L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
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prit la loyale habitude de planter son che-
valet en rase campagne, les yeux se dessil-
lèrent et les pinceaux les plus hardis
essayèrent des méthodes nouvelles. Déjà,
dans les lettres qu’il écrivait d’Espagne à
ses camarades d’école, Henri Régnault
levait le drapeau de la révolte : « Je vous
dirai que je fuis le modelé quand même,
je fuis l’abus du noir. Ce sont nos sales
ateliers de Paris avec leurs murs gris, vert
foncé ou brun rouge, qui nous ont gâté
les yeux et nous font voir dos ombres
insensées qui appellent forcément un
modelé exagéré... »
Ce que le jeune enthousiaste disait
dans son langage de peintre, d’autres se
mirent à le crier sur les toits, à le pro-
clamer avec des allures révolutionnaires,
duns dos formules souvent brutales, dans
dos démonstrations incomplètes, où des
vérités isolées prenaient des airs de pa-
radoxe, au milieu du scandale de la plu-
part, de l’étonnement de presque tous,
de l’ardente sympathie d’un petit nombre.
H n’en est pas moins vrai que leurs expé-
riences, leurs recherches et jusqu’à leurs
excès ont profité à l’Ecole, et que leur
influence se fait aujourd’hui sentir dans
presque tous les ateliers. Nous sommes
arrivés, d’ailleurs, à l'heure de l’apaise-
ment; le fiat lux a retenti partout, chez
les peintres d’histoire comme chez les
peintres de genre, et, avec la lumière, le
sentiment de plus on plus délicat des
valeurs, le sens des fines harmonies lumi-
neuses s’est développé dans notre École.
Un répertoire rajeuni d’expressions pit-
toresques s’est constitué au service de
Fart éternel. Oui, l’École française pourra
paraître devant le inonde, en dépit do
tant de circonstances contraires, bien
vivante, jeune, active, pleine de gloire
avec ses vieux maîtres, de confiance et
de sainte ambition avec les nouveaux.
Une fois de plus, la jeune espérance est
entrée dans la vieille maison.
Les limites assignées à cet article et
l’heure où nous sommes obligé de l’écrire
nous interdisent d’entrer dans l’examen
détaillé des tableaux. Bornons-nous à
donner quelques directions générales. Le
rez-de-chaussée du palais a été divisé
(dans la partie réservée à la peinture
française, l’autre moitié étant abandonnée
aux étrangers) en douze salons séparés
par de grandes galeries, réservées aux
grands tableaux. On y verra, en commen-
çant par la droite, l’œuvre de MM. Bes-
nard, Agache, Dernier, Donnât (portraits
du cardinal Lavigerie, Victor Hugo,
A. Dumas, Punis de Chavannes, Jean
Gigouæ, Jules Ferry, etc., J. Cazin
(Judith, paysages...), Bouguereau (son
portrait, Triomphe de Silène, Annoncia-
tion, en tout dix tableaux), CarolusDuran,
Benjamin Constant, Détaillé, Adrien De-
mont, M"16 Virginie Demont, Gervex(avec
Rollo), Duez, Humbert, Carrière, Hermer,
Jean-Paul Laurens, Lefebvre, Jean Gi-
goux, Lhermitte, Roll (avec le Chantier,
la -Grève, la Femme au taureau, un
portrait inédit de M. Alphand, etc.), Zu-
ber, Yvon, Wurtz, Wenckor, etc.
Dans les grandes salles, les peintures
décoratives destinées à la Sorbonne, de
MM. Benjamin Constant et Wencker (et,
ici, comment ne pas exprimer le vif re-
gret qu’un maître tel que M. Puvis de
Chavannes manque à cette exposition?),
les Voix du tocsin, de Maignan; le Cas-
selois, de Tattegrain ; une Charge appelée
à un grand succès, d’Aimé Morot; lu
Barque, de Ronouf; de pierre, de
Gormon; la3/oz.sson, d’A. Fourié ; le Tra-
vail, de Roll, etc., etc.
Les salles du premier étage, plus pe-
tites, ont été réservées aux tableaux de
moindre dimension. On y verra d’abord
un portrait par lui-même, et plusieurs
tableaux du maître glorieux qui a présidé
toutes les séances du jury avec une bonne
grâce charmante et un infatigable entrain,
M. Meissonier; puis E. Adam, Busson,
Jean Béraud, R. Collin, Courtois, Elie
Delaunay,Dagnan-Bouveret, Friant, Guil-
lemet, Français, Pelouze, llarpignies,
Raffaëlli, Vayson, Vuillofroy, Hébert,
Montenard, V. Binet, Émile Barau, Bu-
land, Giratdoi, Billotte, Boutet de Monvel,
Damoye, Dantan, Dauphin, Delance, Gof-
froy, Doucet, C. Du Four, Gelhay, Guel-
dry, V. Gilbert, Lagarde, Jean Moncha-
blon, Gaston Latouche, Lépine, Le
Blant, etc., etc... Beaucoup de ces noms
sont encore nouveaux, mais vous verrez
qu’ils sortiront do là plus connus et jus-
tement grandis.
