Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L'EXPOSITION DE BRUXELLES
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disposer les jolis petits appartements de MM.
Follot, Selmersheim, Dufrêne et de l’école de
Nancy, c’est-à-dire de Majorelle, de Gallé, de
Daum.
Tout dans ces ameublements n’est point par-
fait : la contagion des bizarreries viennoises n’a
point épargné les chercheurs français, et l’on
trouve aussi dans ce compartiment d’art déco-
ratif quelques chaises-longues en forme de bai-
gnoires, quelques fauteuils en forme de bain de
siège. Mais ces laborieuses singularités sont
exceptionnelles, et ce que l’on constate, c’est
que le style moderne en France évolue de plus-
en plus nettement vers une simplification des
anciens styles, ce qui permet de les adapter
merveilleusement aux nécessités du confort mo-
derne.
Le centre du salon des arts décoratifs fran-
çais est occupé par des vitrines où sont élégam-
ment mis en montre quelques bibelots de prix,
statuettes, orfèvrerie, céramique, tous portant
l’empreinte du goût français le plus pur et le
plus caractéristique.
Ce salon des arts décoratifs, c’est le centre
des galeries françaises, mais il semble qu’il
rayonne sur toutes les galeries, car on retrouve
le goût qui a présidé à son ornementation jusque
dans la présentation des produits de la grande
industrie, jusque dans la présentation des canons
fabriqués par le Creuzot et des plaques de blin-
dage endommagées par les susdits canons. Au
surplus, ces ustensiles guerriers n’ont dans ces
halls délicatement décorés rien de bien rébar-
batif : ils sont précis, redoutables, formidables,
mais ils ont l’air de faire bonne figure au
visiteur ; ils semblent lui dire: Notre colère
n’est pas faite pour vous. Et c’est encore un
des traits caractéristiques de cette exposition
française et de toutes les expositions françaises
que ce goût de ne pas faire un vain étalage
de la force et de la richesse. Elles sont, avant
M. RUAU,
Ministre de l’Agriculture.
tout, pacifiques et accueillantes, elles sont aùna-
bles, elles ne veulent pas étonner, elles veulent
plaire, et c’est peut-être par là surtout qu’elles
portent l’empreinte de cette vieille civilisation,
la plus raffinée, la plus généreuse et la plus
humaine qui soit. La France n’a point perdu
cette humeur guerrière qui fut autrefois son lot.
Mais elle a voulu la discipliner, l’humaniser ;
elle ne met plus son orgueil à en faire étalage.
Dans la fête pacifique qu’est une exposition,
elle préfère montrer des livres, des bibelots, des
meubles, des robes élégantes, ou même des
bouteilles de vin que des canons, des fusils ou
des statistiques industrielles et financières plus
effrayantes encore pour les rivaux économiques
que tous ces instruments meurtriers.
D’autres pays, quand ils exposent à l’étran-
ger, semblent vouloir grouper leurs produits
dans le but de créer l’illusion d’une force en-
vahissante et menaçante ; ils entendent imposer
le respect de leur puissance : la France a l’air
de ne parer ses comptoirs et ses salons que pour
honorer le peuple chez lequel elle expose.
Assurément, le visiteur ne se rend pas très
bien compte de ces impressions, assez subtiles,
mais elles ne s’en imposent pas moins très pro-
fondément à son esprit. Elles créent je ne sais
quelle atmosphère de sympathie, d’urbanité qui
assure, dans toutes les grandes foires univer-
selles, un succès tout particulier à toutes les
expositions françaises, et que le public bruxellois
retrouve cette année avec joie dans les galeries
du Solbosch.
L. Dumont-Wilden.
L’INAUGURATION
La visite royale.
milieu d’ovations cordiales que les Souverains
prirent place dans leur automobile.
France ; de Montarnal et Lefebvre, architectes
des sections françaises ; Chenu, directeur de la
L’inauguration officielle de la section fran-
çaise a été précédée, samedi matin, d’une visite
du Roi et de la Reine.
MM. Dupuy, ministre du commerce ; Ruau,
ministre de l’agriculture, et Trouillot, ministre
des colonies, arrivés la veille à Bruxelles, ont
reçu les souverains qui, accompagnés par eux et
par MM. Chapsal, commissaire-général ; Beau,
ministre de France ; Dedet, commissaire-adjoint ;
Emile Dupont, président du comité français des
expositions à l’étranger ; Lépine, préfet de po-
lice, et Caron, président du conseil municipal
de Paris, ont longuement visité diverses parties
de la participation française.
Le cortège était précédé d’un piquet de sol-
dats soudanais commandés par un capitaine de
l’infanterie coloniale.
Les souverains ont parcouru en détail les
galeries de la section, le Roi, piloté par M.
Chapsal, prenant un intérêt particulier à la
partie industrielle ; la Reine, conduite par M.
Dupont, s’attachant plus spécialement aux com-
partiments des modes et de l’alimentation.
La plupart des exposants français étaient pré-
sents. Les souverains eurent pour eux des pa-
roles aimables.
Après cette visite, le Roi et la Reine furent
conduits au salon d’honneur, où M. E. Dupont
offrit à la Reine une superbe corbeille d’or-
chidées et au Roi la grande plaquette du comité
français des expositions à l’étranger.
Avant de se retirer, le Roi a dit à M. Chapsal
combien cette visite l’avait enchanté, combien
il trouvait belle la participation française. Il
ajouta qu’il aurait le plus grand plaisir à re-
venir souvent la visiter en détail, et c’est au
La cérémonie officielle.
La cérémonie officielle de l’inau-
guration de la section française a
eu lieu, à 3 h. 30 de l’après-
midi, dans le salon d’honneur
orné de magnifiques tapisseries
des Gobelins de la série des Châ-
teaux de France.
Parmi les nombreuses person-
nalités présentes, citons MM. les
ministres Schollaert, Davignon,
Hubert, Renkin, Helleputte et le
général Hellebaut ; M. Simonis,
président du Sénat ; M. Cooreman,
président de la Chambre ; M. E.
Dupont, vice-président du Sénat ;
les sénateurs Delannoy, Magis,
Huet, Dupret ; les députés Asou,
Allard, Monville, Lemonnier, P.
Hymans. Braun, Troclet, Thooris,
Vandervelde, Nerincx, L. Hubert,
Meysmans ; M. Max, bourgmestre
de Bruxelles ; M. Grimard, éche-
vin ; le duc d’Ursel ; le baron
Janssen ; le comte van der Burch ;
M. Keym, la plupart des commis-
saires-généraux étrangers, notam-
ment M. Albert, commissaire-
général de l’Allemagne ; M. Ra-
vené, président du comité âlle-
mand ; M. Schwob, commissaire
des colonies françaises ; les séna-
teurs français Saint-Germain et
Calvet ; le marquis de Dion, pré-
sident de l’Automobile-Club de
GALERIE DE LA MÉTALLURGIE.