Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
161
L’ART MILITAIRE
(2° article.)
Une Exposition veut toujours posséder un
« clou », une attraction sensationnelle capable
d’attirer vivement sur elle les attentions, les
curiosités les plus lointaines. Dans- une Expo-
sition, chaque compartiment, qui se plaît à pren-
dre une allure autochtone et à constituer un
tout bien complet, ambitionne à son tour d’offrir
un « clou » à l’émerveillement des visiteurs.
La section militaire belge de notre Exposition
na pas failli à la règle. Abandonnant le tra-
ditionnel diorama, ses organisateurs ont hardi-
ment entrepris une œuvre qui leur demandait
d’énormes efforts, une persévérance et une
science considérables. Leur tentative a dépassé
de loin ce qu’on espérait d’elle. Le « Musée
de l’Armée » n’est plus aujourd’hui la présen-
tation pittoresque de quelques objets et souve-
nirs recueillis rapidement ; c’est un ensemble
admirables collections, de reliques précieuses ;
c est la reconstitution documentaire de tout notre
Passé militaire dont il faut avouer qu’on ne
soupçonnait pas la grandeur.
Aussi, un groupement qui ne devait être qu’oc-
GRENADIER (DESSIN DE GANZ.)
casionnel est rapideinent devenu une institu.ion
dont il n’est plus permis que l’on n’assure pas
la durée.
Il est immédiatement apparu en effet aux
yeux du lieutenant-général Theunis et de ses
collaborateurs qu’un Musée permanent de l’Ar-
mée belge établi sur le modèle, et dans le pro-
longement, dirai-je, de celui qui a été ébauché
d’abord, et enrichi bientôt, dans notre Section
militaire dont il est un des gros éléments d’in-
térêt, aurait une utilité incontestable. Non seu-
lement il serait un but de curiosité pour n’im-
porte quel visiteur, mais les initiés, les artistes,
les écrivains ou les techniciens, les artisans
même ayant à se documenter, y trouveraient
d’abondants renseignements ; les inventeurs
militaires y puiseraient d’ingénieuses idées dans
le sens du perfectionnement des armes, des
équipements, des harnachements. Un tel Musée,
en outre, constituerait une admirable école de
patriotisme ; en provoquant le culte du sou-
venir et de la reconnaissance, il entretiendrait
le sentiment du respect et de l’admiration envers
nos héros. Il favoriserait aussi l’éveil de la
sympathie du public à l’adresse de l’armée en
lui proposant l’estime de ceux qui l’ont illustrée.
*
* *
Je sais bien que l’objection, inévitable chez
nous, a été formulée aussitôt qu’un tel projet
fut mis en avant: - Et les frais ? Combien
cela coûterait-il ? Qui fournirait les fonds ?
Or, voilà que la difficulté, m’a-t-on assuré,
est résolue. C’est bien plutôt un patronage,
une sanction officielle et des garanties pour
l'avenir que des billets de banque que l’on
sollicite aujourd’hui.
Il n’y a plus en effet à se préoccuper de
la construction ou de la location d’un local.
Les autorités intéressées sont disposées à céder
au futur musée des salles spacieuses dans les
superbes bâtiments de la nouvelle Ecole mili-
taire.
Les collections ne doivent pas être acquises,
puisque, outre les nombreux dons particuliers
qui sont dès à présent consentis, le Ministère
de la guerre céderait toute la série de coiffures,
d’uniformes et de harnachements anciens qu’il
possède ; les magasins centraux de l’habille-
ment donneraient de curieux spécimens de tous
les modèles mis en expérience et non adoptés ;
la Manufacture d’armes céderait des types des
armes réglementaires ainsi que de toutes celles
mises à l'essai et des tableaux relatifs à toutes
les fabrications; l’Arsenal central d’Anvers
abandonnerait volontiers tous les outils, pro-
jectiles, armes, coiffures, etc., déclassés qui sont
vendus à l’encan à vil prix ; les Musées d’ar-
tillerie et de fortification, si riches, que possède
l’Ecole militaire, pourraient être annexés au
Musée de l’Armée ; enfin, M. le comte de Ribau-
court, qui possède une collection unique d’ob-
jets militaires, est prêt à en faire don, de même
que beaucoup d autres propriétaires de souvenirs
et de documents, notamment presque tous ceux
qui ont répondu avec un si bel empressement
à l’invitation du comité du groupe XX.
CARABINIER (DESSIN DE GANZ.)
r-. MU