Ajoutons qu’une décision du jury a,
sur la proposition de M. Antonin Proust,
commissaire spécial des Beaux-Arts,
affecté à FExposition rétrospective les
œuvres de tous los artistes morts de-
puis 1878. C’est ainsi que Paul Baudry,
Bastien Lepage, Guillaumet, Manet, Ca-
banel ne figurent pas dans ces notes
rapides.
Pour classer tant de tableaux dans les
conditions et le court espace de temps
dont on disposait, obtenir si rapidement
un résultat si frappant et si agréable, il a
fallu beaucoup de zèle, d’habileté, do
science et do goût. André Michel.
--- ——»
LE PAVILLON DU SALVADOR
Une des plus typiques constructions du
Champ de Mars, que ce Pavillon du Salvador
qui, malgré ses dimensions modesles, arrête
le passant et amuse l’artiste.
L’architecte, M. Jacques Lequeux, a très intel-^
ligemment cherché à rappeler le caractère du
pays dont il était chargé d’installer l’exposition,
et ses efforts ont été couronnés de succès, car
le parfum exotique qui s’évapore de ce petit
pavillon est très pénétrant et fort personnel.
Ne pouvant se lancer dans un plan mouve-
menté, le constructeur a su rompre la mono-
tonie forcée de ces quatre façades par une
polychromie voyante et volontairement brutale,
et par des revêtements en faïence d’un effet
absolument inattendu. Lesmotifsde ces faïences,
dont on chercherait inutilement les dessins dans
nos principales fabriques, sont composés des
signes des années mexicaines, des dix-huit mois
qui comprennent l’année, des vingt jours qui
forment le mois Tout comme la cathédrale de
Paris, le Pavillon du Salvador possède sa ga-
lerie des rois : ce sont les souverains mexicains,
dont les portraits sont reproduits avec une
naïveté pleine de saveur dans la frise courante.
L’impression captivante de l’ensemble est
complétée par de petites baies cintrées, re-
haussées de couleurs vives, qui percent les
murs du premier étage, et par des grilles ven-
trues qui défendent les fenêtres du rez-de-
chaussée, en faisant encorbellement au dehors.
Frantz Jourdain.
LA SCIENCE Ä L’EXPOSITION
LES FREINS DE CHEMINS DE FER
Les freins instantanés pour l’arhêt des trains
DE CHEMINS DE FER. ------- LES FREINS A AIR COM-
PRIMÉ. — Les freins a vide. — Le fhein élec-
TBIQUE.
Nous traitions, dans notre précédent article
sur FExposition, des moyens d’accroître la vi-
tesse des trains de chemins de fer par l’applica-
tion aux cylindres des locomotives du système
Compound. Une autre question qui touche tout
autant aux intérêts du public, puisqu’elle a
pour objet de garantir la sécurité des voya-
geurs, est représentée dans la Galerie des Ma-
chines par des modèles et des réductions
d’appareils. Il s’agit des freins instantanés qui
assurent aujourd’hui une sécurité complète
aux manœuvres des trains dans les gares et
sur les voies.
A l’une des extrémités de la Galerie des Ma-
chines, dans le transept central, et parallèlement
à la galerie qui contient la longue file des loco-
motives et wagons de chemins de fer français,
on voit les deux installations du frein à air
comprimé et du frein à vide.
La première attire surtout l’attention du
public par le modèle en petit d’une locomotive
roulant sur des rails en pente, et sur lesquels
le frein à air comprimé arrête brusquement la
marche du véhicule, à la grande surprise du
visiteur.
L’installation du frein à vide, pour n’avoir
pas de modèle en mouvement, n’en est pas
moins complète, car tous les organes sont
montrés à part en réduction et sur des dessins
coloriés faits à une très grande échelle.
C’est d’après ces deux installations méca-
niques que nous allons pouvoir mettre nos lec-
teurs au courant de cette intéressante question.
Il n’y a pas bien longtemps que l’ou a re-
connu la possibilité d’arrêter presque instanta-
nément un train de chemin de fer. La plupart