ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 197 sous forme de solutions colloïdales. Or, ces divers éléments minéraux qui composent et chargent l’eau de mer se retrouvent comme facteurs du sang et des tissus. Quand on se fut rendus compte du rôle que jouait l’eau de mer à l’égard des globules rouges du sang, dans les canaux où elle était introduite, on ne se borna plus aux injections à petites doses, sous la peau ; on osa dès lors la lancer directement dans le torrent circula- toire à raison de plusieurs litres dans certains cas. Et actuellement le docteur Fleig, qui utilise un autre sérum, dont nous parlerons dans un moment, réussit des expériences au,, cours des- quelles, après avoir enlevé presque tout le sang d'un animal, il lui rend le mouvement et la vie par injection subséquente d'une même quantité de sérum artificiel. Les travaux du docteur Fleig ont porté sur la recherche d’un sérum qui serait plus actif, plus stimulateur encore de la vitalité des glo- bules rouges que l’est déjà l’eau de mer. Le jeune savant a rencontré cette action supérieure dans l'emploi des eaux minérales. Une opération des plus attendues est devenue possible : le lavage du sang. Nous avons rap- pelé que le sang est composé notamment de glo- bules immergés dans un liquide véhiculaire et nourricier, le sérum. Eh bien ! supposons qu’une maladie ait intoxiqué, troublé la pureté du sérum. Que fera-t-on ? On enlève à l'individu malade une grosse partie de son sang ; le sérum impropre est évacué par décantations successives du sang dans diverses eaux minérales employées comme liquides de lavage ; les globules rouges demeurent seuls, bien nettoyés. On les replonge, propres, dans des eaux minérales, et on réintègre le tout, par injection, dans le sujet dont ils pro- viennent. C’est le procédé de l’auto -transfusion. Il n’affaiblit nul'ement l’individu, puisque tous les globules rouges que contenait son sang avant le prélèvement du liquide, lui sont exactement tous rendus en nombre dans le nouveau sérum arti- ficiel où ils conservent leur même vitalité. Le sérum toxique a seul été éliminé et on l’a rem- placé par une eau minérale qui semble constituer un milieu de vitalité idéale pour les globules. Le procédé de l’iso-transfusion consiste à inté- grer le sang d'un sujet, après lavage, à un autre sujet de la même espèce, qui en aurait besoin. Les globules lavés peuvent être con- servés à la glacière en contact avec les eaux minérales pendant plus d’une semaine, sans rien perdre de leur vitalité, et, injectés, ils produiront les mêmes effets réparateurs que des globules neufs. Chez l’homme, dans les cas où, après hé- morragies, des injections de sérum artificiel sont indiquées, l’injection, dans les veines, de quantités élevées de diverses eaux minérales appropriées, ne s'accompagne d’aucune action nocive sur les globules, mais, au contraire, de leur,régénération et de divers autres effets utiles au sang ou à la circulation. Le docteur Fleig a fait d’autres expériences qui mettent en évidence les propriétés singu- lières des eaux minéralisées. On sait depuis plusieurs années que le cœur des mammifères, extrait de la poitrine et séparé de tous les autres viscères, peut continuer à battre pen- dant des heures, à la condition d’établir une circulation d’un liquide nutritif à travers cet organe. A Montpellier, on a même réalisé pour la première fois l’expérience avec le cœur d’un homme, lors de l’exécution de Martini en 1891. Beaucoup d’eaux minérales, à un état de concen- tration molécu’aire convenable sont capables de conserver l’irritabilité et d’entretenir les mouve- ments spontanés d’autres organes à fibres lisses pourvus de ganglions, tels que l'intestin, l’uté- rus, la vessie, séparés du corps et immergés simplement dans ces liquides. L’intensité des contractions est plus forte dans le cas des eaux minérales que dans le cas de l’eau salée pure, ou même de l’eau de mer. Des organes épuisés après leur séjour dans ces deux liquides ont recommencé à se contracter lorsqu’on les a plongés dans différentes eaux minérales. Si ces organes séparés du corps sont conservés à baste température à la glacière, on peut obtenir encore des contractions dans les eaux miné- rales, en les réchauffant progressivement, même après neuf jours de conservation. Le premier réveil brusque se produit vers 200 et le second vers 35°. Après la constatation des effets de l’eau miné- ralisée sur les organes et les globules du sang, on en