ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 147 comme vêtement. C’est donc exclusivement du coton que le commerce européen exporte aux Indes hollandaises, et comme ce coton est d’or- dinaire assez commun, il se fait qu’on ne trouve plus comme autrefois, sur le marché, ces cotons de fine qualité qu’on choisissait spécialement pour les plus beaux batiks. Les étoffes à cou- leur d’aniline tendent également à s’introduire ; mais les tissus indigènes dont la technique est très reconnaissable, continuent à être fabriqués malgré la concurrence étrangère, et l'influence salutaire de l’indigo a jusqu’ici retardé la dé- chéance de cette industrie du batik, particulière aux Indes hollandaises. Voici en quoi consiste le curieux procédé employé par l’artisan — toujours une femme excepté pour un tissu à la main des Célèbes qui est confectionné par les hommes. A l’aide d’un tube de métal à gros manche on couvre de cire, à l’endroit et à l’envers de l’étoffe, cer- taines parties du dessin que l’on y a préala- blement tracé. L’étoffe est ensuite plongée dans une teinture dont s'imbibent les parties réservées, et non protégées par la cire. Après séchage, °n gratte la cire par places, on en recouvre d’autres parties, et l’on recommence l’immer- sion dans une autre cuve. Après le dernier séchage, la couche de cire est complètement enlevée à l’eau chaude. Les couleurs habi- tuelles sont le bleu (parfois foncé jusqu’au noir), le rouge ou brun, le jaune et le blanc, qui toutes quatre jouent un grand rôle dans l’Incle mystique. Certains motifs ornementaux sont réservés ex- clusivement à l’usage du Sultan, de sa femme, et du prince héritier, d’autres aux princes nés de concubines, d’autres encore aux vêtements de gala des fils du prince héritier. Chacun de ces motifs, dont la signification se rattache à des croyances ou des légendes, à moins qu’elle u ait le sens d’un vœu, est connu sous un nom spécial. Voici le « oek » dont le port, octroyé a quelqu’un, équivaut à une flatteuse distinc- tion ; le « parang-roesak » que les princes légi- times peuvent porter en tout temps, excepté aux fêtes de gala ; le « semen » autre vêtement princier, emprunte ses motifs au règne végétal ; lun des plus fréquents représente la fuite du temps par un tronc coupé d’où jaillit un frais feuillage. Certains motifs ne constituent une exclusivité que par l’épaisseur des lignes, la façon dont elles sont tracées de biais ou per- pendiculairement. Voici les tissus que seules Peuvent porter les danseuses, filles ou nièces du Sultan, selon qu’elles sont « serempis » (dan- sant à quatre) ou « bedoyos » (dansant à huit). Cet autre batik représente des personnages de comédie ayant chacun leur nom brodé. Voici le « tapel » des femmes de Dajak, courte pièce d étoffe formant jupe, les vêtements de Letti (Amboina), les « ningekombo » (couvertures) de 1 ile Soemba, les châles de Java, la série des tissus de soie et d’or, ou d’argent. Si nous passons aux autres industries nous nous intéresserons aux objets ciselés de Bornéo : boucles d’oreilles, bracelets, jambelets, boucles de ceinture, anneaux de talons, poignards, cein- fure d’argent avec sac pour y mettre les feuilles de betel que tout le monde mâche là-bas avec nu mélange de noix d’arec et une pincée de chaux. Batavia a aussi son industrie d’orfè- vrerie, mais tandis qu’en Bornéo les métaux s°nt ciselés, à Java ils sont découpés au cou- feau, comme à l’emporte-pièce. La section expose également des bois sculptés de Java, des boîtes de Diapara (résidence de Koeloe) en bois djati sculpté à la main d’après des motifs javanais ; des chaînes, des broches, des épingles, des objets d’étagère en filigranes d’argent ; de curieux travaux en minces plaques PAVILLON NÉERLANDAIS. — SECTION COLONIALE. de cuir ajouré et orné de motifs légendaires, des statuettes, cadres, boîtes, encriers, fume-ciga- rettes taillés