ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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136 L’EXPOSITION DE BRUXELLES travaillaient des trayeurs de l’engin, des mouli- neurs et des cligneurs. Des documents précis ont établi qu’en 1450 DANS UN « CORON » DU PAYS NOIR. on comptait par houillerie, dix à quinze ouvriers et l’intendant Bernier révèle, dans ses écrits, que vers 1600 les 120 fosses situées .entre Mariemont et Quiévrain exigeaient le labeur de 50,000 hommes. Mais quelle pitoyable vie et quel labeur ! Pour s’éclairer, les charbonniers n’avaient que des appareils rudimentaires, des falots de résine ou de bois, des chandelles et des pots à feu. Dans les chantiers grisouteux, ils étaient obligés de se servir de morceaux d’amadou allumé I Et- quels salaires ! D’après les « journaux » d’extraction, on don- nait en 1580 14 sous par jour à un maître, 13 sous à un piqueur, 14 sous à un sclonneur, 9 sous à un garde ou à un « ménil ». Le sol tournois valait quatre centimes et demi ! De plus, le mineur ne travaillait pas régulièrement, parce qu’il y avait de fréquents chômages dus aux inondations, au grisou, aux éboulements, au manque d’argent, à la mévente du charbon abattu. Mais les profits de l’extraction de la terre à feu enrichissaient les seigneurs, les fournisseurs et les marchands. Il y eut des révoltes. On raconte que l’infante Isabelle ayant frappé la houille d’un droit élevé, des ouvrières du Hainaut se rendirent en délégation auprès d’elle et lui tinrent ce peu respectueux mais pittores- que langage : « T’ t’aussi impossibe, dame Zabia, D’ payer c’ drou là, Qu’a vous d’picher coule el vint d’biche Sans acrui vo kmiche » La misère était grande. Des dictons popu- laires de 1710 en témoignent : « Carben u,.........cribeu » ou bien : « Au charbonnier la paille, Au marchand la ripaille » Il fallut même créer, pour venir en aide aux mineurs, des « tables de pauvres », qui répon- daient aux bureaux de bienfaisance d’aujour- d’hui. Pourtant, malgré les âpretés du travail et les soucis du pain, les mineurs aimaient leur métier et il était rare de voir les enfants des houilleurs dédaigner la profession de leur père. Depuis le XIVe siècle, quantité de familles se maintiennent dans les pays de houilleries du Hainaut et de la vallée mosane. Elles y vivent du rude labeur ancestral. Il est vrai qu’aujourd’hui le métier de houil- leur, s’il reste dur et soumis à toutes sortes de vicissitudesj est mieux rémunéré et entouré de sérieuses garanties. Plus que les autres, il a intéressé les pouvoirs, motivé le vote de règle- ments et de lois, éveillé de généreuses philan- thropies. C’est justice et sans vouloir le moins du monde amoindrir la valeur des efforts des autres ouvriers du pays, on peut affirmer que la tâche du charbonnier belge compte parmi les plus nécessaires. Nous possédons en Belgique une population ouvrière des mines absolument remarquable, te- nace, active, audacieuse, rompue aux difficultés du travail de la veine, parce que les conditions d’exploitation de nos gisements sont peut-être les plus mauvaises du monde. D’après un rapport de récapitulation fait en 1905, cette armée se décomposait ainsi de 1851 à 1900: De 1851 à 1860, 66,429 ouvriers, de 1861 à 1870, 85,407 ouvriers, de 1871 à 1880, 1 03,096 ouvriers, de 1881 à 1890, 104,964 ouvriers, de 1891 à 1900, 121,096 ouvriers. TYPES D’OUVRIERS CHARBONNIERS. En 1905 on comptait dans le pays 95,053 ouvriers de plus de seize ans, 6,976 de moins de 16 ans et 55 femmes dans les travaux du fond ; 26,682 ouvriers de plus de 16 ans, 3,073 de moins de 16 ans, 5,064 femmes de plus de 16 ans et 2,709 de moins de 16 ans dans les travaux de la surface. Soit environ 139,000 ouvriers pour tous les charbonnages du pays. La loi de 1889, qui fixe à douze ans l’âge d’admission au travail des enfants des deux sexes et interdit d’employer aux travaux souter- rains des femmes de moins de vingt et un ans, a amené petit à petit la disparition de l’ouvrière des fosses. La « hiercheuse », que les artistes et les écrivains ont célébrée tant de fois, dispa- raît. Il en reste à présent quelques-unes dans les charbonnages du Hainaut. L’an prochain, on n’en comptera plus. Tous les travaux de la houillère sont donc assurés aujourd’hui par les hommes et par les jeunes ouvriers. Pour ceux-ci la durée du travail est limitée plus sévèrement et une loi récente appliquera à tous un règlement plus humain encore. C’est parce que les législateurs ont reconnu que les conditions du travail dans nos chantiers exigeaient des garanties, qu’ils ont édicté petit à petit des règlements précis qui interdisent non seulement les excès de l’arbitraire, mais as- surent aussi aux ouvriers plus de sécurité. Tous les métiers de la houillère sont compris dans cette législation. De l’humble gardien des che- vaux des écuries du charbonnage au « tapeur à veine » qui abat la houille, tous bénéficient de la protection des lois et des découvertes scientifiques qui améliorent leurs tâches. « Ta- queurs » des accrochages qui chargent les cages des puits, « sclauneurs » qui roulent les berlines remplies de houille, « bouveleurs » qui prépa- rent les galeries, « haveurs » qui mettent au point la veine, « mineurs » qui font sauter la roche à front des bouveaux, ouvriers de taille qui abattent la houille face à la veine, dyambots ou galibots, tant et tant d’autres de ces obscurs vies actives éparpillées dans les acculs de la houillère, ont vu diminuer chaque jour les ris- ques de leurs rudes métiers. Cette amélioration constante est le résultat des efforts combinés des ouvriers, des exploi- tants et de l’administration des mines. Elle est due à la diffusion de l’enseignement, à la mise en vigueur de règlements précis et à l’organisa- tion administrative de l’étude scientifique des accidents. De 1861 à 1870, on comptait, par 10,000 ouvriers, 26.05 ouvriers tués dans nos mines par accidents. De 1891 à 1900 cette moyenne était tombée à 13.91. D’une statistique qui vient de paraître, il résulte que le total des accidents dus au grisou et aux poussières charbonneuses s’élève pour la période de 1891 à 1909 à 104, dont 65 pendant la première période décennale et 39 pendant les neuf dernières années. Ces chiffres, tout en laissant voir qu’il reste des progrès à accomplir, témoigne des efforts accom- plis dans notre pays en vue de la sécurité des ouvriers mineurs. Ces efforts ont permis d’enre- gistrer le record mondial de notre pays dans la lutte contre les dangers du travail minier. D’autre part, il importe de faire remarquer que les mines belges n’ont cessé de devenir de plus en plus dangereuses, parce que grisouteuses, sans compter que l’augmentation de la profon- deur les rend de plus en plus poussiéreuses. Or, les poussières charbonneuses jouent un rôle fu- neste dans la propagation des accidents. L’amélioration de la vie de l’ouvrier charbon- nier ne s’est pas manifestée seulement dans les conditions d’organisation du travail. Elle s’est inspirée également dans la rémunération du la- beur logiquement. LA « RACHANEUsE », QUI GLANE DES GAILLETTES . SUR LES TERRILS