ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 137 De 1851 à 1860 le gain moyen annuel de l’ouvrier mineur était de 671 francs. De 1891 à 1900 cette moyenne s’élevait à 1,055 francs. Et une statistique parue récemment signale que durant le dernier exercice' de 1909 le salaire annuel moyen fut, dans le Hainaut, de 1,249 fr- 36 centimes. Nulle part peut-être autant que dans l’indus- trie charbonnière, la philanthropie ne s’est ingé- niée à satisfaire le souci d’altruisme qui s’im- pose aux hommes. C’est parce que le spectacle du labeur dans les houillères ne laisse indifférent aucun esprit fraternel. C’est parce que le pays noir est une contrée de luttes farouches où ne s’éveillent que des sentiments de justice et de bonté. Il en est peu qui procurent une impression aussi spontanée de force et de sacrifice. Nulle part l’ambiance n’a fourni au travail décor plus LA HIERCHEfSE. cordance avec la vie des êtres. On dirait que la nature a maintenu sur les hommes sa maîtrise, sans se laisser façonner par leur puissance. De vieilles légendes populaires prétendent que la terre communique ses secrets aux arbres, à ces vieux amis dont les racines ont le plus poussé dans son sein. Comme les arbres, le remueur de rocs a entendu, dans le mystère des galeries, la voix froufrouteuse de la terre, comme le chant maternel que l’enfant écoute à l’heure du som- meil et qui charme à jamais sa vie. C’est ainsi que l’âme de l’ancêtre palpite dans l’humanité vaillante d’aujourd’hui. La race reste imprégnée de cette énergie qui survit à travers le temps, dans le destin du peuple, comme reviennent dans le limon des fleuves les eaux claires des sources natales. Marius Renard. UN JUBILÉ NATIONAL La gloire d’un peuple n’est pas faite seulement du prestige de sa force, de l’éclat de ses vertus, de la splendeur de ses arts, du triomphe de ses lettres, de la suprématie de la science ou des victoires de son industrie ; mais elle est faite aussi de la beauté vivante qu’il créa. Concrétiser en un type parfait les caractères disséminés d’une race mal établie ou dégénérée, en assurer l’homogénéité est une tâche dont les résultats peuvent faire autant honneur à la nation que le chef-d’œuvre d’un sculpteur, d’un peintre ou d’un poète. Or, la « Société le Cheval de trait belge » a énormément contribué à doter la Bel- gique du premier cheval de trait du monde, et voilà pourquoi le jubilé de vingt-cinq ans qu’elle a fêté ce mois-ci a en réalité l’importance d’un événement national. Quiconque aperçoit pour la première fois un de nos étalons brabançons ne peut se défendre d’un mouvement de surprise et d’admiration à la vue de ce colosse aux proportions harmo- nieuses, aux formes ramassées, à la poitrine spacieuse, à l’ossature massive, à la musculature LE CONCOURS DU CIIEVAL DE TRAIT BELGE — LOT DE JUMENTS. puissante, et qui, malgré son corps près de terre et sa masse considérable, se meut à toute allure avec la plus grande aisance. Si à côté de ces qualités physiques on constate sa précocité excep- tionnelle, sa longévité non moins remarquable, sa sobriété et sa frugalité, ses incomparables facultés d’adaptation aux milieux les plus divers en ce qui concerne le climat, le soi, les accidents météorologiques, l’alimentation, le travail, les soins généraux, etc. ; si l’on ajoute que sa pro- duction journalière atteint en moyenne 2 millions de kilogrammètres et que ce rendement s’élève jusqu’à 3 1/2 millions pour les puissants Bra- bançons des « Nations» d’Anvers ; si l’on tient compte enfin de son calme, de sa bonne volonté inlassable, de sa grande douceur (même chez les étalons) et de son entière soumission, on est forcé de reconnaître que sa suprématie est plei- nement justifiée. Il y a quarante ans à peine que l’on a com- mencé à apprécier sa valeur, ou plutôt à lui rendre une estime que nos aïeux ne lui ména- geaient pas ; car déjà sous les Romains l’excel- lence du cheval belge était notoire, et quelques siècles plus tard les chevaliers bardés de fer empruntaient volontiers leurs destriers à cette race puissante à laquelle appartenait le fameux Bayard. Vers la fin du XIIIe siècle, l’exporta- tion du cheval belge était si forte que des me- sures furent prises par le duc de Brabant Jean Ier pour prévenir l’insuffisance des repro- ducteurs en quantité et en qualité. Les campa- gnes des ducs de Bourgogne, les troubles espa- gnols, les invasions françaises ne pouvaient qu’accroître la consommation excessive de che- vaux et entraver l’élevage. Aussi n’est-ce que sous Marie-Thérèse qu’on songe à l’établisse- ment de haras d’Etat. En 1770 fut créé le haras d’Alost, où l’on installa des étalons holsteinois, napolitains et danois ; mais il fut supprimé en 1781 par Joseph II, de fâcheux croisements dé- tériorant la race au lieu de l’améliorer et le cul- tivateur belge éprouvant d’ailleurs une répu- gnance invincible à employer ces reproducteurs étrangers. Les mêmes causes avaient produit les mêmes effets à Saint-Nicolas et à Gand, où des dépôts d’étalons de race orientale avaient été créés en 1768. Quand Napoléon réorganisa les haras dans l’empire, un dépôt d’étalons fut établi à Ter- vueren et un décret de 1806 fonda des primes destinées aux étalons et juments approuvés par la commission d’expertise. Cette fois encore les éleveurs s’abstinrent de recourir au haras, lequel disparut avec l’empire. Le roi Guillaume en ré- tablit un à Walferdange, trop à l’écart de l’aire géographique du cheval brabançon, ce qui fait qu’on le transféra en 1839 à Tervueren, puis en 1850 à Gembloux, où il fut dissous en 1864, faute de budget. Ce système de haras était du reste basé sur deux idées fausses : la création d’une race par des croisements et l’union de chevaux pur-sang avec des juments de labour. Dès lors, l’élevage du cheval fut abandonné à l’initiative privée encouragée par des subsides et des primes. Aucune solution ne pouvait être plus heureuse. Déjà en 1821 la Société d’agriculture de Gand s’était mise à étudier les races indigènes au point de vue de leur amélioration — exemple suivi en 1826 par la province d’Anvers — et un arrêté de décembre 1840 avait alloué une somme de 30,000 francs à répartir annuelle-