ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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174 L’EXPOSITION DE BRUXELLES comme une faute de goût, de hausser devant vous trop vivement le ton et d avoir recours à quelque rhétorique empanachée pour vous affirmer leur sûre et unanime sympathie. » Ils souhaitent que vous l’éprouviez surtout, Sire, dans la bonne et heureuse atmosphère qui vous entoure ici et dans la déférence sans contrainte ni mensonge dont vous êtes l’objet. JWAN CULKIN. Oh ! comme vous pouvez sentir, à cette heure, combien les écrivains belges sont heureux non pas tant d’être protégés que d'être lus et aimés par vous, et comme eux à leur tour sentent avec orgueil et joie combien vous, leur nou- veau Roi, hautement et franchement, vous leur plaisez. Et votre compagne, Sa Majesté la Reine, qui répand sa grâce et son charme sur tout cela. » On applaudit chaleureusement ces belles et nobles paroles, et le Roi, apres avoir serré la main du poète, prend la parole en ces termes : Le discours du Roi « Vos charmantes paroles, M. Verhaegen, me touchent profondément, et la Reine se joint a moi pour vous en remercier de tout cœur. » Nous sommes particulièrement heureux, Messieurs, que ce soit le poète de Toute la Flandre qui nous souhaite la bienvenue au milieu de vous, parce que l’occasion nous est ainsi donnée de lui témoigner une fois de plus toute notre admiration. » Les œuvres d’Emile Verhaeren ont magni- fiquement glorifié le sol natal. Poète vraiment belge par la puissante expression de nos forces ataviques et des caractères de notre race, n est-il VALÈRE GILLE. pas en même temps un poète mondial célébrant la vie humaine dans ses manifestations les plus ardentes ? » Après avoir salué une des gloires de la littérature belge, je ne puis assez vous dire, à tous, Messieurs, le plaisir que j’éprouve à me trouver parmi vous et combien je suis sen- sible à l’accueil chaleureux d hommes de lettres venus des différentes parties du pays pour par- ticiper à cette fête de l’art. » La Reine et moi, nous nous sommes fait un très agréable devoir de nous rendre a votre gracieuse invitation. » Je félicite les amis de la Littérature d’avoir aménagé ce salon littéraire au milieu de la section d’Enseignement de l’Exposition. Tous les degrés de l’effort intellectuel imposé à la jeunesse se trouvent réunis ainsi autour de nous, depuis l’école primaire jusqu’à l’université. Ici, au centre, est le domaine de la pensée et de l’idéal, ce domaine où, dans toute l’indépendance de leur talent, les écrivains sont les interprètes des plus hautes aspirations qui doivent embellir la vie de la nation et en éclairer l’âme. » De même que les peintres fixent sur des toiles immortelles les images de la vie, de même l’écrivain, traduisant en des œuvres saines et fortes les sentiments du peuple, synthétise la nation dans ce qu’elle pense, ce qu'elle espère, ce qu’elle souffre, ce qu’elle crée par un in- cessant labeur. » Dans notre passé, le souvenir des plus grandes époques est resté vivant grâce à l’uni- verselle renommée de nos écoles de peinture et de nos incomparables architectes. Une pléiade d’artistes honore encore le nom belge, mais, jamais, nous n’avons eu une efflorescence litté- GEORGES EEKHOUD. raire égale à celle d’aujourd hui. Il s affirme actuellement, dans ce pays, un effort esthétique intense et prodigieux qui, désormais, fait partie de la vie de la nation et sera une des gloires de la Belgique contemporaine. » Comme on l’a si bien dit, il y a des œuvres de la pensée belge qui resteront des monu- ments durables de notre génie national, de même que les cathédrales, les beffrois et les hôtels de ville de nos vieilles cités. » Le brillant renouveau de nos lettres, Mes- sieurs, vient à son heure. N est-il pas le vrai couronnement de l’extraordinaire développement de nos industries et de notre commerce ? » Ce qui me réjouit particulièrement et ce qui doit nous réconforter, c’est de voir unis par une franche cordialite les représentants de nos langues nationales. Ils affirment ainsi que, tout en s’exprimant différemment, ils n’en sont pas moins Belges de cœur et d âme, exaltant avec une égale ardeur, le génie de nos deux, races. » Le pays tout entier est avec vous, Mes- sieurs ; il vous comprend, il suit vos efforts et partage votre idéal ; il rend hommage à votre labeur immense et fécond; j’en suis heureux, car, grâce à vous, la Belgique donne fièrement l’exemple d’un peuple prenant sa large place dans les plus nobles domaines du génie hu- main. » L’assistance acclame chaleureusement ce dis- cours que le Roi a prononcé d une voix forte. Puis le Souverain exprime le désir de se voir présenter Camille Lemonnier. Courtes congra- tulations, et, au moment où l’on va s’asseoir pour écouter les conférenciers, un incident char- mant se produit. La place d’Emile Verhaeren est à la gauche de la Reine, tandis que le ministre est à, la droite du Roi. Le poète, s’adressant à Camille Lemonnier, lui dit : — C’est ta place, tu es mon aîné. FERNAND SEVERIN. Et c’est le brillant écrivain qui se place à côté de notre jeune et charmante souveraine. Les Conférenciers M. Picard, prenant la parole, remercie tout d’abord le Roi et la Reine et caractérise leur présence comme une manifestation de fierté pa- triotique en l’honneur des lettres. « Nous avons désormais, dit-il, un art litté- raire à nous, séduisant, original et fécond: poètes, romanciers, humoristes, journalistes, tous sont représentés dans notre esthétique littéraire. Il en est de glorieux dont la renommée dépasse la frontière. » L’orateur ajoute : « 1830 a renouvelé à la moderne le règne des ducs de Bourgogne. Philippe-le-Hardi se retrouve en Léopold Ier, puis sous l’œuvre de Léopold II. Voilà que leur successeur pourra être le correspondant de Philippe-le-Bon. » On applaudit l’orateur, et voici que l’abbé Ugo Verriest, l’éminent écrivain flamand, monte à la tribune. Sa physionomie distinguée, son accent expressif, la conviction qui se dégage de sa personne conquièrent les sympathies. D’une voix souple et elegante, il retrace a grands traits l’histoire des lettres flamandes. STYN STREUVELS. Il évoque la lutte du peuple flamand, sans appui, sans argent, sans notoriété, pour en arriver a dégager sa pensée. Ce peuple, malgré tout, en est arrive a pro- duire, en dépit de tout, les grands prosateurs et les grands poètes Ledeganck, Van Duyse, Dautzenberg. Après un vif éloge de Guido Gezelle, 1 ora- teur parle de Styn Streuvels, « son parois- sien ».