Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
L’EXPOSITION DE BRUXELLES
171
chemins de fer, créé des œuvres sociales, orga-
nisé l’instruction gratuite, si le bien-être enfin
est plus répandu dans toutes les couches de sa
population qu’il ne l’est dans la plupart des
pays de l’Europe, c’est 'à ses propres ressources
qu’elle le doit. Elle n’a jamais dû faire appel
aux capitaux étrangers. Ceux-ci ne sont inter-
venus chez elle que spontanément et leur rôle
y fut minime.
Mais cette activité de la France a-t-elle été
néanmoins aussi efficace pour sa prospérité inté-
rieure qu’elle aurait pu et dû l’être si l’on con-
sidère son extraordinaire puissance et son rayon-
nement à l’extérieur ? On est ici forcé de ré-
pondre par la négative. Quels que soient, en
effet, les progrès accomplis par la France au
dedans, ils ne sont pas en rapport avec la force
motrice dont elle dispose, de par sa richesse
monétaire et la puissance laborieuse et épar-
gnante de ses habitants.
La plus riche contrée de l’Europe n’est que la
quatrième au point de vue commercial et le
chiffre de ses importations l’emporte de quel-
ques centaines de millions sur celui de ses
exportations. Evidemment, le « banquier de
l’univers » pourrait mieux faire. Mais, ce qua-
trième rang, la France l’occupait déjà il y a
une dizaine d’années. Le commerce extérieur des
principaux pays du monde s’élevait alors à en-
viron 98 milliards. Dans ce total, la France
intervenait pour 8 milliards. Or, en 1909, le
commerce extérieur de ces mêmes pays attei-
gnait 160 milliards et la France conservait tou-
jours son quatrième rang avec 11 1/2 milliards
soit encore 8 p. c. du chiffre total des tran-
sactions. Résultat d’autant plus remarquable que
la population française n’a pour ainsi dire pas
augmenté au cours de ces dix dernières années,
tandis que celle de l’Allemagne, de l’Angleterre,
des Etats-Unis, notamment, s’accroissait consi-
dérablement.
Si le chiffre d’affaires de la France a aug-
menté de trois milliards, si- la France a conservé
son rang dans le monde, alors que le nombre de
ses habitants restait le même, c’est donc que les
Français d’aujourd’hui déploient plus d’audace,
plus d’activité que ceux d’il y a dix ans, c’est
que ces fonctionnaires et ces petits rentiers
sortent de leur coquille et se mêlent de plus
en plus au grand courant industriel et commer-
cial qui soulève et agite le monde entier. Et ce
ne serait peut-être pas un paradoxe d’ajouter
que les Français — étant moins nombreux que
les Allemands, les Anglais et les Américains, —
ont eu besoin d’une plus grande somme per-
sonnelle d’énergie, de travail et de savoir-faire
pour maintenir la proportion entre eux et leurs
rivaux,malgré la supériorité numérique de ceux-ci.
La section française à l’Exposition de Bru-
xelles restera l’une des manifestations les plus
éclatantes de cette inspiration supérieure qui
transfigure l’effort en l’élevant jusqu’à la créa-
tion de la véritable beauté.
L’a-t-on assez proclamée, la décadence de la
France démocratique 1 A-t-on assez médit, en
Belgique même, de Paris, « la ville de la cor-
ruption », la nouvelle Babylone ! Il est vrai,
pour l’étranger qui passe, Paris apparaît à la
surface comme une ville de plaisir et de dé-
bauche. Cet étranger ne le voit pas — et c’est
peut-être parce qu’il ne vient pas pour le voir, —
l’autre Paris qui travaille et qui crée, l’incom-
parable école de ce que Platon appelait « la
splendeur du vrai », la ville sainte de la civili-
sation dans tout ce que la civilisation a de plus
noble et de plus élevé.
Cette section française de l’Exposition de
Bruxelles, nous venons de la parcourir avec des
Anglais, et nous avons retenu cette exclamation
de l’un d’eux: « Il n’y a qu’une France au
monde. »
Henri Charriaut.
