Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
Ce fut d’abord l’hiver, froid, glacial, blanchi
pair la neige. Ce fut l’hiver avec le gui, le
houx, le sapin, le lierre, les seules plantes qui
osent affronter ses rigueurs.
Puis, le printemps frais et rose charma les
yeux par le défilé des pervenches, des pâque-.
rettes, des muguets personnifiés, Le printemps
qui fait naître les libellules, les papillons aux
jolies couleurs.
L’été vint ensuite tout brillant, l’été qui fait
PRINCE DE MONACO.
LA RÉCEPTION DU
éclore les coquelicots, les roses, les dahlias,
les soleils, le chèvrefeuille, les campanules.
L'été qui parfume, l’été qui nous amène les
sauterelles vertes.
Et enfin l’automne aux couleurs mortes, l’au-
tomne et ses bûcherons passa. L’automne, saison
où la bruyère fleurit, l’automne que le chrysan-
thème vient égayer.
Tout cela formait un ensemble composé des
tons les plus doux, les plus délicats, les plus
tendres que l’on puisse imaginer, un ensemble
de costumes et de chars délicieusement dessinés
par Mlle Bossché, MM. Cantillon et Bollekens.
Le cortège des Saisons fera encore trois
sorties: dimanche 3 juillet, dans le quartier
du Bas-Ixelles ; dimanche 10, dans les jardins
de l’Exposition ; enfin, dimanche 17 juillet, dans
le quartier de Tenbosch.
Visite des ministres allemands.
MM. Delbrück, secrétaire d’Etat à l’intérieur,
Sydow, ministre du commerce, ont visité l’expo-
sition allemande jeudi dernier, pilotés par
MM.Albert, Ravené, Haniel et comte Westrup.
Les ministres ont manifesté' un vif intérêt
à l’Exposition de leur pays, et Bruxelles, où ils
venaient pour la première fois, leur a paru une
ville superbe.
Un raout superbe a été donné, vendredi soir,
par la commission organisatrice de l’exposition
allemande en l’honneur de MM. les ministres
Delbruck et Sydow et des six cents membres
du congrès international des mines et de la
métallurgie arrivés dans l’après-midi de Dussel-
dorf.
MM. Albert et Ravené ont reçu leurs invités
avec leur affabilité habituelle, et parmi les
convives on notait le comte de Flotow, le baron
Kracken von Schartzenfeld et toutes les nota-
bilités de la capitale et de l’Exposition.
MM. les ministres Delbruck et Sydow eurent
les honneurs de la journée de samedi 25 juin.
Ce fut tout d’abord, à midi et demi, le dé-
jeuner offert par le président du comité exécutif
et la baronne Janssen. Outre les deux ministres
allemands, y prirent encore part : MM. le
ministre Hubert, Albert et Ravené, Bobrick,
Haniel, comte Westorp, du commissariat-général
allemand, l’attaché militaire allemand, MM. Ne-
rinex, Grimard, Delannoy, Lepreux, Keym, van
der Burch, du comité exécutif ; le comte de
Grunne et le baron de Dieudonné, du commis-
sariat-général ; Albert Janssen, Raoul van der
Burch, etc.
A 6h. 1/2, un superbe banquet organisé par
la section allemande avait lieu dans le salon
impérial en l’honneur des deux ministres.
Deux tables d’honneur se faisaient face. A
l’une, présidée par M. Albert, se trouvaient
les présidents de la Chambre et du Sénat, les
deux ministres allemands, le général Hellebaut,
M. Helleputte, le baron Janssen, MM. von Bary,
le bourgmestre Max, Gody, Hasselkus, Keym,
van der Burch, de Sadeleer, etc. L’autre était
présidée par M. Ravené, ayant à ses côtés
MM. les ministres Hubert, Davignon, Renkin,
le ministre d’Allemagne, le gouverneur Beco,
le duc d’Ursel, Dupret, le baron Kracker von
Schwartzenfeld, Jules Carlier, Jean Dubois,
Mourlon, Greiner, etc.
A l’heure des toasts, le ministre d’Allemagne
leva d’abord son verre au roi Albert, et
M. Hubert à l’empereur Guillaume. Un triple
«Hoch!» retentit deux fois et le secrétaire.
d’Etat Delbruck se leva et, s’adressant aux'
membres du congrès allemand des mines et
de la métallurgie venus à Bruxelles, il dit :
Je salue enfin nos compatriotes allemands qui ont
participé nombreux à ce congrès et que j’ai le
plaisir de voir parmi nous. Votre présence, Messieurs,
m’est d’autant plus agréable, que, j’en suis certain,
votre concours empressé m’est assuré pour l’accom-
plissement de la mission que les représentants de
l'Allemagne ont à remplir ici aujourd’hui. En effet,
Messieurs, aujourd’hui nous ne sommes pas seule-
ment des hôtes. Nous avons aussi à remplir des
devoirs d’hospitalité envers nos amis belges. Ce
n’est pas le moment ni de mon devoir de célébrer
ici les succès de mes compatriotes ou de me vanter
de ma patrie. Mais si les paroles élogieuses que j’ai
entendues ces jours-ci sur le succès de l’exposition
allemande correspondent à la réalité, une grande
partie du succès en doit être attribuée, j’en ai la
conviction intime, à la bienveillance exceptionnelle
et au concours précieux des organes du gouverne-
ment belge et de la direction de l’Exposition, qui
ont si grandement facilité notre tâche.
