Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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LA PARTICIPATION ITALIENNE
La participation de l’Italie à l’Exposition uni-
verselle de Bruxelles est vraiment remarquable.
Ce pays nous a envoyé les produits de son
industrie et les œuvres de ses artistes. Il a
dans les halls une place importante, et dans les
jardins il a élevé un pavillon qui est bien un
des plus somptueux offerts à la curiosité du
visiteur. C’est, à côté des galeries où sont expo-
sés les objets mercantiles, le salon d’honneur.
On dirait que c’est la demeure magnifique où
l’art seul doit trouver place. La gloire de l’Italie
s’accompagne de tant de chefs-d’œuvre qu’il
était juste qu’une sorte de palais fut consacré
au rappel de tous les souvenirs qu’ils font naître.
Par son architecture, ce pavillon nous évoque
la Renaissance italienne, par ses fresques, le
talent de ses peintres, et la statue du David de
Michel Ange symbolise la beauté de ses concep-
tions plastiques.
Mais ceci est le passé, dira-t-on. Un pays ne
vit pas uniquement des souvenirs, de sa gran-
deur passée. Il doit marcher avec son siècle,
et puisque le siècle où nous sommes est voué
au travail et à l’industrie, ce sont les produits
de cette activité qui feront aujourd’hui la gran-
deur d’un peuple. Cette activité, l’Italie nous
la montre non seulement par les machines
qu’elle expose dans la grande galerie, ou bien
par ses statuettes de marbre, ou par ses œuvres
d’art décoratif, mais aussi par les tableaux et
les statistiques qui nous prouvent l’extraordi-
naire extension de ses ports, la belle organisa-
tion administrative de ses villes, le réseau de
ses canaux et ses services d’hygiène.
On a souvent parlé de la décadence des races
latines, et de l’Italie en particulier, qui semble
la principale héritière de leurs traditions. Ceux
qui ont prononcé ce mot jugent le pays par
une situation qui n’existe plus. Ils ne tiennent
pas compte des énormes progrès qu’il a réalisés
dans le domaine économique, industriel et mo-
ral. Il y eut tant de réformes à accomplir depuis
la constitution de l’unité italienne que l’œuvre
de rénovation n’est pas achevée encore, mais
l’étape parcourue est très grande et le niveau
de prospérité très élevé.
LE KOI ALBERT VISITE LA SECTION ITALIENNE.
On peut mesurer la grandeur de cet effort
aux obstacles rencontrés et victorieusement
franchis. Il fallait lutter contre l’ignorance des
populations, détruire des préjugés, arrêter le flux
LE PAVILLON ITALIEN.
de l’émigration. Il fallait plus encore lutter
contre la nature et les éléments. Périodiquement
la terre italienne est en proie à des convulsions
qui accumulent les ruines, surchargent le budget,
obligent la nation à des sacrifices de temps et
d’argent pour les réparer. La malaria exerce
ses ravages le long des côtes paludéennes. C’est
le don funeste laissé par plusieurs siècles de
négligence et d’ignorance. Le fléau est combattu
avec vigueur, car il y va du salut du prolétariat
tout entier des campagnes. Toute une question
sociale résulte de ce simple fait, car le paysan,
chassé des plaines, se retire dans les montagnes
et abandonne aux grands propriétaires les terres
qu’il ne cultivait qu’avec peine. Ainsi disparaît
la petite propriété, cet élément de relèvement
moral du peuple.
Parmi les questions à l’ordre du jour, une
des plus importantes est celle du Midi. La
péninsule semble divisée en deux parties : l’une,
au nord, est florissante ; l’industrie est pros-
père, la terre fertile; l’autre, au sud, est
pauvre et insuffisamment développée. Le pays
montagneux n’offre aux efforts du paysan qu’un
mince rendement, l’industrie y est nulle encore.
Nous empruntons à un rapport publié en
1906 ces quelques lignes qui mettent en évi-
dence la prospérité du Nord de l’Italie et de
Milan en particulier :
« Chaque jour de nouvelles entreprises se
fondent, de nouvelles combinaisons financières
se produisent, soit pour créer de nouvelles in-
dustries, soit pour introduire à Milan celles déjà
florissantes dans d’autres parties de l’Italie. •
» A combien peut s’élever la richesse de
Milan ? De calculs faits, on peut déduire que la
richesse publique et privée varie de huit à neuf
milliards, dont un milliard et demi environ re-
présenté par la propriété foncière ; le surplus
représente la richesse mobilière. C’est cette der-
nière qui constitue la grande force de Milan,
en s’intéressant à toutes les branches de l’ac-
tivité citadine et nationale, prenant même parfois
la rente de l’étranger. Beaucoup de titres étran-
gers sont déjà entrés dans les coffres-forts mi-
lanais et chaque jour de nouvelles valeurs étran-
gères viennent s’y accumuler, sans parler des
nombreuses entreprises étrangères auxquelles
s’associent les capitaux, sans toutefois être re-
présentés par des titres de bourse. »
Voici des signes non équivoques d’une pros-
périté qui s’affirme sans cesse.
Le relèvement intellectuel de la nation accom-