Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

L’EXPOSITION DE BRUXELLES 127 que, dès l’origine, il a admirablement compris que la prospérité d’une maison est en rapport direct ,avec la cordialité des relations existant entre employeurs et employés. L’ouvrier heureux et bien traité éprouve tout naturellement le désir d’observer, lui aussi, loyalement les termes du contrat. Il ne se soumet plus à une corvée pénible ; il donne à ses muscles et à son cerveau 1 aliment dont ils ont besoin pour que l’équilibre s’établisse entre les forces acquises et les forces dépensées. » Il est heureux de démontrer par son exem- ple que le patron n’a rien à perdre, au contraire, à restreindre les heures de travail et à multiplier les moyens d’employer utilement et agréable- ment les loisirs de l’ouvrier. » Si les heures de travail sont moindres, le travail sera relativement plus productif, parce que l’ouvrier, frais et dispos, se mettra à la besogne avec entrain et se fera un devoir de produire le plus qu’il pourra, dans son intérêt comme dans celui du patron. Il éprouvera égale- ment une satisfaction d’amour-propre à faire ce qu’on appelle de la bonne besogne.» INFORMATIONS DIVERSES Le groupe de l’Enseignement. Vendredi 10 juin a eu lieu l’inauguration offi- cielle du groupe I de la section belge, celui de l’enseignement, en présence de MM. les minis- tres Descamps et Hubert. MM. Alexandre Braun, président du groupe ; Cyrille Van Overbergh, commissaire, et Léon Beckers, secrétaire-général, reçurent les minis- tres, qui s’installèrent aux places réservées avec les personnalités de l’Exposition, MM. Maurice Lemonnier, le duc d’Ursel, Jean Dubois, Henry Carton de Wiart, le gouverneur Beco, Paul André, l'irmin Van den Bosch, l’abbé Mœller, Georges Rency, Auguste Rouvez, Daxhelet, le chevalier Marchai, Paul Mussche, les adminis- trateurs et recteurs des universités de Gand et de Liege, plusieurs professeurs de Bruxelles et de Louvain, etc. M. Braun prononça un long discours 'dans lequel il fit avec éloquence la description du compartiment, qui comprend l’enseignement aux trois degrés : les sciences, les lettres et l’ensei- gnement artistique. M. Braun a justement félicité les organisa- teurs de ce groupement vraiment superbe et Qui fait honneur à nos professeurs et à nos savants. Le baron Descamps a rendu hommage à M. Braun, sous la présidence de qui s’organisa cette belle exposition. Il associa à ses remerciements tous ceux qui furent ses collaborateurs, et il fit 1 éloge du corps enseignant, soulignant que, Pour la première fois, une exposition littéraire était présentée au public à l’occasion d’une World’s fair. On applaudit le discours du ministre et celui- cL guidé par MM. Braun, Van Overbergh ,et Beckers, effectua le tour des stands. La section ottomane. Bien qu’ouverte depuis quelque temps déjà, a section ottomane n’a été inaugurée officielle- ment que le (samedi i i juin. Parmi les personna- ^és présentes, nous citerons M. Georges Vaxe- aire, commissaire - général du gouvernement turc; S. E. Hamed bey, ministre de Turquie ; M. le ministre Hubert, le baron Janssen, Du- ]1(t, Nerincx, Grimard, ICeym, Vlémincx, Ra- vené, Lehman, Rossum, Van Haelen, Blum, etc. Le secrétaire de la légation de Turquie lut •om d’abord le discours du ministre qui, légè- ement enroue, ne put le prononcer lui-même. « Depuis fort longtemps déjà, déclare le mi- nistre, mon pays avait une réelle sympathie pour a nation belge. Vos progrès incessants et mul- tiples dans tous les domaines de l’activité ont ait qu a cette sympathie, qui se resserre de plus en plus, s est jointe une admiration qui va gran- dissante. » M. le ministre Hubert, en termes très applau- dis, fit un vif éloge du compartiment turc. Il complimenta M. Georges Vaxelaire pour le goût avec lequel il l’avait fait aménager, et remercia le gouvernement ottoman de la part brillante prise à notre Exposition. LA FÊTE ENFANTINE Le baron Janssen, à son tour, prit la parole, rendant hommage au gouvernement turc jet à ses représentants en Belgique. M. Georges Vaxelaire clôtura la série jdes discours, puis la cérémonie s’acheva au buffet, somptueusement servi. Le Longchamps=FIeuri. C’est lundi 13 juin que la fête annuelle du Longcha,mps-Fleuri a eu lieu au Bois de la Cambre, et, cette fois, le gracieux cortège a pu étendre son itinéraire habituel et gagner l’Expo- sition, grâce au voisinage de notre world’s fair. Selon la coutume, le déjeuner offert par la Société de Bruxelles-Attractions avait eu lieu le matin. M. Max, bourgmestre de Bruxelles, pré- sidait, entouré de MM. le baron Janssen, les échevins Steens, Jacqmain et Maes, le sénateur Catteau, Maurice Kufferath, Victor Reding, Bourgeois, Keym, van der Burch, A. Mabille. A l’heure des toasts, M. Max a pris la pa- role et a prononcé un toast d’une grâce, d’une bonhomie et d’un esprit délicieux. Il a rappelé le souvenir toujours présent aux fêtes de Bru- xelles-Attractions d’Emile De Mot, et il a salué avec émotion la mémoire de son prédécesseur. M. le baron Janssen a ensuite porté un toast au bourgmestre et au président de Bruxelles- Attractions. Et le déjeuner prenant fin, on s’est rendu à la Cloche, où le défilé a eu lieu devant le jury. Le cortège était fort brillant. Il comportait un grand nombre de belles limousines, de splen- dides calèches, abondamment et généreusement fleuries. Ce fut un des Longchamps les plüs réussis qti’on ait vus à Bruxelles. Le défilé a continué jusqu’à 5 heures. Et après une bataille de fleurs, le cortège s’est rendu à « Bruxelles-Kermesse », où la fête s’est continuée au milieu de l’allégresse générale. Hôtelleries=dortoirs. A la demande de l’administration communale de Bruxelles, un groupe de membres de l’Union syndicale des hôteliers, restaurateurs et cafe- tiers de l’agglomération bruxelloise a pris l’ini- tiative d’organiser des hôtelleries-dortoirs pen- dant la durée de l’Exposition. L’installation de 350 lits est décidée dès maintenant, et sera chose faite sous peu; mais ce nombre pourra être augmenté notable- ment si le besoin s’en faisait sentir. Le but poursuivi est de fournir aux groupes nombreux qui seraient désireux de venir visiter Bruxelles et son Exposition et reculeraient devant les frais d’hôtel, même les meilleur marché, le coucher dans des conditions de pro- preté, de confort relatif et de décence donnant satisfaction à tous les désirs, et ce à un prix très modeste. Des démarches sont faites en vue d’obtenir les locaux de la Cambre afin d’y installer des dortoirs pendant la période de grande affluence populaire.