Ajoutons à tout cela la bienveillance de votre
auguste souverain et de sa gracieuse Majesté la
Reine, ainsi que la cord.alité affectueuse de tous
les représentants belges, dont nous avons tant de
fois éprouvé les heureux effets. Dans de telles cir-
constances, je suis sûr que cette belle Exposition
ajoutera aux liens de nos relations économiques
toujours croissantes de nouvelles relations amicales
et cordiales, qui donneront un nouvel essor à l’acti-
vité commune de nos deux peuples sur le terrain du
travail civilisateur et pacifique.
Le baron Janssen parle ensuite. Faisant
l’éloge du travail et de la science, il dit :
Je ne cherche nullement à dissimuler le sentiment
de fierté qui m’anime en saluant ici le Congrès
international des mines et de la métallurgie qui
comprend, spécialement, les deux plus anciens et
considérables groupements économiques de l’Alle-
magne: l’Association pour la défense des intérêts
miniers dans le district de Dortmund et l’Association
des métallurgistes allemands.
Les mines et la métallurgie! Ne sont-ce point-là
les deux dominatrices du monde moderne? Les
richesses du sol et du sous-sol et leur conversion en
une force productrice illimitée, n’est-ce po:nt, au
XXe siècle, l’expression souveraine de la puissance ?
Car vous ne représentez pas seulement, Messieurs,
la loi sacrée du travail qui élève l’humanité, vous
n’êtes pas seulement les organisateurs de ce labeur
manuel qui, de plus en plus, transforme notre globe
de pygmées en un atelier de titans, mais vous êtes
la science, la science en mouvement, la science en
lutte contre la matière, la science en travail et
comme en fusion, la science progressiste et victo-
rieuseI
Il y a plusieurs siècles, Bacon disait déjà: « Know-
ledge is power » — « La science c’est la puissance. »
Toute la vie de l’humanité est dominée par la
science appliquée au labeur de l'homme.
Et aujourd’hui que l’industrie est scientifique, le
développement de sa puissance sera illimité, chaque
siècle produisant de nouveaux Prométhées.
De ces progrès, Messieurs, vous avez vu le grou-
pement et la synthèse à l’Exposition de Bruxelles.
Quelle impression de puissance se dégage de ces
monuments de métal édifiés par la hardiesse, par
l’ingéniosité mécanique de l’homme, et qui eux-
mêmes sont comme des milliers de bras d’acier
destinés à une production toujours plus gigantesque
et toujours plus nombreuse!
La science c’est la puissance!
La science, à elle seule, ne pourrait cependant
accomplir ces prodiges, et devant de telles mani-
festations de progrès, à côté de la fierté de l’ingé-
nieur; il y a place pour une autre satisfact.on encore.
Vous vous rappelez cette pensée profonde d’un
illustre économiste : « Le progrès moral amène
toujours un accroisement de prospérité; le progrès
matériel, s’il n’est pas accompagné d’un progrès
équivalent dans l’ordre moral, amène toujours la
décadence. »
Ainsi périrent les grands empires de l’antiquité!
Eh bien! vous venez d’Allemagne, Messieurs; vous
y avez vu le splendide et majestueux épanouissement
d’un peuple au travail, et vous me permettrez,
pour illustrer d’un exemple ce que je viens de dire,
de rendre hommage à la grande famille germanique
au sein de laquelle s’est tenu votre congrès.
Si votre nation s’est élevée peu à peu à son degré
de puissance actuelle, c’est, bien certainement, par le
mérite de ses procédés scientifiques et de ses mé-
thodes rationnelles, c’est à l’a.de de plans de cam-
pagne préparés par des techniciens très sûrs; mais
c’est, aussi, grâce à ses belles vertus familiales et
civiques, à son esprit d’ordre, d’économie, de travail
obstiné et — j’aime à insister sur ce point — à cette
fleur de sentimentalisme qui demeure au fond de
la race et qui sert de lien aux laborieux enfants de
l’Allemagne.
La science, l'utilitarisme, le labeur discipl né d’un
siècle de lutte n’ont pas enlevé chez vous l’idéalisme
au travailleur.
L’âme allemande, énergique et robuste, est demeu-
rée sensible, et dans ses larmes, a dit l’un des vôtres,
un savant analyste découvrirait du sel et du fer...
C’est pourquoi, sans doute, la sentimentalité de nos
solides voisins d’Outre-Rhin ne nuit pas à la force
de leur acierl...
L'âme allemande est profondément patriote aussi.
Elle aime pieusement la terre natale que poétise à
ses yeux tout un passé de légende.
Ce sentiment des peuples, Messieurs, est nécessaire
à leur épanouissement économique comme la lumière
du soleil à la maturité des moissons.
Et c’est pourquoi toutes les ressources de la