Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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fait pendant le trajèt de l’orifice capillaire du
tulre jusqu’à la bobine, provoquée par l’éva-
poration partielle de l’éther et de l’alcool.
Que d’opérations va subir encore le fil issu
du collodion 1 II est retordu dans le hall du
« moulinage », où il dégage encore de fumantes
émanations d’éther, lesquelles sont immédiate-
ment dissipées par l’aérage intensif de ce local.
Dans l’atelier où il est manipulé ensuite, pour
l’assécher davantage, c’est plus spécialement
l’évaporation de l’alcool qui se produit. Inutile
de dire que dans les installations très modernes
de Tubize, les précautions sont prises pour com-
battre l’accumulation de ces odeurs.
J’ai dit l’effectif énorme de travailleurs que
nécessite la production de l’usine de Tubize.
Trois ou quatre cents jeunes femmes et fillettes
sont employées, dans le même atelier, au dévi-
dage des bobines, dont le fil, s’enroulant sur
le tambour à claire-voie des « guindres », forme
bientôt des écheveaux ou « flottes », le vocable
préféré dans l’industrie. Une des illustrations
de cet article représente le spectacle impres-
sionnant et pittoresque de tout ce peuple
d’ouvriers de différents âges, surveillant dans
TUBIZE. — ATELIER DE FINISSAGE OU BATTAGE DE LA SOIE.
TUBIZE. — TITRAGE ET PAQUETAGE DE LA SOIE.
sable : sous l’action du sulfure, la nitro-cellu-
lose redevient de la cellulose à peu près pure.
Les flottes, toutes dégoulinantes d'acide et
d’une teinte mordorée, sont ensuite puissamment
aspergées d’eau par d’ingénieuses laveuses à
cylindres. Voilà la soie prête au blanchiment
effectué à l’aide de chlorure de chaux. Cette
teinture obtenue, les flottes sont à nouveau la-
vées à grande eau. Puis, dernière grosse be-
sogne, le fil est définitivement séché par des
turbines, des « essoreuses » du même type que
celles signalées plus haut. On conçoit qu’après
ces rudes opérations, la soie ait perdu sa sou-
plesse et sa finesse au toucher. Le fil s’est
crêpé et collé. Alors intervient la manipulation
dite du « battage ». Dans un hall aussi énorme
que celui du dévidage, dont j’ai tenté d’évoquer
la vie laborieuse, des centaines d’ouvrières, par-
mi lesquelles beaucoup de gamines également
- ce travail du « battage » est si simple —
sont assises le long de bancs, pourvus de fortes
chevilles en bois, contre lesquelles les flottes
sont brusquement secouées, afin de rendre au fil
sa soyeuse souplesse.
La dernière toilette de l’écheveau est faite.
l’éblouissante lumière du hall colossal, le fonc-
tionnement automatique des « guindres », le
même outillage, sauf quelques modifications, que
celui adopté par la fabrication de la soie natu-
relle. Mais notre photogravure ne reproduit pas
le coloris de ce tableau combien animé ! Auprès
des « guindres » peintes en vert, sont appendues
les « flottes » de soie d’un blanc argent lui-
sant, et les travailleuses dont la chevelure est
parfois ornée d’un ruban sont vêtues de tailles
de coton multicolores. Telle est l’impression
pimpante et réconfortante que l’on emporte de
ce lieu où la tension d’un travail continu n’ex-
clut donc pas un peu de coquetterie.
Changement radical de physionomie : me voici
transporté sous les auvents où s’exécute une
des opérations chimiques importantes de la fabri-
cation. Il s’agit de la « dinitration » du fil.
Celui-ci est plongé dans un bain de sulfure
alcalin et remué, « lissé », au moyen de ba-
guettes de verre recourbées, par des ouvriers
dont les mains sont gantées de caoutchouc.
On comprend pourquoi cette opération se fait,
en quelque sorte, à l’air libre. La transformation
que subit la soie dans ce bain était indispen-
TUBIZE. — UN RÉFECTOIRE.