ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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158 L’EXPOSITION DE BRUXELLES Ce fut d’abord l’hiver, froid, glacial, blanchi pair la neige. Ce fut l’hiver avec le gui, le houx, le sapin, le lierre, les seules plantes qui osent affronter ses rigueurs. Puis, le printemps frais et rose charma les yeux par le défilé des pervenches, des pâque-. rettes, des muguets personnifiés, Le printemps qui fait naître les libellules, les papillons aux jolies couleurs. L’été vint ensuite tout brillant, l’été qui fait PRINCE DE MONACO. LA RÉCEPTION DU éclore les coquelicots, les roses, les dahlias, les soleils, le chèvrefeuille, les campanules. L'été qui parfume, l’été qui nous amène les sauterelles vertes. Et enfin l’automne aux couleurs mortes, l’au- tomne et ses bûcherons passa. L’automne, saison où la bruyère fleurit, l’automne que le chrysan- thème vient égayer. Tout cela formait un ensemble composé des tons les plus doux, les plus délicats, les plus tendres que l’on puisse imaginer, un ensemble de costumes et de chars délicieusement dessinés par Mlle Bossché, MM. Cantillon et Bollekens. Le cortège des Saisons fera encore trois sorties: dimanche 3 juillet, dans le quartier du Bas-Ixelles ; dimanche 10, dans les jardins de l’Exposition ; enfin, dimanche 17 juillet, dans le quartier de Tenbosch. Visite des ministres allemands. MM. Delbrück, secrétaire d’Etat à l’intérieur, Sydow, ministre du commerce, ont visité l’expo- sition allemande jeudi dernier, pilotés par MM.Albert, Ravené, Haniel et comte Westrup. Les ministres ont manifesté' un vif intérêt à l’Exposition de leur pays, et Bruxelles, où ils venaient pour la première fois, leur a paru une ville superbe. Un raout superbe a été donné, vendredi soir, par la commission organisatrice de l’exposition allemande en l’honneur de MM. les ministres Delbruck et Sydow et des six cents membres du congrès international des mines et de la métallurgie arrivés dans l’après-midi de Dussel- dorf. MM. Albert et Ravené ont reçu leurs invités avec leur affabilité habituelle, et parmi les convives on notait le comte de Flotow, le baron Kracken von Schartzenfeld et toutes les nota- bilités de la capitale et de l’Exposition. MM. les ministres Delbruck et Sydow eurent les honneurs de la journée de samedi 25 juin. Ce fut tout d’abord, à midi et demi, le dé- jeuner offert par le président du comité exécutif et la baronne Janssen. Outre les deux ministres allemands, y prirent encore part : MM. le ministre Hubert, Albert et Ravené, Bobrick, Haniel, comte Westorp, du commissariat-général allemand, l’attaché militaire allemand, MM. Ne- rinex, Grimard, Delannoy, Lepreux, Keym, van der Burch, du comité exécutif ; le comte de Grunne et le baron de Dieudonné, du commis- sariat-général ; Albert Janssen, Raoul van der Burch, etc. A 6h. 1/2, un superbe banquet organisé par la section allemande avait lieu dans le salon impérial en l’honneur des deux ministres. Deux tables d’honneur se faisaient face. A l’une, présidée par M. Albert, se trouvaient les présidents de la Chambre et du Sénat, les deux ministres allemands, le général Hellebaut, M. Helleputte, le baron Janssen, MM. von Bary, le bourgmestre Max, Gody, Hasselkus, Keym, van der Burch, de Sadeleer, etc. L’autre était présidée par M. Ravené, ayant à ses côtés MM. les ministres Hubert, Davignon, Renkin, le ministre d’Allemagne, le gouverneur Beco, le duc d’Ursel, Dupret, le baron Kracker von Schwartzenfeld, Jules Carlier, Jean Dubois, Mourlon, Greiner, etc. A l’heure des toasts, le ministre d’Allemagne leva d’abord son verre au roi Albert, et M. Hubert à l’empereur Guillaume. Un triple «Hoch!» retentit deux fois et le secrétaire. d’Etat Delbruck se leva et, s’adressant aux' membres du congrès allemand des mines et de la métallurgie venus à Bruxelles, il dit : Je salue enfin nos compatriotes allemands qui ont participé nombreux à ce congrès et que j’ai le plaisir de voir parmi nous. Votre présence, Messieurs, m’est d’autant plus agréable, que, j’en suis certain, votre concours empressé m’est assuré pour l’accom- plissement de la mission que les représentants de l'Allemagne ont à remplir ici aujourd’hui. En effet, Messieurs, aujourd’hui nous ne sommes pas seule- ment des hôtes. Nous avons aussi à remplir des devoirs d’hospitalité envers nos amis belges. Ce n’est pas le moment ni de mon devoir de célébrer ici les succès de mes compatriotes ou de me vanter de ma patrie. Mais si les paroles élogieuses que j’ai entendues ces jours-ci sur le succès de l’exposition allemande correspondent à la réalité, une grande partie du succès en doit être attribuée, j’en ai la conviction