Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
Ici, ce sont des
clochers, ces terrasses, ces façades et ces mina-
rets, sont les parties les plus révélatrices des
peuples qui les construisent. Les toits et les
campaniles indiquent les climats.
toitures en angle des pays
de neige et de pluie. Là,
apparaissent les voûtes om-
breuses des pays de soleil,
les terrasses des terres chau-
des qui permettent les siestes
aux tiédeurs du soir.
Les toits en pente du cha-
let russe de l’avenue des
Concessions, le campanile et
les ardoises des pavillons al-
lemands sont faits pour des
Au pavillon de l’Algérie, contrées de neige et de pluie.
Sur les bois et les tuiles
inclinées, l’eau et la neige doivent glisser rapi-
dement.
Ailleurs, les tours des palais de Bruxelles,
de Gand, d’Anvers évoquent nos beffrois, les
hautes tours d'où l’on guettait, a travers les
grises atmosphères, le danger. Ici, les campa-
niles attestent plutôt une aspiration de liberté
en rappelant un souvenir.
Les idées religieuses influencent aussi la dis-
position des toits. Sur le pavillon de l’Indo-
Chine, il n’y a ni clocher, ni hauts ornements
massifs et verticaux. C’est que le Céleste re-
doute de déranger le vol aérien des génies
et des âmes des ancêtres. N’est-ce pas parce
que nous construisons dans leur pays des clo-
chers et de hautes maisons pointues, que les
Chinois nous nomment des Barbares, prétextant
que nos édifices dérangent l’essor des esprits
familiers, par-dessus leurs cités et leurs plaines ?
C’est le goût du faste, propre aux peuples
du Midi qui fait couvrir d’or certaines coupoles
et embellir d’ornements éblouissants des façades
prétentieuses et cossues.
Voici les palais blancs des pays du soleil,
les murs dorés de l’Italie. Tout s’harmonise avec
la lumière et les tons les plus durs des faïences
s’atténue dans la clarté.
Le campanile du pavillon
des colonies françaises.
Le campanile du pavillon
de la Ville de Liége.
Au palais des colonies françaises, aux pa-
villons de l’Algérie et de la Tunisie, coupoles,
minarets, campaniles, toits en terrasses, murs
que perce l’ogive mauresque des petites fenetres
grillées, tout est blanc. L’ombre est a 1 intérieur,
dans le patio, comme à la cour des Lions de
l’Alhambra de Grenade. Les yeux ne peuvent
fixer longtemps cette blancheur trop crue et l’on
cherche l’ombre des palmeraies ou des ruelles
de quelque quartier de Reesbah. Ici, tout est
construit pour lutter contre la lumiere aveu-
glante, pour éterniser sous les voûtes des colon-
nades, dans les cours où chantent les jets d’eau,
la fraîcheur de l’ombre.
C’est aussi le besoin de
fraîcheur que caractérise le
palais de l’Afrique occiden-
tale. C’est la construction
rudimentaire et massives des
pays de guerre et de « rez-
zon », le tata soudanais à-
terrasses et à créneaux fait j
pour protéger de la cha-
leur et pour attendre l’en-
nemi. Pavillon allemand.
En pensée, on la situe
dans une cité du Haut-Niger, parmi les pail-
lottes et les maisons de pisé, devant l’effrayant
horizon de la brousse incendiée par le soleil.
On évoque, sous les toits de paille qui entourent
ses murs, mille scènes de la vie africaine,
le sultan, ses chefs, les soldats pouilleux vêtus
de « boubous », les femmes pilant le maïs ou
mil dans les mortiers de bois, le retour des
troupeaux à l’heure fraîche du soir.
Ainsi, avec de l’imagination et de la bonne
volonté, on peut être dupes de séduisants mi-
rages et faire provision d’illusions...
Marius Renard.
(Illustrations de l’auteur J
Le Pavillon de l’Indo Chine.
Le pavillon de la Ligue pour attirer les étrangers en Belgique
Mercredi 29 juin a eu lieu l’inauguration d’un
pavillon modeste dans ses proportions, mais
puissamment intéressant dans son objet : le pa-
villon de la Ligue belge de propagande pour
attirer les étrangers en Belgique.
Très coquet dans ses lignes restreintes et
digne du crayon habile de l’architecte Franz
Von Ophem, le pavillon s’érige à environ cin-
quante mètres à gauche du palais de la ville
de Bruxelles et comporte une série de com-
partiments parmi lesquels la Ligue elle-même,
puis les villes de Bruxelles,. Anvers, Ostende,
Spa, l’administration des chemins de fer, les
grottes de Han en un diorama évocateur dû
au peintre Louis Toussaint, exposent des photos
et des notices diverses.
Les invités étaient reçus par le comte Adrien
van der Burch, président ; MM. Campioni et
Keym, vice-présidents ; Gevers, secrétaire-gé-
néral ; Vandewiele, secrétaire-général adjoint ;
Charles Smedt, trésorier ; Bodson, Fraigneux,
Georges Leroy, Greyson de Schodt, membres.
Parmi les personnalités présentes, MM. les
ministres Helleputte et Hubert, le baron Janssen,
le duc d’Ursel, Tondelier, directeur-général des
chemins de fer, etc.
Le comte van der Burch, prenant la parole,
salue scs hôtes et définit le but poursuivi par
la Ligue.
M.‘Helleputte lui répond en une improvisation
des mieux venues.
Il le félicite lui et ses collaborateurs de la
manière très heureuse dont ils ont organise leur
propagande à l’étranger en constatant que cette
propagande concordait avec celle poursuivie par
le département des chemins de fer.
« C’est une œuvre patriotique, dit-il, de faire
connaître la Belgique à l’étranger. « Onbekend
is onbemind », dit le proverbe flamand. Qui ne
se connaît ne peut s’estimer. L’étranger, une
fois en Belgique, ne peut ne pas l’aimer. Tous
sont frappés de son intérêt puissant tant en
matière industrielle, commerciale, que littéraire,
artistique et scientifique. Il n’y a pas au monde
un pays qui, sur une surface aussi restreinte,
présente une telle variété d’aspects, une telle
puissance d’activité.
» Je n’aime pas le chauvinisme, mais le vrai
patriotisme consiste à défendre, à exalter son
pays. Il faut que ce sentiment soit chevillé dans
nos âmes.
» Le comte van der Burch m'a demandé de
faire représenter l’administration des chemins
de fer dans le conseil de la Ligue, je le lui
promets.
» Un pays à la fois, il nous faut conquerir
le monde. Ce sera fait, j’en ai le gage. »
On a applaudi vivement les paroles du ministre
qui, ainsi que M. Hubert, a prodigué ensuite
ses félicitations au comte A. van der Burch,
à ses dévoués collaborateurs, à l’architecte Frans
van Ophem, et il a, en détail, visité le très
intéressant pavillon de la Ligue.