ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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108 L’EXPOSITION DE BRUXELLES est utile de montrer l’importance du travail manuel dans les fosses à charbon. D’autre part, nous possédons en Belgique une véritable armée d’ouvriers mineurs actifs, géné- reux, ne redoutant ni les dangers, ni les durs soucis du pain, bien faite pour les batailles de la vie. Elle fournit à l’industrie houillère des légions de travailleurs vaillants, d’une endurance et d’un savoir professionnel peut-être uniques. Des légions, disons-nous ! De 1851 à 1860 on comptait dans les mines belges en moyenne 66,429 ouvriers, gagnant un salaire moyen de 671 francs ; de 1861 à 1870, 85,407 mineurs et un salaire moyen de 792 fr. ; de 1871 à 1880, 103,096 mineurs et 1,013 fr. ; de 1881 à 1890, 104,964 mineurs et 918 fr. ; de 1891 à 1900, 121,096 mineurs et 1,055 francs. La production ouvrière de 1851 à 1900 n’a cessé de croître, progressant de 123 tonnes par année à 173. Le bénéfice à la tonne extraite a varié. De 1851 à 1860 il était de fr. 1.37, de 1881 à 1890 il n’était que de fr. 0.70. Par contre, de 1891 à 1900 il remontait à fr. 1.25. Or, comme durant cette dernière période la pro- duction globale fut de 21,002,948 tonnes, le bénéfice réalisé durant dix années fut donc de plus de deux milliards. C’est coquet ! Ces quelques chiffres montrent que l'indus- trie charbonnière belge a suivi, presque conti- nuellement, une marche ascendante, aussi bien dans sa production et sa richesse que dans les industries qui lui sont directement tributaires. Cette situation favorable se maintiendra-t-elle longtemps encore ? Inutile de s’alarmer. La réserve de houille de notre pays est loin d’être épuisée. Non seulement le bassin du Lim- bourg offre de sérieuses garanties, mais il reste dans les bassins de Wallonie, du Borinage à la vallée mosane, des concessions assez vastes et assez riches pour alimenter durant longtemps encore nos besoins, d’autant plus facilement que la science des mines offre aux exploitants les moyens de tirer parti des couches trop faibles. Pourquoi ces filons dédaignés autrefois, ces zones vierges oubliées au temps des « fourts gagnages » — comme on disait jadis au pays noir pour caractériser les gains faciles des ou- vriers, — ne seraient-ils pas exploités aujour- d’hui ? La science de nos ingénieurs et la vail- lance de nos ouvriers ont eu raison, jadis, de plus redoutables obstacles. Et notre race est de taille à continuer, voire à faire plus. Marius Renard. Le dynamomètre d’effraction de M. A. Bertillon M. Bertillon vient d’envoyer à l’Exposition de Bruxelles un nouvel et fort ingénieux appareil, dit dynamomètre d’effraction, qui a pour but d’obtenir des données précises sur les efforts musculaires mis en jeu au cours d’une effrac- tion et qui permet de reproduire les diverses traces ou empreintes de pesées relevées sur les meubles ou les portes. La police, écrit la Nature, à qui nous emprun- tons cet article, comme la science en général, a pour but de rechercher une cause, d’après un ensemble de faits constatés ; donc plus on ap- portera de soin et de méthode rigoureuse à la recherche, à la constatation et au groupement logique des faits, plus on aura chance de re- monter à la vraie cause, c’est-à-dire à l’auteur du crime. Or, le dynamomètre (et c’est ce qui rend cet appareil intéressant au point de vue philoso- phique) ajoute précisément aux observations un fait nouveau : l’appréciation rigoureuse de l’ef- fort musculaire mis en jeu pour reproduire une empreinte constatée. Le dynamomètre a été employé partout et continue à rendre les plus grands services dans les nouvelles conquêtes de la science telle que l’aviation par exemple, il était tout naturel de le voir appliqué aussi aux constatations judiciaires. Le nouvel appareil, dont nous donnons ci- dessous la photographie (fig. 1), se compose d’un bâti