a recherché les causes. On a invoqué l’état électrique des eaux minérales, l’ionisation. Des recherches plus récentes ont assimilé ces eaux à des solutions colloïdales. On a démontré qu’une oxydase n’est peut-être qu’une combi- naison, même un simple mélange d'un métal et d’un colloïde. Les ferments contiennent, en défi- nitive, disait Claude Bernard, le « secret de la vie ». Plus encore que l’état électrique, que l’état colloïdal, ou n’importe quelle autre cause, il semble qu’il faille attribuer l’influence revi- viscente des eaux minérales à la radioactivité et à l’action plus particulièrement importante de certains de leurs éléments, tels que le calcium, indispensable à la contraction des organes et à la vie des cellules germinatives. Arrivons-en aux conclusions pratiques. Le traitement hydrominéral, par injections, est peut- être moins séduisant à nombre de personnes que la perspective d’un séjour dans les brillantes stations thermales. Les malades fortunés pour- ront toujours s’y rendre et suivre le traitement qui leur plaira. Mais s’il est actuellement agréable aux heu- reux de la terre d'aller soigner leurs maux hors de chez eux, le traitement dans les stations thermales, frais et séjour loin des affaires, est presque impossible aux malades peu fortunés. Les cures ne sont guère à la portée de tous ceux qui en auraient besoin. Le traitement hydrominéral a guéri des cas de tuberculose des ganglions du cou, par in- jections des eaux de Balaruc et de Kreutznach ; de chlorose et d’anémie, traités par les eaux de Karlsbrunnen et de Hombourg ; des mala- dies de peau, par les eaux d’Urcage ; des améliorations certaines se sont produites dans la bacillose pulmonaire, par les eaux de la Bourboule ; et un diabète grave a été atténué par les eaux de Vichy ; tous cas qui se sont pré- sentés chez des personnes qui n’auraient pu se « payer une cure ». On voit de suite les avantages multiples des injections intra-tissulaires d’eaux minérales, en tant que moyen de balnéothérapie cellulaire et application de la cure hydrominérale en gé- néral. On saisit l’utilité de premier ordre que la thérapeutique hydrologique pourra retirer des données aujourd'hui si précises de la physio- logie : celles-ci préparent la base solide d’une hydrologie expérimentale, à laquelle se dévoue, à l’heure présente, toute une élite nouvelle de jeunes savants. L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 11 semble que l’enseignement se prête moins librement que les produits commerciaux et industriels à une mise en valeur, basée sur la curiosité abstraite d’un public d’exposition. Certes, on peut aligner sur des tablettes des cahiers de cours convenablement reliés, enfermer dans des armoires vitrées les manuels en usage dans les classes, offrir aux yeux, dans des ta- bleaux dressés suivant la méthode graphique, la preuve d’un progrès intellectuel, tarifé suivant le nombre d’écoles et d’élèves d’une ville ou d’un pays. Mais ce sont là des démonstrations plutôt platoniques et les seuls initiés y trouvent matière à un intérêt, qui se resserre inévitablement dans les limites pro- fessionnelles. Seul, l’enseignement supérieur est capable de franchir le cercle d’indifférence où sommeille une exhibition de livres et de cahiers scolaires. Si paradoxal que cela puisse sembler, les hautes disciplines sont les plus accessibles à nos atten- tions d’un instant. Non qu’il soit question d’ini- tier d’impromptu la foule à un savoir lent et laborieux. Mais, alors que les nouveautés sont rares et menues dans les écoles primaires et secondaires, en raison de leur définition même M. FRIEDEL. d’établissements classiques, fondés sur une lon- gue tradition, les laboratoires et les cliniques d’universités s’ouvrent à toutes les audaces de l’esprit chercheur ; ils restent en contact per- manent avec la vie, s’efforcent de répondre à ses questions de plus en plus nombreuses et pressantes, de satisfaire à ses besoins sans cesse multipliés, d’en activer la circulation, d’en varier les aspects, d’y centupler les joies et d’en écarter les souffrances. Et c’est ainsi qu’il ad- vient qu’une belle préparation anatomique, qu'un appareil radiographique, qu'un tracé hydrolo- gique, qu’une simple photographie de savant produisent chez le spectateur de hasard des vibrations nerveuses, fortes et prolongées. I La France Perdue au milieu des stands commerciaux, l’exposition française d’enseignement risquerait fort de passer inaperçue sans l’avertissement