Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
LE Jan Breydel procédant , a ses essais sur la clyde.
OSTENDE= DOUVRES
Le nouveau paquebot à turbines “ Jan Breydel „ du service Ostende=Douvres.
Poursuivant le programme qu’il s’était pro-
posé lors de la mise en service de la Princesse-
Elisabeth, le gouvernement belge, à l’occasion
de l’Exposition de Bruxelles, a tenu à rempla-
cer par des bâtiments de grand luxe actionnés
par des turbines et possédant une vitesse mini-
mum de 24 nœuds, les deux navires à roues de
sa flottille dont la vitesse aux essais n’avait
pas excédé 19 nœuds.
Le premier de ces nouveaux paquebots, le
Jan-Breydel a été lancé sur l’Escaut sous les
auspices les plus favorables, le 23 décembre
dernier, le jour même de l’avènement au trône
de S. M. le Roi Albert. Il a été complètement
parachevé moins de trois mois plus tard, soit
avant la fin de mars et moins d'un an après
sa mise en membrures.
Il est presque superflu de rappeler que le
paquebot Princesse-Elisabeth, en service depuis
l’été 1905, a conquis la grande faveur du public
parmi tous les bâtiments qui effectuent la tra-
versée de la Manche, tant sous le rapport de
sa vitesse et de ses bonnes qualités nautiques,
que sous le rapport de ses formes élégantes
et du confort qu’il offre aux passagers. Le
record mondial de vitesse, qui fut détenu avant
l’entrée en ligne des grands transatlantiques
Lusitania et Mauretania, lui reste acquis parmi
tous les navires à passagers qui relient le con-
tinent à l’Angleterre.
En s’inspirant des résultats acquis, le gou-
vernement n’a pas hésité à s’imposer de nou-
veaux sacrifices pour étendre la réputation de
sa ligne postale vers l’Angleterre, en adap-
tant à bord de ses nouveaux paquebots les der-
niers perfectionnements et le plus grand confort
désirable.
Les dimensions principales du Jan-Breydel
sont les suivantes : longueur extrême, 361 pieds,
3 pouces ou I I om I I ; longueur à la flottaison,
348 pieds ou Io6mo7 ; longueur au bordé,
40 pieds ou I2mi9; creux jusqu’au pont supé-
rieur, 23 pieds, 3 pouces ou 7mo8 ; tirant d’eau
moyen, 10 pieds ou 3m05.
La coque et les machines principales ont été
construites entièrement par la Société Cockerill
et, pour l’ameublement de ses salons de luxe,
il a été fait appel aux décorateurs les plus
réputés du pays.
La coque, entièrement en acier, d’après les
règles du Veritas, est subdivisée en dix comparti-
ments étanches. Le cloisonnement est établi de
telle façon que l’un quelconque de ses compar-
timents puisse être envahi par l’eau sans que
la sécurité du bâtiment en soit affectée ; cette
sécurité est du reste renforcée par le fait que
les portes des cloisons étanches sont pourvues
du nouveau système de fermeture « Stone
Lloyd », dont la manœuvre peut s’opérer hy-
drauliquement de la timonerie et y être con-
trôlée au moyen d’un tableau indicateur mon-
trant automatiquement et à tout instant la posi-
tion de chacune de ces portes. Le bâtiment
possède 8 embarcations de sauvetage suspen-
dues à des daviers du système « Welin » à
action rapide et certaine, quelle que soit la
bande prise éventuellement par le navire ; il est
pourvu en outre du complément de radeaux
et engins de sauvetage imposés par les derniers
règlement du Board of T rade relatifs aux na-
vires de cette catégorie.
Les feux de route électriques sont contrôlés
de la timonerie par un tableau avertisseur dé-
nonçant automatiquement l’extinction d’un des
fanaux. Le commandant dispose, en outre, d’un
tachomètre et d’un totalisateur indiquant le nom-
bre de tours de la machine, ainsi que d’un télé-
phone haut-parleur et de deux projecteurs
électriques destinés tant à faciliter l’entrée des
ports qu’à fouiller la surface de la mer pendant
l’obscurité. Si nous ajoutons encore que le
navire est pourvu de deux gouvernails, de qua-
tre cabestans à vapeur et des appareils de télé-
graphie sans fil, système Marconi, on conviendra
que toutes les mesures les plus modernes ont
été prises pour assurer la sécurité de la navi-
gation ainsi que pour faciliter les accostages.
Les nombreux appareils électriques existant
à bord, y compris les quatre puissants ventila-
teurs destinés à refouler l’air dans les chau-
dières, sont alimentés par une petite station
centrale dans laquelle on a remplacé les moteurs
à pilon généralement en usage par des turbines
à vapeur spéciales, ce qui présente l’avantage
de supprimer les trépidations. Cette station cen-
trale comporte deux groupes électrogènes de
80 kilowatts chacun, encadrant un petit groupe
de 20 kilowatts utilisé pour l’éclairage à quai.
De même que pour la Princesse-Elisabeth, les
trois propulseurs sont actionnés par des turbines
à vapeur compound du système « Parsons » :
une turbine centrale à haute pression et deux
turbines latérales à basse pression constituant,
en outre, les turbines de marche arrière pouvant
imprimer une vitesse de plus de 16 nœuds. La
puissance des machines peut être calculée aux
diverses allures au moyen d’appareils spéciaux
dénommés « torsionmètres » créés tout récem-
ment pour les mesures de ce genre.
*
* *
Le navire comprend trois ponts complets,
indépendamment d’un pont-passerelle, dont la
majeure partie est accessible aux voyageurs de
ire classe par un large corridor superbement
aménagé dans le style moderne. Les appareils
de manœuvre sont disposés sur une passerelle
supérieure qui surplombe la cabine du com-
mandant et des officiers en permettant une vigie
parfaitement organisée. La portion centrale du
pont supérieur au pont-promenade est occupée
par un grand rouffle en acier abritant, de
l’avant vers l’arrière : un fumoir, un large pas-