Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L'EXPOSITION DE BRUXELLES
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domaine de l’art. Tandis que sa claire intelli-
gence lui indique les sommets sublimes où règne
le beau, l’inspiration lui donne la force d’en
gravir les aspérités.
» Mais l’esprit français ne s’attache pas seu-
LA VISITE DU ROI ALBERT.
lement à l’art : il cherche instinctivement à en-
joliver toute chose.
» Qu’il me suffise de rappeler que, de tout
temps, vos industriels et vos artisans excellèrent
dans les travaux qui réclament le bon goût.
» C’est ainsi que nous vivons encore de nos
jours sur la beauté élégante et somptueuse des
ameublements classiques qui firent la gloire de
votre pays au XVIIe et au XVIIIe siècle. Je le sais,
un art nouveau, mieux approprié aux nécessités
et aux us de la vie moderne, commence à se
faire jour. Mais, là encore, la production fran-
çaise n’occupe-t-elle pas une place privilégiée ?
» La France a pensé, à juste titre, qu’un pays
qui veut une participation parfaite doit pré-
senter une synthèse absolument complète de son
activité.
» Aussi dépasse -t-elle toutes les autres nations
par l’universalité des produits exposés. C’est en
vain qu’on chercherait dans la section française
une industrie, une branche agricole ou com-
merciale qui ne soit pas représentée. Tout y est,
depuis les objets les plus usuels jusqu’aux appa-
reils scientifiques les plus subtils, depuis les
produit^ de l’industrie la plus traditionnelle jus-
qu’aux aéroplanes et aux autochromes, depuis
les canons et les plaques de blindage jusqu’aux
jouets d’enfant et aux accessoires de cotillon.
» La statue de la République qui se dresse à
l’extrémité de cette galerie, tient d’une main
le rameau d’olivier et de l’autre une gloire qui
distribue des couronnes.
» La pensée de l’artiste fut de représenter la
démocratie française réalisant ses destinées dans
la paix et dans le travail.
» Mais quand je considère les emblèmes que
la France nous présente et que je me remémore
les succès exceptionnellement éclatants remportés
par elle aux expositions passées, j’entrevois en-
core une seconde signification :
» Je vous invite à acclamer dans la France
le Génie des expositions!»
L’assistance applaudit vivement ce discours.
Discours de M. Dupuy.
M. Jean Dupuy, ministre du commerce, prend
ensuite la parole au nom du gouvernement fran-
çais :
« En groupant, dit-il, sur son territoire toutes
les productions du genre humain et toutes les
manifestations de l’activité industrielle, la Bel-
gique vient d’offrir au monde un grand 'et
important spectacle. Pays essentiellement paci-
fique par ses traditions et par la condition
juridique que l’histoire et la diplomatie lui ont
assignée, elle a voulu que les nations des deux
hémisphères se rencontrent chez elle, en ce tour-
noi pacifique dont les résultats seront féconds
pour les Etats civilisés.
» Placée au carrefour même des grandes routes
qui relient l’Europe occidentale à l’Europe cen-
trale et orientale, qui joignent les peuples du
Nord et du Midi, elle était merveilleusement
située pour entreprendre cette juxtaposition des
arts et des sciences, et pour les présenter à la
curiosité de l’univers en un harmonieux et puis-
sant ensemble.
» Terre de travail et de perpétuel effort, elle
était qualifiée au premier rang pour glorifier,
en une solennité mémorable le labeur de toute
une génération.
» Les expositions ont leur destinée par le
milieu d’où elles surgissent, par les sentiments
qu’elles imposent. Et si, aujourd’hui, de toutes
les parties du monde, des millions de personnes
se sentent attirées vers l’Exposition de Bruxelles
c’est qu’elles veulent rendre hommage à ce pays
de Wallonie et de Flandre, restreint, sans doute,
par ses dimensions, mais grand par son histoire
comme par la régularité et l’intensité de son
expansion économique. C’est aussi qu’elles sa-
vent quelle leçon fortifiante elles retireront de
leur visite.»
On acclame ces paroles, et le ministre fran-
çais se félicite de la participation brillante de
la France, et, rendant hommage à ceux qui
l’ont organisée, il ajoute :
« Ils ont ainsi collaboré à maintenir la tradi-
tion, je ne dirai pas seulement de bon voisi-
nage, mais de cordiale et étroite sympathie entre
le peuple français et le peuple belge. Ils ont
été en quelque sorte des messagers d’amitié.
» Depuis plus d’un siècle, il n’est pas un
moment où nos cœurs n’aient battu d’accord,
où Belges et Français n’aient fraternisé. Cette
fraternité, les uns et les autres, nous la retrou-
vons dans tous les détails de nos existences
nationales. Il semble que, de génération en
génération, un même souffle rénovateur de l’art
et de la science passe sur la Belgique et sur la
France. Si vos peintres et vos sculpteurs occu-
pent dans nos musées et dans nos salons un
rang éminent, vous accordez aux nôtres l’estime
et l’admiration qui leur sont dues. Vos écrivains,
dont certains ont ajouté au patrimoine de nos
lettres, sont aussi populaires chez nous que chez
vous, et il n’est point une pensée française qu’ils
ne se soient assimilée.
» Messieurs, il me plaît de rendre hommage
à la nation qui veut bien nous accorder aujour-
d’hui sa somptueuse et généreuse hospitalité,
non point pour exprimer un remerciement obli-
gatoire et banal, mais parce que cette nation
est en quelque sorte une leçon pour l’humanité,
la plus puissante et la plus suggestive des leçons.
» Si les grandes conquêtes militaires étaient
interdites à la Belgique par l’exiguïté de son
territoire et par sa population peu nombreuse,
elle tient pourtant dans le monde une place
énorme ; son commerce s’étend sur les deux
hémisphères ; son industrie, avec un prodige
d’énergie et de ténacité, lutte avec celle des
pays six fois, dix fois plus peuplés. Vous trou-
vez ses entrepreneurs, l’action de ses capitaux,
la création de ses ingénieurs dans l’Afrique
centrale et dans l’Extrême-Orient, dans l’Amé-
rique du Sud et dans l’Europe orientale.
» Je rends hommage au peuple belge et le
félicite de son rôle pacifique pendant ses quatre-
vingts années d’indépendance.» (Vijs applaud.)
Le baron Janssen, au nom du comité exécutif,
exprime sa gratitude à la France. Dans l’admi-
rable écrin qu’est l’Exposition, dit-il, il ya une
perle précieuse: c’est la section française.
Les invités se répandent ensuite dans la sec-
tion, qu’ils visitent en détail.
*
* *
A 4 h. 30, M. Ruau, ministre de l’agricul-
ture, se rend au palais de l’agriculture, et M.
Trouillot, ministre des colonies, va visiter les
pavillons coloniaux français, où il est reçu par
M. Schwob, commissaire des colonies.
AUTOUR DU BUFFET.
Le banquet.
Discours de M. Max, bourgmestre de Bruxelles.
Le banquet offert samedi soir par le commis-
saire-général et le président du comité français
a été extrêmement brillant. Il a réuni près de
600 invités dans les grands salons du « Chien-
Vert ».
La table d’honneur avait trois centres, pré-