ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L'EXPOSITION DE BRUXELLES 173 L’étude des races d’animaux domestiques en Grande-Bretagne donne lieu à une remarque qui a son importance: Si merveilleux que soient les résultats des croisements, il semble qu’à leur égard les éleveurs- anglais fassent bien des restrictions et leurs conclusions ne semblent pas éloignées d’admettre que c’est très bien tous ces croisements, mais que les produits obtenus ne valent jamais ceux d’une espèce naturelle, quand elle est bonne. Ce qui revien- drait à dire que la sélection serait bien supé- rieure aux croisements, car ce que l’on gagne en rapidité d’acquisition de caractères nouveaux par le croisement, on le perd très rapidement en fixité. INFORMATIONS DIVERSES Le Salon des Lettres belges. Visite du Roi et de la Reine. Mardi dernier, une belle manifestation litté- raire, à laquelle assistaient le Roi et la Reine, avait été organisée au Salon des lettres du compartiment de l’enseignement supérieur ; la EDMOND PICARD. réussite en a été complète et il y a lieu d’en féliciter le vaillant organisateur, M. Auguste Rouvez, chef de division au ministère des scien- ces et des arts, ainsi que son directeur-général, M .Cyrille Van Overbergh. Tous nos littérateurs sont là, Camille Lc- monnier, Picard, l’abbé Verriest, Chauvin, Styn Streuvels, George Eekhoud, Albert Giraud, Yvan Gilkin, Henry Carton de Wiart, Henry Davignon, Valère Gille, Jules Destrée, des Om- biaux, M»-s Belpaire, Virginie Löveling, Coop- man, MM. Courouble, Gaillard, Gilbert, G. Le R°y> Vermeylen, Severin, Delattre, Firmin Van- den Bosch, Coremans, Demade, Fernand Wi- cheler, Mussche, du Catillon, Teirlinck, Jules Lekeu, Franz Mahutte, Louis Dumont, de la Montagne, Julius Hoste, Max Rooses, Renoz, Vrindts, l’abbé Moeller, Kinon, van de Woes- fyne, Blanche Rousseau, chevalier Marchal, Paul André, Arthur De Rudder, Dullaert, Maurice Sulzberger, Thomas Braun, Daxhelet, Maurice Bernard, chevalier Marchai, comte Maxime de Bousies, Georges Raemaekers, Franz Foulon, Grosjean, etc. Dans la salle, le baron Janssen, MM. Keym et van der Burch, Charles Buls, de Kerkhove, Je sénateur Magnette, Emile Digneffe ,MM. In- genbleck, Godefroid, de Briey, le duc d’Ursel, Gody, Storms, le baron de Borchgrave, les commandants de Posch et Tombeur qui accom- pagnent le Roi. D est 3 heures exactement quand le Roi fait s°n entrée, et, à l’heureuse surprise de tous, a Reine, tout à fait rétablie et toute gracieuse c ans sa jolie toilette noire, l’accompagne. Le Ministre des sciences, MM. Braun, van verbergh et Auguste Rouvez ont reçu les ‘ ouverains et les conduisent au-devant de la salle. Et l’assistance, debout, écoute Le discours d’Emile Verhaeren « Sire, Madame, » Ln vous souhaitant la bienvenue en cette jeune section littéraire, il me semble que c’est en une région nouvelle des Etats de Belgique que j’ai l’honneur de m’adresser à vous. Tous nous connaissons, grâce à nos yeux qui les admirent, les neuf provinces parfaitement dé- limitées sur la terre de votre royaume, mais au-dessus d’elles, sur un plan idéal, il s’en est fondé d’autres dont quelques-unes étaient de- puis longtemps occupées par nos savants et nos artistes, tandis que la dernière ne vient que d’échoir, par droit de conquête, à nos pro- sateurs et nos poètes. Vous y êtes entrés déjà, à mainte reprise, Sire, Madame, mais jamais aussi solennellement qu’aujourd’hui. » Dans cette province idéale de nos lettres, c’est la culture seule qui domine. Ailleurs on travaille les mille objets qui entourent notre vie ,• ici, c’est cette vie elle-même que l’on travaille. On en étudie les passions qui la rendent ardente et les pensées qui la maintiennent haute. En des