Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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nature qui apparaissent ici transformées, utilisées,
fécondées par le labeur et l’ingéniosité de l’homme,
tous ces géants de fer et d’acier qui disent la science
et le travail des peuples, proclament en même temps
la moralité des citoyens.
Que ceux dont les mains travaillent à de tels ins-
truments de puissance s’estiment et sympathisent
pardessus les frontières.
Que, dans leur cœur, germe et se fortifie l'idée
d un acier toujours plus fort, plus résistant et plus
Pur, qui sans cesse accroîtrait le bien-être de
1homme, l’acier de la paix, de la justice et de la
fraternité.
Ce beau discours fut longuement acclamé.
M. Hubert prit ensuite la parole et, en une
improvisation très applaudie, il loua la parti-
cipation remarquable de l’Allemagne à notre
Exposition. « Elle lui a donné, dit-il, un lustre
et un éclat incomparables. Aussi le gouverne-
ment belge se fait-il un devoir de remercier le
gouvernement allemand dans la personne de ses
ministres, et en buvant à leur santé, c’est à
l’Allemagne que je bois. »
On entendit encore M. Kleine saluer, aux
acclamations de tous, MM. Albert et Ravené,
les incomparables artisans de l’œuvre allemande
a Bruxelles, et le docteur Beumer qui, avec
esprit, associa M'"« Albert et Ravené à la belle
oeuvre de leurs maris.
Les convives se levèrent au milieu de la plus
joyeuse animation pour se rendre au raout offert
Par le comité exécutif en l’honneur de nos hôtes
allemands et de leurs femmes.
Jusqu’à minuit, les salons du Chien-Vert
regorgèrent de monde.
Il y avait quinze cents invités, parmi lesquels
deux cents dames au moins.
Les sociétés de tempérance.
Les sociétés de tempérance, après avoir mani-
festé a travers la ville, s’étaient réunies, diman-
che à 3 heures, dans la salle des fêtes de
1 Exposition. Le vaste auditoire était comble:
einq mille personnes y étaient réunies. Sur l’es-
trade, les présidents des groupes et les drapeaux
des sociétés, en masse imposante. Parmi les
Personnalités présentes, M. le ministre Hubert,
MM. Max, Sluys, le doyen de Sainte-Gudule,
Lhéodor, Cauderlier, le duc d’Ursel, le général
de Selliers de Moranville, Keym, van der Burch,
Pierre Decourcelles, l’auteur parisien connu, etc.
Oh remarque aussi beaucoup de prêtres, des
Moines, des soldats, un grand nombre de dames.
Une liarmonie de tempérance salue l’arrivée
du Roi par la Brabançonne. MM. Jules Le
Jeune, le cardinal Mercier, Henri Robert, Carton
de Wiart, Dr de Vaucleroy et Van Cauwelaert
Prennent place au bureau.
M. Le Jeune remercie le Roi d’être venu
encourager la campagne contre l’alcoolisme,
assemblée acclame longuement le souverain.
Le cardinal-archevêque prononce ensuite un
Pathétique discours sur « l’effort moral ». D’une
v°ix lente et prenante, le geste sobre mais
Plein de grandeur, le chef du clergé catholique
elge, appelant à lui l’éloquence des Pères, l’au-
torité des conciles, la sagesse des docteurs de
Eglise, magnifie l’ascétique morale, la lutte
u devoir contre la passion, exalte la fraternité
Qui jette l’homme au secours de son prochain,
supplie les prêtres, les parents, les maîtres de se
consacrer à la lutte contre l’alcoolisme. Dans
toute paroisse, dit le cardinal, établissons une
société de tempérance, dont les membres pro-
utettent de s’abstenir de boissons distillées, et
Joignons-y une section d’abstinents totaux, qui
8 abstiennent également de bière et de vin. Au
hom de l’Eglise sainte et de Jésus crucifié,
Une cr°isade nouvelle se lève non plus pour
celivrer le tombeau du Christ du joug des infi-
dèles, mais pour délivrer dans le cœur des
malheureux esclaves de la passion Jésus qui est
en chaque homme.
J’adresse au Roi, dit le cardinal, le salut
respectueux et reconnaissant de nos âmes. Je
salue la mémoire du grand souverain que nous
avons perdu et qui nous a donné un continent
à civiliser. Or, on a proscrit l’alcool au Congo.
