ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 119 Une grande industrie. — Un grand industriel. Tout le monde connaît le mot sunlight ; tout le monde connaît et apprécie le savon de ce nom. Ce que l’on connaît moins, c’est l’histoire de Port-Sunlight. Il n’en est pas de plus sug- gestive cependant au point de vue industriel, commercial et moral — au point de vue écono- mique et social. En 1885, l’attention d’un épicier de Bolton, comté de Lancastre (Angleterre), M. W.-H. Lever, fut mise en éveil par le succès qu’obtenait certain savon de son approvisionnement auprès de la partie populaire de sa clientèle ; ce savon était dédaigné par les bourgeois comme trop fruste et peu raffiné ; mais toutes les femmes du peuple l’appréciaient parce qu’il contribuait à rendre aisée et parfaite cette opération ménagère si importante dans les familles modestes, la lessive. M. W.-H. Lever, moins par fantaisie, comme °n l’a dit, que par initiative commerciale, s’en- quit des qualités de ce savon et étudia sa com- position chimique. Ayant sans doute reconnu qu’il y avait une affaire très rémunératrice à lancer, il s’associa à l’industriel qui fabriquait ce produit si recherché, puis lui acheta son usine située à Warrington, près de Liverpool (1886) ; le savon Sunlight (Eclat du Soleil) ne devait Pas tarder à devenir célèbre dans l’univers. L’affaire prospéra tant et si bien que, dès ^87, il fallut songer à s’agrandir : on étouffait dans l’usine de Warrington. C’est alors que M. W.-H. Lever, à ce mo- ntent associé avec son frère, eut l’idée~géniale dont la réalisation progressive a fait de lui une des plus hautes personnalités industrielles du monde entier. Sur les rapports du Capital, de l’Intelligence organisatrice — qu’il possède, lui, à un degré remarquable — et du Travail {Capital, Mana- gement, Labour), M. Lever avait une conception très élevée qu’il a maintes fois développée dans des discours et des conférences. Pour lui il était clair « que le Capital est l’ami du Travail et que le Travail est l’ami du Capital, et qu’ils dépendent plus ou moins l’un de l’autre » ; pour lui, l’axiome d’Adam Smith, « le travail est la source de toute richesse », est faux et, de plus, funeste, car il a donné une base d’allure scientifique aux théories socia- W. H. LEVER, ESQ. Fondateur de la Maison Lever Frères, à Port Sunlight. listes qui posent, comme démontré et nécessaire, l’antagonisme du Capital et du Travail. Au surplus, ces deux facteurs économiques ne peu- vent rien sans l’Intelligence organisatrice. Mais M. Lever ne s’est pas contenté de faire ces constatations à la portée de tout esprit non prévenu et un peu réfléchi. S’il n’est pas socia- liste, il n’est, par contre, nullement conservateur (il a siégé sur les bancs de la majorité libérale- radicale de la Chambre des communes) ; il n’appartient pas à cette catégorie de gens qui, parce qu’un système quelconque existe et fonc- tionne depuis longtemps, s’imaginent qu’il doit durer éternellement et qu’il est fou et vain de chercher à le modifier. Il en est pour qui l’orga- nisation sociale présente est tabou: M. Lever n’est pas de ceux-là. ■ Quoique patron, il s’est rendu compte qu’il était « impossible d’être satisfait de l’état actuel des rapports du Capital, de l’Intelligence orga- nisatrice et du Travail, et de les y laisser », « Certainement, a-t-il dit, on peut changer le système actuel du salariat ; quelque chose doit être fait pour améliorer la situation présente... Socialisons et christianisons les relations indus- trielles et revenons dans le Bureau, dans l’Ate- lier, dans l’Usine, à cette étroite fraternité fami- liale qui existait au bon vieux temps du travail manuel... Si nous voulons que nos hommes soient honnêtes avec nous, soyons honnêtes avec eux. Si nous voulons qu’ils nous aident à déve- lopper notre prospérité, il faut qu’ils sentent que nous sommes décidés à les faire participer à cette prospérité... Si le travail n’a aucun droit à participer aux bénéfices, puisqu’il ne peut participer aux pertes, encore a-t-il le droit de réclamer sa part de la prospérité qu’il a contri- bué à créer.» Poser le principe était facile ; le réaliser pra- tiquement était malaisé. M. Lever se tint le rai-