Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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La prospérité croissante de l’industrie permit
de réaliser ce programme: des clubs et des
associations de tout ordre furent fondés succes-
sivement. Contentons -nous de jeter un coup
d’œil rapide sur chacune de ces institutions,
car leur étude approfondie remplirait des pages
et des pages.
Il y a tout d’abord de nombreuses institutions
destinées à diminuer les dépenses de la vie cou-
rante, en fournissant à bon marché des mar-
chandises de qualité irréprochable : telles sont
la boulangerie, la boucherie, l’épicerie, le ma?
gasin de nouveautés et confections, réunis en
une coopérative de consommation.
Mais les ouvriers et employés des deux sexes
qui n’habitent pas le village n’ont pas la res-
source de trouver, à l’heure du déjeuner, une
table toute prête au foyer familial. Deux res-
taurants ont été créés à leur intention. Les vastes
dimensions de ces bâtiments ne nuisent nulle-
ment à leur aspect artistique.
Le premier, pour les hommes : c’est le Glad-
stone Hall, inauguré en 1891 par M. Gladstone.
11 peut contenir un millier de personnes et servir
de salle de concert et de réunion aussi bien que
de restaurant. On ne fournit — chose très appré-
ciable — que la place et le feu aux ouvriers
qui viennent y prendre leurs repas.
Le deuxième, celui des femmes, situé dans
l’Hul'me Hall, contient 1,800 places assises.
Lors de notre visite à Port-Sunlight, nous en-
trâmes dans ce hall au moment où les ouvrières
commençaient à déjeuner : l’ordre, la propreté
qui régnaient partout, les physionomies ouvertes
et heureuses de ces femmes et de ces jeunes
filles constituaient un spectacle réellement plai-
sant. Des ouvrières, les unes apportent leur
nourriture ; les autres peuvent se procurer, par
exemple, un plat de viande et de pommes de
terre pour o fr. 20, — une portion de pudding
pour 0 fr. 10, — 57 centilitres de soupe avec
une tranche de pain pour 0 fr. 20, — du thé à
0 fr. 05 la tasse, — du pain et du beurre pour
0 fr. 05 ou 0 fr. 10. En fait, comme l’a très
justement remarqué M. Benoit-Lévy, ce restau-
rant est un restaurant coopératif, car les prix
ne peuvent être aussi modiques que grâce au
nombre considérable de consommateurs quoti-
diens.
Quant aux divertissements et aux sports, ils
sont nombreux et variés.
L’ouvrier qui a terminé sa journée de travail,
DÉCOUPAGE ET EMPAQUETAGE DES BRIQUES DE SAVON.
s’il aime le jardinage, peut louer le terrain
nécessaire (Allotment garden) moyennant un
loyer annuel de 6 fr. 25 par 50 mètres ; l’eau
LES MACHINES.
lui est fournie gratuitement ; des expositions
horticoles ont lieu chaque année et des récom-
penses sont décernées.
S’il désire, au contraire, se livrer à l’un des
sports favoris de son peuple, des clubs de lawn-
tennis, de football, de jeu de boules, de bicy-
clette, de natation, de polo nautique, sont prêts
à l’accueillir, contre le versement d’une minime
cotisation.
Une piscine en plein air, longue de 30 mètres,
large de 22 m. 50, d’une profondeur maxima
de 2 m. 15, lui est ouverte à un prix modique.
Les baigneurs ont des cabines à leur disposi-
tion ; l’eau est courante.
Une fois délassé de son travail par des exer-
cices physiques, l’ouvrier peut aller au « Club
social des hommes » où il trouvera des jour-
naux, des revues, une salle.de billard. Il peut
aussi faire partie de la Société littéraire et scien-
tifique, de la Société philharmonique, de la
Société chorale.
S’il désire développer son intelligence en
lisant et en s’intéressant aux manifestations di-
verses de l’esprit et du savoir humains, il ira
à la bibliothèque qui offre gratuitement à son
choix ses 7,000 volumes, ou au musée qui ren-
ferme des spécimens choisis des ouvrages anciens
et modernes.
Port-Sunlight a aussi une église, une... loge
maçonnique, la « William Hesketh Lever Lodge,
n° 2,916 », — une autre salle de réunion, l’Au-
ditorium Hall, qui contient environ 2,400 places
assises, — un hôpital, — un kiosque de musique
dans le mode antique: 20 colonnes de style
ionique couvertes, surélevées de sept marches, —
un public-house (débit de boissons, liqueurs, etc .) .
Les employés peuvent faire partie du « Holi-
day Club » (Club des vacances). Une retenue
hebdomadaire minime est effectuée dans ce but
sur le salaire des adhérents ; la Compagnie sert
un intérêt de 0 fr. 10 par 5 francs de retenues,
soit 2 p. c. Lorsqu’un adhérent part en Va-
cances, il touche, en outre de la somme ainsi
constituée, une semaine de son salaire.
Enfin, en 1901, un ordre a été fondé pour
récompenser les actes de bravoure et de dé-
vouement.
*
* *
Mais il ne suffisait pas de créer des institu-
tions à l’usage des adultes. Les nouvelles géné-
rations, les enfants des habitants de Port-
Sunlight, les apprentis, si l’on voulait faire une
œuvre sociale complète et organiser l’avenir,
demandaient leur part de la sollicitude éclairée
de M. Lever. Elle ne leur a pas fait défaut.
Des écoles ont été construites, qui peuvent
contenir 1,300 enfants. Les salles sont claires,
aérées ; les murs sont ornés, à l’intérieur, d’ex-
cellentes reproductions des chefs-d’œuvre de la
peinture et de la sculpture, — à l’extérieur, de
lierre et de clématites. Les classes sont mixtes,
et vraiment c’était plaisir que de voir la bonne
tenue, les frimousses fraîches et saines de ces
gamins et de ces gamines.
Il est reconnu aujourd’hui que, pour ne pas
rester stérile, l’instruction primaire doit être
complétée par l’instruction postscolaire. A Port-
Sunlight, ce complément est obligatoire. Tous
les jeunes gens mineurs de 18 ans sont tenus
de suivre des cours d’instruction générale, tech-
nique ou professionnelle : un institut technique
comprend des cours de français, d’allemand, de