Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
Les flottes sont transportees dans la salle du
pesage, du tissage et de l’expédition. Comme
pour le hall du battage, nous avons tenu à mon-
trer, par un document photographique, l’im-
portance et aussi le pittoresque de ce service.
Que de choses j’aurais encore à dire sur les
curiosités de la fabrication de cette soie, que
je vois à présent serrer méthodiquement par
DE PRÉPARATION.
ATH. — ATELIER
paquets uniformes de quatre kilos et demi, dans
du fort papier bleu! Le produit issu de la
magie de la chimie va recevoir, à présent, les
applications les plus diverses, ambitionnant légi-
timement aux destinations les plus somptueuses.
Mais je suspens pendant un instant mon enquête
industrielle pour assister au déjeuner du per-
sonnel ouvrier de l’usine : en effet, la cloche
de midi avait tinté et, stimulés par l’appétit
et aussi le désir de reconquérir un peu de liberté
bien gagnée, les travailleurs avaient quitté leurs
outils et leurs ateliers dans un bourdonnement
joyeux. Les trois quarts de cette masse grouil-
lante, où les femmes et les fillettes sont en
grande majorité, se dirigent vers le réfectoire
mis à la disposition du personnel par la société.
En quelques secondes, les trois interminables
files de tables sont entourées d’ouvrières qui
se réconfortent du bol de soupe offert par l’usine
et des aliments supplémentaires que chacune
a apportés. A ce moment le soleil, qui avait
boudé toute la matinée, perce les nuages et
s’épand par les multiples fenêtres sur cette foule
dans laquelle les fillettes — comme ce courage
est touchant ! — apportent l’attrait de leur bonne
humeur. Bien vite, notre artiste - photographe
prend un instantané de cette scène, et c’est
lentement que lui et moi nous nous retirons,
songeant, sans doute, l’un et l’autre, à la prodi-
gieuse œuvre industrielle de Tubize, dont MM.
Wislicky, directeur, Everaerts, ingénieur, Hertz
et Bovy, chimistes,, notamment, contribuent à
assurer la grande prospérité.
*
* *
Mais mon étude ne s’est pas arrêtée au seuil
de l’usine de Tubize.
Le fil fabriqué avec tant de soin et à coups
de génie, peut-on dire, est expédié dans toutes
les parties du monde à des industriels de tout
ordre qui en tout des articles manufacturés
d’une variété inouïe. En Allemagne, dans la
région de Barmen-Elberfeld, la soie artificielle
est transformée en tresses qui servent à garnir
les « costumes tailleur », en galons, en sou-
taches et en une infinité d’articles de fantaisie
pour lesquels la mode trouve chaque année
un emploi différent ; ces articles se transforment
chaque saison, grâce à l’ingéniosité et a 1 esprit
inventif vraiment merveilleux des fabricants de
ce pays. En Saxe, la soie du I ubize sert a la
confection de dentelles, de guipures et de bro-
deries qui trouvent aussi dans
la toilette féminine un emploi
de plus en plus abondant et
séduisant.
Jusqu’à ces dernières années,
l’adoption de la soie artificielle
était à peu près limitée à ces
destinations et si le problème
de l’introduction de ce nouveau
textile dans le tissage avait été
bien souvent abordé par les in-
dustriels de tous les pays, il
n’était pourtant pas résolu de
façon pratique. La Société de
Tubize, se rendant compte des
résultats merveilleux auxquels
on pouvait atteindre, en appli-
quant la soie artificielle à la
fabrication même des tissus,
créa, en 1904, une société des-
tinée à réaliser l’introduction
de la soie de Tubize dans le
tissage. C’est la société ano-
nyme Les Nouveaux Tissages
Belges, dont la fabrication est
à Ath et le siège commercial
à Bruxe'les, rue Plattesteen.
On confectionna d’abord à
Atli le tissu d’ameublement. La
soie de Tubize y fut employée,
en trame, pour produire des
effets dont l’éclat, le brillant
et le relief sont de beaucoup
supérieurs à tout ce qui peut
être obtenu avec la soie natu-
relle, et il faut ajouter que
la solidité de ces tissus est à toute épreuve.
Bien que la mode, depuis quelques années,
ne soit guère favorable à l’emploi du tissu
d’ameublement, les soieries sortant des fabriques
d’Ath ont conquis tous les suffrages et une
soixantaine de métiers ont dû être montés pour
cette seule branche de fabrication.
Après cela, le Tissage d’Ath a réalisé, avec
succès, l’application du fil de soie de Tubize
à la fabrication des doublures, particulièrement
dans le. genre Jacquard, toujours si recherché
pour doubler les vêtements de fourrures et les
jaquettes des « costumes tailleur ». Dans cette
spécialité s’affirme encore la supériorité de la
soie artificielle. Ses qualités de résistance et
d’éclat qui avaient donné lieu à des appréhen-
sions fondées sur des préjugés, sont aujourd’hui
reconnues par tout le monde.
Un autre genre de travaux dans lequel la soie
artificielle pouvait donner les meilleurs résul-)
tats, c’est la broderie et ses applications mul-
tiples. Pour assurer, dans de bonnes conditions,
l’application de la soie artificielle à ces ouvrages
élégants qu’évoquent la toilette féminine et la
décoration d’ameublement, la Société de Tubize
créa, il y a trois ans, la société La Nouvelle
Broderie, dont les ateliers, pourvus de l’ou-
tillage le plus moderne, sont situés rue de
l’Etuve, 33.
Je ne me hasarde pas trop en disant que
les résultats obtenus tant par Les Nouveaux
Tissages Belges que par La Nouvelle Broderie
semblent fabuleux. Les applications rivalisent
d'intérêt avec l’invention même de la soie arti-
ficielle, ce qui n’est pas peu dire ! Et rien
n’est plus aisé que de s’en convaincre, puisque
La Soie artificielle de Tubize et ses deux filiales
participent à l’Exposition Universelle et Inter-
nationale de Bruxelles.
A l’entrée même de la Section Belge res-
plendit, chatoye le stand de ces trois sociétés.
ATH. — ATELIER DE TISSAGE.