ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 135 Une fête du travail. La vie d’un houilleur belge. N n’a pas oublié d’ajouter à la liste copieuse des cé- rémonies organisées à l’oc- casion de l’Exposition, une fête du travail. Ce sont les ouvriers houil- leurs qui béné icieront de cette célébration. Le cortège des quatre mille charbonniers déco- rés est en somme une ma- nifestation de sympathie, un salut reconnaissant à ces braves gens qui assument la tâche, si lourde parfois, de faire prospérer l’industrie prépondé- rante de notre pays. Pour compléter cet hommage, on montre, dans la collectivité des mines, une synthèse du travail dans les « fosses », l’évolution du la- beur, les progrès des méthodes extractives, tout, même le martyrologe ! N'est-ce pas le propre des expositions de ca- ractériser en visions précises, à la faveur de curieux contrastes, les efforts accomplis ? Il n’est pas d’évocation plus exacte du labeur de l’hu- manité créatrice. Quand nous étudions les merveilleuses appli- cations de l’électricité, de l’humble pile au puis- sant alternateur ; quand nous suivons l’évolution de maintes industries ; quand nous admirons l’étonnante précision des machines, des outils, des générateurs, nous trouvons toujours à nous instruire, parce que les choses les plus défini- tives sont encore perfectibles et asservies à la volonté des hommes. En fin de compte, nous ne pouvons nous interdire de vénérer cette science qui donne à la vie un sens et un but et qui plie le monde à un joug régulateur. » Dans ces multiples domaines, il en est peu qui aient subi, autant que l’industrie houillère, la maîtrise de la science. Il faut en prendre la raison dans la richesse qu’elle constitue, dans le rôle qu’elle joue partout, dans l’âpreté du labeur qu’elle exigea, de tout temps, de ceux qui lui offraient le travail de leurs bras et le savoir de leur esprit. Il semble que l’on ait voulu, à l’Exposition de Bruxelles, nous montrer non seulement ses progrès les plus caractéristiques et ses décou- vertes les plus curieuses, mais encore la gran- UN « HAVEUR » PRÉPARANT LA VEINE AVANT L’ABATAGE. deur de la tâche réalisée, en documentant un retour vers un passé de recherches et de luttes. Ici ce sont des appareils nouveaux, des explosifs de sécurité, mille applications de l’étincelle élec- trique. Là ce sont des diagrammes, des statis- tiques, des maquettes des installations anciennes, presque l’histoire vivante de l’industrie de la terre-houille. Cette leçon n’est pas inutile. Nous aurions quelque mérite à la subir parfois, parce que nous apprendrions à moins oublier le labeur de l’ancêtre et à saluer d’un souvenir ému ceux qui furent les artisans de la prospérité dont nous sommes si fiers. Mais non, beaucoup de ceux-là qui s’intéres- OUVRIERS « TAQUEURS» CHARGEANT LES CAGES. sent à la richesse de la terre n’ont même pas la notion de la vie des charbonniers de jadis. Le passant qui admire en artiste épris de pitto- resque le pays noir, ses fosses, ses « terrils » et ses « corons » n’évoque même pas, en con- traste, la vision des « houilleries » du passé. Et pourtant... C’était une terre rude, semée de bruyères, de bois et de marais. Il y avait, autour des fosses, quelques agglomérations misérables de maisons basses et couvertes de chaume. Çà et là, sur les collines, se dressaient les castels des seigneurs, maîtres des charbonnages. Des « cens » s’épar- pillaient dans les cultures, le long des « rieus » qui sinuaient parmi les pâturages et les landes. Des routes non pavées zigzaguaient de château à moustier, de ferme à village, ravinées par les charrois des moissons et des houilles. Et les hameaux groupaient près des églises qu’entou- raient les dalles et les murtins moussus des ci- metières, leurs logis branlants consolidés de boiseries apparentes, leurs rues étroites, sans lumière quand tombait la nuit. Mais déjà les houillères donnaient au pays un aspect spécial. Elles étaient érigées sur des buttes artifi- cielles formées par les déblais appelés « ger- nutteries de l’avallage », de manière à faciliter le chargement des chariots sur le « dammage ». La houillère était toiturée de tuiles grises ou de chaume. On trouvait, dans ses bâtiments de torchis ou de bois, la « cambre » où se déshabil- laient les ouvriers, le « parapluie » qui dominait la fosse, la « belle fleur » qui supportait les « molettes », les magasins, l’écurie des chevaux attelés au « baritel », faisant ascensionner à l’aide d’un tambour primitif les « cuffats » chargés de houille ou d’hommes, la forge, la maison du garde de la fosse et parfois celle du « receveur » et des « maîtres du domaine ». Cela formait de grandes installations, si vastes parfois que les cours de justice durent rendre des arrêts en faveur des fermiers du voisinage qui se voyaient enlever des « bonniers » de terrain à culture par l’industrie naissante. Au début, ce furent des ouvriers groupés en associations rudimentaires qui exploitèrent les filons de houille. Mais la division du travail étant inconnue et l’argent manquant, ces exploi- tations furent précaires. Dès le XVe siècle, les riches s’intéressèrent à l’industrie. On vit alors apparaître ces « mar- cans de carbon » qui contractaient avec les ou- vriers pour la livraison de la « terre à feu », à l’année ou au mois. Les pauvres diables des fosses étaient traités durement parfois, ainsi qu’en témoignent des comptes des prévôts. Puis l’association exploitante se forme. Elle s’appelait la « bande ». Il y avait les maîtres proprement dits ou « parchonniers » qui possé- daient la concession et soutenaient l’entreprise de leurs deniers, les « petits maîtres » qui tra- vaillaient, les « ménils » ou ouvriers de second rang qui besognaient souvent à forfait. La direction des travaux était confiée à un « maître du jour » élu pour une semaine pu pour un jour et auquel on attribuait un salaire plus élevé et quelques hottées de houille. Aidé des « tourneurs » et des receveurs, il contrôlait la vente, le travail et le bénéfice et payait le personnel, le dimanche. Ce personnel était nombreux. Il y avait deux bandes de travailleurs, celle du jour et celle de la nuit, toutes deux dirigées par un « caporion », et comprenant quantité de spécialistes, des pi- queurs, des haveurs, des bosquilleurs, des cou- peurs de voies, des chargeurs à veine, des bou- teurs, des tourteurs aux tourets, des rem- blayeurs, des selonneurs, etc., etc. A la surface OUVRIÈRES DE TERRIL.