en corne de buffle ou dans une pierre grise très tendre ; de nombreux objets en peau d’iguane, de crocodile, serpent d’eau ou serpent Python. La vannerie de Singaparna, blanche à ornementation noire, voisine avec les paniers, les éventails en racine parfumée, les chapeaux de pandan, de bambou, de raphia, de feuilles d’ananas, et les armes de luxe en- voyées par le prince Pakoe Alam de Djogjakarta, lances en argent ciselé et des kriss de toute beauté. Parmi les objets d’art que protègent les vi- trines, à signaler également une superbe boîte en bois recouverte de plaque d’or travaillé, ve- nant de Palemba ; une poignée d’épée incrustée de rubis et représentant un dieu, et le cra- choir en or massif de l’empereur. Près d’un gong gigantesque, mis en vente au prix de 1,200 francs, se dressent deux « pajoeng », l’éventail qui est porté devant les princes, parce qu’il est le mystique symbole de l’autorité qui s’étend sur tout. Les hauts fonc- tionnaires européens, devant qui le pajoeng était aussi porté, ont renoncé depuis quelque temps, par ordre du gouvernement à cette marque offi- cielle du pouvoir. De nombreuses photographies illustrent les parois de la salle centrale. Celles qui nous montrent des vues du grand temple, partielle- ment restauré, de Boroboedoer, le plus pur mo- nument bouddhique de Java, exciteront sans doute le plus la curiosité. Les pages d’un prodi- gieux poème de pierre se déroulent aux yeux : ce sont des bas-reliefs qui nous content la vie et les enseignements de Bouddha ; les photogra- phies de murs aux mille figures sculptées, toute une Babel formidable où des palais semblent confusément amoncelés. Les salles contiguës sont consacrées aux grandes cultures des Indes hollandaises : tabac, thé, café, cacao, caoutchouc, kola, coca, indigo, etc., à l’industrie du sucre, à la chasse, à la pêche, à la marine, aux services gouvernemen- taux, à l’enseignement, aux travaux publics, aux chemins de fer, etc. Sans nous attarder aux statistiques, qui nous apprennent que la colonie produit 26 millions de kilogrammes de café, 30,000 kilogrammes de quinine ou exporte 80 millions de kilogrammes de tabac, contentons- nous de constater que chaque produit est pré- senté sous toutes ses formes, au milieu de cartes, de diagrammes aisément déchiffrables. Pour le tabac, par exemple, des constructions en minia- ture nous montrent la maison de l’administrateur des tabacs et ses dépendances, les séchoirs, les maisons de coolies. Des photographies achèvent d’initier à toutes les phases de la culture, de la récolte et de la préparation. Des maisons indigènes sont construites, à une échelle assez réduite, avec un grand souci d’exactitude. Ce sont les huttes de Boeton (Célèbes) au toit fait de larges lattes, des mai- sons en bois sculpté et colorié, couvertes de bambou, d’autres maisons en forme de bateau, également de bois, où quelques ornements tra- duisent des souhaits de bienvenue, décèlent le pittoresque des habitations de Loewoe. Le public s’attardera sans doute à leur examen, comme il s’amusera à contempler les exemplaires arabes du Coran, les petites mosquées en argent ciselé, l’arbre du Capok qui sert là-bas de poteau télégraphique et dont les fruits floconneux ser- vent à faire les matelas ; mais il passera indif- férent devant la section médicale où sont expo- sées les plantes médicinales de l’Inde. Et Dieu sait cependant si ce n’est point là la partie la plus intéressante de tout le pavillon hollandais, puisqu’on y rencontre les herbes mystérieuses employées par les Javanais contre les maladies et les blessures, dont les vertus, ignorées de nos thaumaturges officiels, sont signalées de généra- tion à génération depuis des milliers d’années, et qui fréquemment triomphent du mal lorsque la science européenne reste impuissante I Mais qui nous dira les secrets de l’empirisme javanais ? Auguste Vierset,