Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

L’EXPOSITION DE BRUXELLES 189 Un élégant salon Régence constitue l’écrin de goût de cette exhibition de féerie. Dans une vitrine qui se détache sur les panneaux de soie rose tendre, avec applications d’ornements or pâle, le' tout tissé et brodé en soie artificielle, on admire trois toilettes prestigieuses dont les tissus de rêve sont enrichis de broderies. Sur une soie rose, se colorent avec éclat et déli- leuse cette soie bleue, produit du collodion ce- pendant, qui rehausse de ses broderies cet objet mirifique ?! Il semble qu’il n’y ait pas un style de déco- ration que la soie de Tubize ne puisse, en quel- que sorte, identifier. Voici des reconstitutions de fauteuils fameux qui doivent rivaliser d’élégance aristocratique avec leurs modèles ! Toutes les l’usine d’Ath pour corsets, soie brochée d’un dessin charmant et d’un tissu plus résistant que la soie naturelle. Le lot des tentures fabri- quées par cet établissement est aussi fort remar- quable. Nulle démonstration industrielle et artis- tique ne pouvait être plus complète que celle fournie par les trois sociétés de soie artificielle, constituant un ensemble de production assuré- BRUXELLES. — ATELIER DE LA SOCIÉTÉ « LA NOUVELLE BRODERIE» catesse, des roses de teintes délicieuses, rete- nues par un ruban bleu. Cette chute de fleurs est un chef-d’œuvre d’art industriel. Puis ce sont des arabesques dessinées et gaufrées en soie vieil or, magnifique broderie exécutée à la machine. •J’avais à peine détaché mon regard de ces travaux exquis que mon attention était attirée par la splendeur d’un manteau de velours bleu frappe sur tissu d’or. N’est-elle pas merveil- joliesses de l’art s’y marient pour la jouissance des rétines sensibles. Avec les visiteurs nombreux massés devant le stand, j’admire encore des paravents, des ombrelles, des éventails, parés des artifices de la broderie d’art, inspirée, semble-t-il, par les étonnantes ressources de la soie de Tubize. Mais la matière qui s’ « idéalise » à ce point peut, à plus forte raison, prendre une forme plus modeste, plus utilitaire. Voici des tissus de ment rare et poussant jusqu’aux dernières limites de l’application une des inventions les plus extraordinaires de notre temps. Aussi, que de choses assemblées dans cette exposition des pro- diges de la soie artificielle je devrais encore citer ! Mais force m’est de me borner, conseil- lant à nos lecteurs de détailler eux-mêmes les mérites si variés de cette exposition unique. Achille Chainave. INFORMATIONS DIVERSES Le pavillon Haïtien C'est le jeudi 7 juillet qu'a eu lieu l’inau- guiation du pavillon de la République d’Haïti, qui, pour n’être pas très grand, n’en est pas moins des plus intéressants et comporte cinq commissariats-généraux. Nombreuse assistance dans laquelle on notait M. Francotte, représentant le comité exécutif ‘le l’Exposition, MM. Keym et van der Burch, le duc d’Ursel. Le premier commissaire-général a salué ses hôtes. Puis le ministre d’Haïti à Paris a re- mercié à son tour le comité de l’Exposition. Des discours ont encore été prononcés par MM. le duc d’Ursel, commissaire - général. Simon, ancien maire de Port-au-Prince, et Max, bourgmestre de Bruxelles. Un banquet a été offert par le commissariat- général haïtien, auquel assistaient notamment MM. Hubert, ministre de l’industrie et du tra- vail ,• Georges Dupret, vice-président du Comité exécutif ; Steens, échevin de la ville de Bru- xelles, etc. Des toasts charmants ont été échangés. Le pavillon de la Compagnie Liebig. Nous avons décrit dans notre numéro du 3 juillet la superbe installation de la Compagnie Liebig. Complétons ces renseignements en ajou- tant que le beau pavillon tant admiré est l’œuvre de M. Van Nieuvenhuysen, architecte à Bru-