L’ÉLEVAGE
La Grande-Bretagne possède actuellement
une des plus nombreuses collections de chevaux
qui soit au monde. Le cheval pur sang vient
en première ligne. Les connaisseurs autorisés
affirment que la taille de ce cheval s’est accrue
de 2 1/2 centimètres en hauteur tous les 25303
depuis 1700 et qu’il a acquis par conséquent
un pas plus allongé et une plus grande vitesse.
11 est à remarquer que pendant que le pur
sang anglais faisait des progrès si remarquables,
le cheval arabe (souche primitive de l’anglais)
restait stationnaire et n’a pas varié, croit-on,
depuis 200 ans. Les gens compétents estiment
donc qu’il n’y aurait rien à gagner pour le
pur sang actuel anglais à une nouvelle infusion
de sang arabe. Après le cheval arabe viennent
les Hunters ou chevaux de chasse anglais, parmi
lesquels les animaux à long dos sont les meil-
leurs pour sauter les ruisseaux et ceux à dos
court pour sauter les haies. Ensuite, les Hack-
neys ou trotteurs, les Cleveland ou carrossiers,
et les sous-Cleveland ou carrossiers du York-
shire. Il faut ajouter à ces races les Poneys
anglais : le Poney de polo, ou poney de selle
dont la taille ne doit pas dépasser 1 m. 47 de
hauteur. Les plus estimés sont ceux qui, avec
cette taille réduite, sont capables de porter
un poids considéré comme suffisant pour des
Hunters de im.57; le Poney du Pays de
Galles, de la Nouvelle-Forêt ; le Dartmoor,
primitivement de im.22; l’Exmoor ; le Shet-
land, d’une moyenne de 81 centimètres. Puis
viennent les Poneys celtiques et les Highlands.
Dans la catégorie dernière des chevaux anglais,
on compte enfin les chevaux de ferme pour
le service du gros trait. Ces chevaux de travail
sont classés en trois variétés distinctes : le Cly-
desdale, dont la race fut fondée, dit-on, par un
célèbre étalon flamand noir importé d’Angleterre
en Ecosse vers 1750, et dont les descendants
actuels portent encore souvent, comme marque
distinctive, des poils blancs disséminés sur la
robe et qui sont considérés comme des traces
de la marque blanche que portaient sur l’abdo-
men les juments qui provenaient du fameux
étalon flamand. Les deux autres variétés de
chevaux de travail sont le Shire et le Suffolk
Punch. La race Shire est la plus grande, la
plus volumineuse et la moins raffinée des races
anglaises de chevaux aux jambes chevelues.
Connus en Angleterre au temps de l’invasion
romaine, ces chevaux furent sélectionnés par
les rois d’Angleterre pour produire de lourds
chevaux de guerre, capables de porter les cheva-
liers et leur armure. Plus tard, quand les armes
à feu furent en usage, les anciens destriers
furent employés aux travaux agricoles. Le Suf-
follc est un cheval lourd qui était à l’origine
VACHES LAITIÈRES DE LA CÉLÈBRE RACE ÉCOSSAISE AYRSHIRE.
ON ESPÈRE ARRIVER PAR LES CROISEMENTS ET LA SÉLECTION A FAIRE PRODUIRE
A LA VACHE AYRSHIRE ANNUELLEMENT 4,500 LITRES DE LAIT.
court sur membre;, et qui est parvenu à
atteindre une hauteur presque égale à celle du
Clydesdale. Cette race est renommée pour son
endurance aux plus durs travaux et son courage
naturel, toutes les fois qu’il faut donner un
coup de collier, même au-dessus des forces de
l’animal.
Les rac.es de bestiaux élevées en Angleterre
pour leur aptitude à la production soit de la
viande, soit du lait y sont très nombreuses.
Les Shorthorns, ou race dite cosmopolite,
tirent leur origine de taureaux importés dans
le Nord de l’Angleterre, de Hollande ,et de
Danemark et accouplés avec des vaches anglai-
ses, il y a plus de 200 ans. Les éleveurs célè-
bres Booth et Bates affirmaient que quatre