Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
L’EXPOSITION DE BRUXELLES
125
— décide en dernier ressort ; M. Lever ne peut
donc pas faire partie du conseil des trustées,
puisqu’il se trouve au dernier échelon des voies
de recours contre les décisions de ce conseil.
De plus, un certificat ne pourra être remis et,
par suite, n’aura de valeur qu’une fois revêtu
de la signature du représentant de la majorité
des actionnaires, — c’est-à-dire aujourd’hui de
M. Lever, après lui du président du conseil
d’administration.
M. Lever a décidé que cet acte d’association
aurait un effet rétroactif au Ier janvier 1901 et
que le salaire de l’année 1908 servirait de base
dans les attributions de certificats pour les
années comprises entre le Ier janvier et le
31 décembre 1908.
Tel est l’aboutissement merveilleusement
prévu, combiné, de vingt ans d’études et de
recherches.
*
* *
Cette œuvre de si haute portée sociale, M.
Lever se défend énergiquement de l’avoir entre-
prise par esprit philanthropique. Il l’a accomplie
parce qu’il était convaincu qu’il était de stricte
justice de l’accomplir et parce que c’est d’un
intérêt bien entendu que de prendre soin du sort
et de la santé de ses ouvriers.
M. Lever ne fait pas de phrases grandilo-
quentes sur la solidarité, sur la fraternité. C’est
un «businessman », tout simplement. Et c’est
pourquoi les avertissements qu’il a adressés, il
y a quelque neuf ans, aux employeurs et em-
ployés de l’Angleterre, au cours d’une confé-
rence sur la « Participation aux bénéfices »
et la « Participation à la prospérité », peuvent
être médi és par les patrons et les employés de
ce pays que la grandeur et la prospérité de la
Patrie ne laissent pas indifférents: « Un seul
grand principe gouverne le monde : c’est l’in-
térêt personnel. Mais il y a deux manières de
comprendre son irtérêt personnel : l’une, qui est
purement égoïste, à courte vue, si étroite qu’elle
écarte toute considération étrangère à lui ; et
l’autre qui est large, intelligente ; l’individu,
dans ce cas, cherche à réaliser ses intérêts en
s’occupant du bien - être et des intérêts des
autres... Si le capital, si le patronat ne pensent
qu’à inposer à leurs ouvriers le nombre d’heures
de travai’ le plus élevé possible, en exigeant
d’eux la somme la plus haute d’habileté et de
labeur, pour le salaire le plus bas possible, ils
sont alors aveugles, ne voient pas leur véritable
intérêt personnel et échoueront misérablement.
D’autre part, si le prolétariat n’a d’autre idée
que de donner le plus petit rendement possible
de travail dans le nombre d’heures le plus réduit
possible, pour le salaire le plus élevé possible,
sans se soucier de la réussite ou de l’échec du
patron, alors le prolétariat, un jour, payera son
erreur, et chèrement. Dans de telles conditions,
les affaires du pays entier ne pourront prospé-
rer, et si elles ne prospèrent pas les salaires ne
pourront pas être maintenus à un taux satis-
faisant pour le prolétariat. Mais si le prolétariat,
si le capital et le patronat comprennent intelli-
gemment et largement leur intérêt personnel,
s’ils reconnaissent que le meilleur moyen de
satisfaire cet intérêt personnel est de s’occuper
mutuellement de leurs propres intérêts, alors les
affaires seront plus prospères, le bonheur en
affaires sera plus grand, et la prospérité com-
merciale et industrielle du pays entier sera com-
plètement assurée.»
*
* *
Parmi les filiales de Port-Sunlight, l’usine de
Forest-Bruxelles, placée sous l’intelligente direc-
tion de M. Brauen, est une des plus intéres-
santes. Elle a fai: naturellement siens les prin-
cipes appliqués à Port-Sunlight : procédés per-
LE PAVILLON DU SUNLIGHT A L’EXPOSITION DE BRUXELLES.
fectionnés, hygiène, honnêteté dans les relations
entre l’employeur et l’employé. Aussi son succès
a-t-i’ été en s’accentuant, et sa brillante partici-
pation à notre Exposition en fait foi.
Le Ier novembre 1888, les Savonneries Lever
frères, société anonyme, s’installaient à Bru-
xelles, place de la Bourse, sous le nom de
« Lever Brothers ». Se rendant compte immé-
diatement de l’extension que la vente du nou-
veau produit allait prendre, la direction songea
à créer une usine et à cet effet la société acheta,
dès 1899, des terrains à Forest. Ce premier
projet de construction fut contrarié ; les .che-
mins de fer de l’Etat, se trouvant à l’étroit,
exproprièrent les acquéreurs. Cela ne changea
point les idées de la société, qui acquit de nou-
veaux terrains, à Forest toujours. En février
1904 on posait la première pierre, et le
8 jui’let 1905 on inaugurait les superbes usines
que reproduisent nos clichés.
Ces usines ont été construites en vue d’une
production annuelle de plus de cent millions de
briques de savon Sunlight. Elles occupent un
personnel de 125 ouvriers et ouvrières et fonc-
tionnent toute l’année, sans interruption aucune.