LA MANIFESTATION ANTIALCOOLIQUE.
Eh bien ! je vous le demande : l’âme du blanc
ne vaut-elle pas celle du noir ?
Imitons l'exemple des apôtres chrétiens de
tous les temps. Nous leur devons l’Europe,
l’Asie chrétienne. Nous leur devrons bientôt la
christianisation entière du continent africain.
Que leurs actes nous guident ! Que leur esprit
de sacrifice nous anime ! Donnons l’exemple de
la tempérance et l’exemple plus haut encore
de l’abstinence !
Au moins que de temps à autre une prière
s’élève de nos cœurs vers l’Eternel, notre Dieu I
« O Dieu! O Jésus crucifié! Pour le salut
de mes frères, pour le salut de mon âme,
je m’abstiendrai aujourd’hui de toute boisson
enivrante 1 Seigneur, viens au secours de ceux
qui tombent!»
L’assemblée fait une ovation grandiose au
cardinal. Le Roi donne le signal des applau-
dissements.
M. Van Cauwelaert, le nouveau député d’An-
vers, parle en flamand. 11 déclare qu’il faut
expulser des conseils communaux, provinciaux
et des Chambres tous ceux qui ont commerce
avec l’alcool.
Enfin voici Me Henri Robert. L’éminent avo-
cat parisien parle avec une clarté et une élé-
gance de parole qui charment indiciblement.
« Sire, dit-il, c’est pour moi, un des plus
grands honneurs de ma carrière, de parler
devant Votre Majesté. Et je serais profondément
troublé, Mesdames et Messieurs, si je n’avais
pu tantôt, à son entrée dans cette salle, voir la
cordialité, la simplicité, la bonté de votre Roi.
» La présence de Sa Majesté à cette assem-
blée a la valeur d’un acte décisif. Le roi Albert
se met résolument à la tête de l’armée anti-
alcoolique. Comme souverain, il en est, de droit,
le général en chef. »
Nous ne songeons point à reproduire ici dans
sa forme parfaite le discours du virtuose de
la parole qu’est M° Henri Robert. L’avocat
d assises ne défend plus un accusé, il requiert
la condamnation d’un ennemi de la société,
l’alcool, et demande au jury de l’opinion
publique de rendre un verdict impitoyable.
Me Henri Robert dit le mieux du monde les
choses les plus flatteuses pour la Belgique et
pour les Belges. (Ovalion.)
Nouvelle Brabançonne que l’assemblée écoute
debout. Le Roi sort au milieu des acclamations
et fait appeler M« Le Jeune et Henri Robert,
à qui il prodigue des compliments.
Sur le perron des ouvriers acclament l’avocat
parisien et lui font escorte en le félicitant à leur
tour et en lui exprimant avec émotion le plaisir
qu’ils ont eu de l’entendre.
Les sociétés de tempérance ont eu, grâce à la
Ligue patriotique contre l’alcoolisme, une très
belle et très bonne journée.
Les petits métiers.
L inauguration du stand du syndicat des
métiers a eu lieu lundi après-midi. M. Hubert,
ministre de l’industrie et du travail, M. Storms,
secrétaire-général du commissariat-général, et
des fonctionnaires du ministère du travail ont
été reçus par MM. Pierre, président, Wystman,
secrétaire, et divers membres du comité.
M. Pierre a remercié le ministre du concours
qu’il avait porté à l’œuvre et il a congratulé
aussi M. Storms, le dévoué et obligeant secré-
taire du commissariat-général.
Dans une excellente improvisation, M.Hubert,
remerciant M. Pierre, a félicité les organisateurs
des vaillants efforts réalisés par eux pour relever
la petite bourgeoisie.
« Celle-ci souffre, a-t-il dit. Les petits com-
merçants éprouvent de grandes et vives diffi-
cultes. Si vous voulez vous aider vous-mêmes,
tous se joindront à vous, et le gouvernement
sera avec vous.
» Il faut d’abord organiser l’apprentissage,
faire des hommes de métier, puis songer à
l’enseignement professionnel ; il faut enfin tour-
ner ses regards vers les unions professionnelles.
Il faut que les petits patrons s’entendent, qu’ils
coordonnent leurs efforts.
» C’est par les syndicats que les ouvriers