intime, à la bienveillance exceptionnelle et au concours précieux des organes du gouverne- ment belge et de la direction de l’Exposition, qui ont si grandement facilité notre tâche. Ajoutons à tout cela la bienveillance de votre auguste souverain et de sa gracieuse Majesté la Reine, ainsi que la cord.alité affectueuse de tous les représentants belges, dont nous avons tant de fois éprouvé les heureux effets. Dans de telles cir- constances, je suis sûr que cette belle Exposition ajoutera aux liens de nos relations économiques toujours croissantes de nouvelles relations amicales et cordiales, qui donneront un nouvel essor à l’acti- vité commune de nos deux peuples sur le terrain du travail civilisateur et pacifique. Le baron Janssen parle ensuite. Faisant l’éloge du travail et de la science, il dit : Je ne cherche nullement à dissimuler le sentiment de fierté qui m’anime en saluant ici le Congrès international des mines et de la métallurgie qui comprend, spécialement, les deux plus anciens et considérables groupements économiques de l’Alle- magne: l’Association pour la défense des intérêts miniers dans le district de Dortmund et l’Association des métallurgistes allemands. Les mines et la métallurgie! Ne sont-ce point-là les deux dominatrices du monde moderne? Les richesses du sol et du sous-sol et leur conversion en une force productrice illimitée, n’est-ce po:nt, au XXe siècle, l’expression souveraine de la puissance ? Car vous ne représentez pas seulement, Messieurs, la loi sacrée du travail qui élève l’humanité, vous n’êtes pas seulement les organisateurs de ce labeur manuel qui, de plus en plus, transforme notre globe de pygmées en un atelier de titans, mais vous êtes la science, la science en mouvement, la science en lutte contre la matière, la science en travail et comme en fusion, la science progressiste et victo- rieuseI Il y a plusieurs siècles, Bacon disait déjà: « Know- ledge is power » — « La science c’est la puissance. » Toute la vie de l’humanité est dominée par la science appliquée au labeur de l'homme. Et aujourd’hui que l’industrie est scientifique, le développement de sa puissance sera illimité, chaque siècle produisant de nouveaux Prométhées. De ces progrès, Messieurs, vous avez vu le grou- pement et la synthèse à l’Exposition de Bruxelles. Quelle impression de puissance se dégage de ces monuments de métal édifiés par la hardiesse, par l’ingéniosité mécanique de l’homme, et qui eux- mêmes sont comme des milliers de bras d’acier destinés à une production toujours plus gigantesque et toujours plus nombreuse! La science c’est la puissance! La science, à elle seule, ne pourrait cependant accomplir ces prodiges, et devant de telles mani- festations de progrès, à côté de la fierté de l’ingé- nieur; il y a place pour une autre satisfact.on encore. Vous vous rappelez cette pensée profonde d’un illustre économiste : « Le progrès moral amène toujours un accroisement de prospérité; le progrès matériel, s’il n’est pas accompagné d’un progrès équivalent dans l’ordre moral, amène toujours la décadence. » Ainsi périrent les grands empires de l’antiquité! Eh bien! vous venez d’Allemagne, Messieurs; vous y avez vu le splendide et majestueux épanouissement d’un peuple au travail, et vous me permettrez, pour illustrer d’un exemple ce que je viens de dire, de rendre hommage à la grande famille germanique au sein de laquelle s’est tenu votre congrès. Si votre nation s’est élevée peu à peu à son degré de puissance actuelle, c’est, bien certainement, par le mérite de ses procédés scientifiques et de ses mé- thodes rationnelles, c’est à l’a.de de plans de cam- pagne préparés par des techniciens très sûrs; mais c’est, aussi, grâce à ses belles vertus familiales et civiques, à son esprit d’ordre, d’économie, de travail obstiné et — j’aime à insister sur ce point — à cette fleur de sentimentalisme qui demeure au fond de la race et qui sert de lien aux laborieux enfants de l’Allemagne. La science, l'utilitarisme, le labeur discipl né d’un siècle de lutte n’ont pas enlevé chez vous l’idéalisme au travailleur. L’âme allemande, énergique et robuste, est demeu- rée sensible, et dans ses larmes, a dit l’un des vôtres, un savant analyste découvrirait du sel et du fer... C’est pourquoi, sans doute, la sentimentalité de nos solides voisins d’Outre-Rhin ne nuit pas à la force de leur acierl... L'âme allemande est profondément patriote aussi. Elle aime pieusement la terre natale que poétise à ses yeux tout un passé de légende. Ce sentiment des peuples, Messieurs, est nécessaire à leur épanouissement économique comme la lumière du soleil à la maturité des moissons. Et c’est pourquoi toutes les ressources de la