et reçoivent
la vapeur sortant de la chaudière. Le
grand cylindre.b situé sur la boite fermée
(fig. 3) achève de dé tendre la vapeur sor-
tant des cylindres à haute pression. Ce
système d’organes actionne l’essieu d’a-
vant : l’essieu d’arrière est actionné par
les pistons des petits cylindres. C’est ce
qui est reconnaissable sur le plan (fig. 3).
La vapeur sortant des cylindres de haute
pression passe dans les tuyaux f, f, placés
dans la boîte à fumée (fig. 2), dans laquelle
elle se sèche avant d’entrer dans les cy-
lindres à basse pression.
La figure 4, qui donne le détail du
tiroir, fera comprendre comment la vapeur
peut agir à volonté en marche simple
avec admission directe de la vapeur dans
les trois cylindres, ou en compound,
ainsi d’ailleurs qu’on le voit sur la loco-
motive de M. Mallet. Le cylindre à basse
pression b porte deux tiroirs, t'et t". Dans
la position indiquée pour t', la vapeui’
d’échappement des cylindres de haute
pression arrive par a', au tiroir b', et par
a!', au cylindre b; on marche alors en
compound. Si l’on déplace par sa tige f le
tiroir b', de manière à l’amener dans la
position indiquée parla figure 5, la vapeur
arrive directement par b', ai’ au cylindre
b et la vapeur d’échappement des cylin-
dres de liante pression se joint, par a', b"
c, à celle du gros cylindre.
Un caractère particulier de la machine
anglaise, c’est sa chaudière. Dans l’espace
réservé à l’eau entourant la boite à feu,
s’étend, au-dessus de la grille, le cendrier, •
qui se compose ainsi de l’espace compris
entre les barreaux de la grille et la
colonne d’eau inférieure.
Il parait certain que VExperiment a
réalisé une notable économie de combus-
tible, qui dépasserait, dit-on, 20 0/0, com-
parativement avec les machines express.
On a dit aussi que la locomotive anglaise
avait sur la locomotive Mallet l’avan-
tage de plus de stabilité, malgré le non-
accouplement des roues.
Nous ne devons pas manquer de men-
tionner ici que sur les chemins de fer
russes, un savant ingénieur du pays,
M. Borodine, a mis à l’essai des locomo-
tives compound construites sur le type
de celles de M. Mallet, et munies d’un
réservoir intermédiaire de vapeur, placé
dans la boîte à fumée. M. Borodine aurait
ainsi réalisé une économie de 15 à 20 0/0
sur la consommation de charbon des
locomotives des trains express.
Mais c’est la Compagnie du chemin de
fer du Nord qui s’est distinguée, dans ces
dernières années, par ses patientes études
du système compound. Transportons-
nous à la galerie de l’Exposition con-
sacrée au matériel de la Compagnie du
chemin de for du Nord, nous y trouverons
trois types différents de ce nouveau genre
de locomotive.
Le premier estime locomotive à grande
vitesse à quatre roues couplées, dont
les figures 6 et 7 représentent l’élévation
et la coupe transversale.
Cette machine diffère de la locomotive
compound Webb par plusieurs disposi-
tions nouvelles, qui peuvent se résumer
ainsi :
Le mécanisme intérieur, composé des
deux cylindres A'B' actionnant l’essieu,
agit à haute pression. L’accouplement
est supprimé et doux cylindres à basse
pression B B' (fig. 5) sont placés à l'inté-
rieur des longerons au milieu de l’inter-
valle entre l’essieu d’avant et le pre-
mier essieu moteur, actionnant l’essieu
d’arrière. Leurs tiroirs sont placés en
dessous. Les deux cylindres de délente
sont placés sur la chaudière.
Comme dans les locomotives Mallet et