métallique vissé sur une forte table comprenant un plateau inférieur, mobile d’avant en arrière, deux parties latérales en forme d’arc- boutants et une traverse en acier fortement bou- lonnée à la partie supérieure. Cette charpente supporte deux dynamomètres de forces inégales ; l’un, le plus puissant (maximum 1,000 kilog.), est placé verticalement et relié à la traverse supérieure au moyen d’une vis qui permet de l’abaisser ou de le soulever de quelques centi- mètres. Le ressort inférieur de l’instrument est fixé à une forte plaque métallique verticale, tenant toute la largeur du bâti, et muni de tourillons engagés dans deux rainures latérales qui lui permettent de se mouvoir dans le sens vertical sans rendre d’inclinaison. La base de cette plaque, rabotée et épaisse de 4cm., vient s’arrêter quand le dynamomètre est au zéro à 2 cm.au-dessus du plateau métallique inférieur. Dans cet espace vide, on place la plaquette de bois de 2 cm. d’épaisseur qui doit servir aux essais et qui vient ainsi affleurer la base de la pièce métallique verticale reliée au dynamomètre. Pour faire une expérience, il ne reste plus qu’à introduire à force entre ces deux parois l’extrémité d’un outil quelconque de cambrio- l-'ig. 1. — Photographie du dynamomètre d’effraction de M. Alphonse Bertillon. (Ligne d’horizon à I m. 20 au-dessus du sol.) lage, une pince-monseigneur, par exemple, et, par des mouvements de haut en bas ou de bas en haut, d’essayer de reproduire des empreintes semblables à celles qu’on est appelé à étudier. L’aiguille du dynamomètre se met alors en marche selon la puissance déployée, et, grâce à une seconde aiguille indicatrice qui reste fixée quand la première revient au zéro, on peut enregistrer l’effort en kilogrammes qui a été nécessaire pour produire telle ou telle empreinte. Ce chiffre indique seulement l’effort vertical, dit effort de pression, mais il existe toujours plus ou moins une composante horizontale de l’effort total qu’il peut être intéressant de con- naître. C’est à ce but que répond le dynamo- mètre horizontal, dit « de traction », qui est relié au plateau métallique mobile inférieur et qui enregistre l’effort de traction exercé dans le sens horizontal. Des goupilles d’arrêt permettent d’ailleurs d’immobiliser l’un ou l’autre de ces dynamo- mètres ou de les laisser fonctionner simultané- ment ; on peut ainsi à volonté apprécier l’effort horizontal seul ou l’effort vertical seul, ou bien la combinaison des deux. Les premières expé- riences ont montré que, dans ce dernier cas, l’effort de traction est toujours notablement plus faible que celui de pression (effort vertical). Le rapport paraît être d’environ 1/4, mais ce chiffre n’a rien d’absolu et varie suivant les circonstances. Pour donner une idée de ces efforts, disons qu’on a obtenu, en se servant d’un levier 4e 50 centimètres de longueur, 600 kilog. d’effort de pression en même temps que 150 kilog. de traction. Pour l’effort seul de pression, un homme vigoureux est arrivé, avec le même instrument, à atteindre 700 kilog., en opérant sur une tablette de noyer dur. Mais nul doute que ce chiffre ne pourrait être dépassé dans certaines circons- tances. La table qui porte l’appareil est susceptible de se renverser de manière à rendre verticale la planchette de bois, de sorte qu’il devient pos- sible de simuler l’ouverture d’une porte par effraction. En soulevant la vis supérieure du dynamomètre, on peut introduire à la base de la plaque métallique un second bloc de bois qui jouera le rôle de la porte qui s’entr’ouvre, tandis que la plaque fixe représentera le chambranle. Dans la position normale, le même dispositif permettra d’étudier à volonté l’ouverture d’un tiroir, d’un bureau-caisse, d’un bureau à cy- lindre, etc. L’étude des empreintes d’outils a amené M. Bertillon à établir un vocabulaire pour distin- guer les différentes empreintes d’outil suivant la partie qui les a produites.