romans et des poèmes, nous magnifions nos maux et nos coutumes, nous exaltons notre sol, nous glissons notre ferveur dans la réalité pré- cise et attachante qui nous entoure. Nous écou- tons pieusement battre le cœur de notre peuple. Nous en surprenons les rythmes les plus pro- EMILE VERHAEREN. fonds pour en scander nos strophes. Quelques- uns d’entre nous regardent l’univers entier, à travers le prisme qu’ont fixé devant leurs yeux, la Flandre et la Wallonie millénaires. Ceux-ci résument en eux les siècles et les générations. Ils font œuvre universelle ; ils apportent une conception nouvelle et particulière du monde ; ils sont, si j’ose m’exprimer ainsi, leur terre même qui pense en eux. » Et tous — depuis les moindres jusqu’aux plus notoires — enseignent l’enthousiasme qui est la haute santé de l’âme, propagent le culte rare en ce pays — des forces spirituelles, et affirment l’importance des choses qui ne se chiffrent ni ne se mesurent pas, mais dont la réelle et souveraine valeur représente plus que nulle autre richesse, pour l’avenir. Ainsi avec une piété ardente et délicate, nous faisons, nous les ecrivains belges, ce travail filial, magnifique et nécessaire d’élucider la conscience de notre patrie. Nous le faisons sans grand bruit, pres- qu’en silence. Nous n’avons cure ni de sonore ni d’immédiate renommée. Si l’élite du public commence à s’émouvoir, la foule nous ignore ; qu’importe 1 » Nous pouvons affirmer quand même, sans trop d’orgueil, que si d’autres officient au bruit large des orgues, dans les chapelles latérales de l’activité nationale, nous les écrivains, nous ne disons jusqu’à ce jour, il est vrai, qu’une messe basse, mais nous la disons au maître- autel. » C’est ce que vous avez si heureusement et si fermement affirmé en une circonstance historique. Pour la première fois, un chef d’Etat de chez nous, vous, Sire, avez mis devant le pays attentif et incliné, notre littérature à son rang. Vous aviez appris combien depuis vingt- cinq ans notre œuvre fut méritoire, vous saviez la gloire de certains d’entre nous, et que leurs œuvres traduites en des langues diverses provo- quaient l’admiration en mainte contrée d’Amé- rique et d’Europe. Vous n’ignoriez pas ce qu’était devenu le groupe alerte et vivant de la Jeune- Belgique, et d’un autre côté vous étiez renseigné sur le très réel mérite et le brillant essor de nos nombreux tenaces et fervents écrivains flamands. » Sire, Madame, nous savons que vous ras- semblez, aimez et même savez par cœur certaines pages de nos livres. Dès que vous songez à nos lettres, dix, vingt, trente noms s’éveillent dans votre mémoire et peut-être les plus hauts d’en- tre eux appartiennent à des écrivains déjà dis- parus. Donnons-leur une pensée fraternelle et réparatrice en cette heure de solennité littéraire, et que leur souvenir imprime à cette réunion un caractère touchant, grave et glorieux, car je n’évoque ici leur mort que comme une vie qui se prolonge indéfiniment et se confond avec la vie même de la patrie. » Et maintenant, Sire, Madame, laissez-nous nous réjouir de votre présence parmi nous. Aucune obligation protocolaire ne vous faisait un officiel devoir de rehausser du moindre éclat royal la tardive inauguration de cette sectibn lointaine où le gros public n’affluera pas. Les gens de pensée qui vous y reçoivent redoutent d’ordinaire les cérémonies où la pompe est de règle, mais qu’ont-ils à craindre de votre sim- ALBERT GIRAUD. plicité, de votre cordialité et de votre bonne grâce ? Vous leur apportez ces qualités si fran- chement nationales dans la main solide ou fine que vous voulez bien leur tendre. » Certes, ils sont aptes à tourner de belles phrases élogieuses, mais ils se reprocheraient,