ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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35 côtés. Cela a permis à M. Carnot de quit- ter de temps en temps le rez-de-chaussée boueux cl détrempé par la pluie et le L’EXPOSITION DE PARIS M- CARNOT A L'EXPOSITION ! tal (pie l’on voit s’évanouir dans l’espace, puis se redresser lentement pour se fixer enfin à la place indiquée. La montée d'une seule pièce de fer exige une manœuvre do vingt minutes, y compris les relais, les arrêts, la levée des trappes et le transport intermédiaire sur les wagonnets. Quant au danger que courent les ou- vriers, il est infiniment moins considé- rable qu’on ne so lïmagine; pas un pan- neau n’est placé sans qu’un plancher provisoire ait été établi, muni de garde- ions et de claies : le plancher monte avec I homme, le défend contre le vertige et lui assure la plénitude dos facultés, la sécurité des mouvements. Seuls, les cinq ou six charpentiers qui ont la mission d’établir celte plate-forme volante sont exposés à des chutes; mais les précau- tions sont telles chez eux, que pas un accident ne s’est produit jusqu’à ce jour. Quand on interroge l'un d’entre eux, il n’est pas difficile de démêler, parmi les sentiments confus qui les envahissent durant leurs longues journées de labeur et de fatigues, l’orgueil très légitime qu’ils éprouvent à travailler dans ces sphères qu’on avait jusqu’alors jugées inacces- sibles à toute construction. Ils sont les premiers, en effet, qui aient eu ce courage et cette hardiesse dans l'inconnu, et ils semblent amoureux de cet arc-en-ciel gigantesque qu’ils façonnent peu à peu, qui domine les nues et reflète sur elles son ombre dorée. Ils sourient et vous plaignent quand on leur demande si la Tour est bien droite : ils répondraient par un simple hausse- ment d’épaules, si quelqu’un doutait devant eux de la beauté ou de la durée de l'édifice. La tempête peut passer, se ruer aux longs pans de fer. les attaquer de face ou de trois quarts, courir parallèle au sol ou pointer de hauten bas, qu’importe! Leur Tour impassible développera par- tout des résistances victorieuses : et si. par impossible, il fallait quelque jour l’aider à vaincre les vents, tout cola encore a été prévu, et dans chacun de scs sabots immenses a été logée une presse hydraulique assez forte pour soulever cha- cune des arêtes et la maintenir droite malgré tout. Tout cola donne une crâne idée de l'homme audacieux et heureux qui acoin- J’ine, entrelacé, calculé dans ses plans sept millions de kilos de fer sans une incertitude, sans un mécompte, sans uni', erreur. Tout cela donne une crâne idée de notre temps, car l'imagination humaine ne peut rien enfanter de plus vaste que cet immense vaisseau bronzé qui semble jiiillir du sol comme un bouquet do feu d’artifice, imposante manifestation de noire génie national. Et il a bien mérité, I lui aussi, de la patrie, co petit Français couvert de laine et de loutre qui, le visage glacé et les mains blouics, depuislo matin jusqu au soir, nous forge des merveilles, tout là-haut, à vingt sous l’heure. Gaston Calmette. L’Exposition universelle a reçu le di- manche, 13 janvier, la visite du Prési- dent de la République. Les visites de celte nature ont un excellent effet; elles émoustillent tout le inonde. Architectes, entrepreneurs ef ouvriers se mettent à l'œuvre pour laisser aux visiteurs du cortège officiel une excellente impres- sion. II s’agit de démontrer qu’on sera prêt cl aucun effort ne coûte pour cela. An Champ do Mars cet effort a été moin- dre que dans certaines expositions ana- logues, les travaux ayant toujours été menés rondement. Le Présidentdc la République a visité toutes les parties de l’Exposition. Trois heures se sont écoulées depuis son entrée an pavillon de l’avenue Rapp jusqu’à sa sortie par l’esplanade des Invalides. Et trois heures durant il a marché à travers les palais, les jardins, les constructions de toutes sortes, s’arrêtant pour rece- voir les explications de M. Alphand, les provoquant même, s’intéressant aux moindres détails techniques on ingénieur très au courant de toutes les questions se rattachant à Fart des constructions en fer. Après une visite au palais des Beaux- Arts et une longue promenade à travers les galeries des Industries diverses dont l’installation est fort avancée, M. Carnot s’est dirigé vers lu galerie des Machines, à Tenlrée de laquelle l’ont reçu l’archi- tecte et l’ingénieur de cctle galerie, MM. Dutert et Contamin. Nous avons eu déjà l’occasion de dire tout le bien que nous pensions de cette partie de l’Expo- silioii. Le Président a écoulé les expli- cations que lui donnait M. Contamin au sujet, de la résistance des vingt fermes métalliques de .100 mètres do portée qui forment la gigantesque ossature de colle galerie. Puis le cortège, afin de jouir du coup d’œil d’ensemble de celte immense halle, a gravi un escalier en bois élevé contre le mur extérieur et donnant accès aux galeries du pourtour. 11 faut dire, à propos de cet escalier provisoire, dont les marches reposaient sur de simples madriers de sapin, que M. Alphand l avait fait construire pour la circon- stance. Pendant la nuit qui avait précédé l’excursion présidentielle, des ouvriers on avaient construit de semblables de divers Notre dessin représente la descente du cortège officiel après sa visite aux gale- ries do pourtour de la halle aux machines. Aux côtés de AI. Carnot se tiennent MM. Alphand et Floquct, et derrière lé Président MM. Pierre Legrand, ministre du Commerce et do l’industrie; Berger, directeur du service à l’exploitation de l’Exposition, et tous les fonctionnaires, tous les architectes, tous les ingénieurs, ayant contribué à l’édification des divers palais. Le Président a ensuite visité la rue du Caire, puis le palais des Arts libéraux. Après s’ètre arrêté un instant au pied do la Tour Eiffel et avoir suivi M. Garnier à travers rilistoiredcriiabitation humaine, il est entré au Panorama de la Compa- gnie transatlantique, puis est monté dans un wagon de chemin de fer Decauville, qui l’a transporté jusqu’à l'esplanade des Invalides où su voiture particulière l’at- tendait pour le conduire à l’Elysée. PORTE PRINCIPALE Nous continuons notre revue des chan- tiers et des ateliers de l’Exposition, qui deviennent chaque jour de plus en plus intéressants. Les immenses échafaudages ont à peu près disparu partout; les gale- ries se sont dégagées, les (lûmes so sont dreSsés, et c’est presque sous leur forme définitive que nous avons à les présenter aujourd’hui. Il est curieux néanmoins de voir par quelles transformations auront passé lotîtes ces œuvres architecturales surgissant en moins d’une année du désert du Champ de Mars. La porte principale de l’Exposition et son dôme dans leur état actuel nous ont semble intéressants à co titre, puisque nous en avons déjà donné le dessin d’après les plans de l’architecte. On se rend compte à la vue do cotte photographie des moyens employés pour sa décoration cl l’achèvement du campanile supérieur. Los abords en sont aussi très curieux. Là où dans quatre mois so presseront des fouies endimanchées, des ouvriers tail- lent, scient d’énormes blocs de pierre. Au premier plan sont les fondations d’une des fontaines qui rafraîchiront de leurs eaux jaillissantes les parterres d’alentour. Allées sablées, gazons verts, corbeilles fleuries, remplaceront ce chaos. Notre gravure de ce jour sera alors un intéres- sant terme de comparaison.