ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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198 L’EXPOSITION DE BRUXELLES que constitue une disposition originale des pro- duits nombreux et variés qu’elle présente à l’attention. Cinq cents mètres carrés, ce n’est guère pour une grande nation qui a devancé toutes les autres dans l’organisation de ses écoles et que la concurrence de l’Allemagne - la seule redoutable pour elle — ne gêne nulle- ment dans son développement scientifique, as- suré à la fois par des établissements publics ’x^si STAND DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR. de tous degrés et par la plus riche moisson d’activités collectives qui soit au monde. Car si la centralisation française a ses périls, elle a aussi ses vertus. L’université napoléonienne a donné un essor unique à l’instruction nationale en la généralisant et en la régularisant à une date où elle n’était qu’embryons partout. Mais elle n’a nullement tari les sources provinciales et locales de la curiosité intellectuelle. Là où l’ancien régime avait, dans des Académies et des sociétés savantes, groupé des bonnes volontés, l’organisation scolaire a bénéficié de tout l’ac- quis antérieur, et maintenant encore, la pros- périté de certaines universités régionales est due moins à l’affluence des élèves qu’à une collaboration plus ou moins avouée et directe des professeurs et d’érudits locaux, la plupart gens titrés ou rentés, dont le labeur désintéressé n’est nullement perdu pour la science. A l’Exposition de Bruxelles, le compartiment de l’enseignement supérieur français mérite d’être étudié à ce point de vue particulier. Les universités de province ont mis une sorte d’or- gueil à n’être inférieures à personne. C’est, par exemple, Lille qui nous invite à feuilleter des pro- grammes de cours de dates diverses et nous in- cite ainsi à des comparaisons instructives. Ce n’est pas sans une émotion sui generis qu’un univer- sitaire arrête son regard sur un programme jauni de la Faculté des sciences de 1876. Cette faculté avait alors son siège à Douai, et le doyen s’appelait Louis Pasteur I Or, sur ce programme d’une étonnante modestie ne figurent que six ou sept enseignements, alors que maintenant la même faculté foisonne des cours les plus variés, en quoi elle ne le cède évidemment pas à la Faculté de médecine, dont le programme de 1909-10 est affronté à celui qu’a signé le plus illustre des savants français. Dans ce pro- gramme de 1909-10, la seule chirurgie dentaire monopolise plus d’activité scientifique que n’en comprenait la petite équipe dirigée alors par ce bienfaiteur de l’humanité. Non loin de là, l’Institut électro-technique de Grenoble attire l’œil. Des photographies nous en révèlent l’aspect extérieur ; mais toute la vie interne en est résumée dans une série d’albums et de recueils de travaux et de rapports, attes- tant une remarquable activité. Il y a là, pour le spécialiste, une documentation plus qu’esti- mable, et nous citerons notamment, parmi les rapports de stage, les études sur le chemin de fer de Chamonix, dont l’illustration ne peut laisser indifférent personne. Et quant à la popu- lation dudit Institut, qu’il est intéressant de comparer avec l’Institut Montefiore, à Liége, voici des chiffres éloquents: en dix ans, le nombre des élèves régulièrement inscrits a passé de 18 à 209; celui des auditeurs libres, de 93 à 167. On ne peut quitter Grenoble sans avoir signalé une autre institution qui classe cette petite uni- versité parmi les premières de son pays(i).Nous voulons parler des cours de vacances, dont le succès a pris des proportions stupéfiantes. En 1909, il s’est trouvé 635 étrangers des deux sexes pour mettre à profit les mois d’été et pour venir demander aux maîtres de Grenoble une connaissance plus approfondie de française. CTO. C’est la, avec les sciences appliquées, ce qui apparente surtout Grenoble à une autre uni- versité de l’Est, Nancy, dont les cours de va- cances, signalés d’ailleurs, eussent mérité d’oc- cuper ici une place plus en vue. Sa faculté des sciences y est, en revanche, dignement repré- sentée par des graphiques, des plans, des photo- graphies et des préparations anatomiques. De l’autre côté de la cloison, on s’attardera à exa- (1) Encore y a-t-il lieu de noter qu’un professeur de Grenoble, M. J. Luchaire, a créé l’Institut français de Florence et ouvert ainsi des perspectives plus étendues à l’activité de son établissement, de même qu’à Bordeaux et à Toulouse, on s’est dirigé vers l’Espagne. miner certaines illustrations du meme ensei- gnement de vacances. Les plus curieuses sont .sans conteste celles qui décrivent des expériences de phonétique pratique, et ce n’est pas sans un sourire légitimement satisfait, qu’un bon Français contemple, dans le laboratoire installé à Lille, sur le modèle de celui de l’abbé Rousselot, à Paris, deux jeunes Allemands faisant les exer- cices buccaux, nécessaires pour assouplir leurs organes de la parole et les rendre propres à l’usage oral de notre langue. Retournez-vous et, non sans émotions, vous verrez, dans une très simple vitrine où sont rangées des. préparations de laboratoire, le mi- croscope avec lequel Louis Pasteur a commencé, à Lille, ses célèbres études sur la fermentation. Tout à côté sont déposées d’autres reliques du grand homme, notamment des échantillons de cristaux taillés dans du liège pour ses tra- vaux sur la symétrie moléculaire ! * * * Mais il est d’autres manifestations de l’acti- vité régionale des universités qui mériteraient d’être décrites. Les plus significatives me pa- raissent consister en des publications, qui se sont multipliées depuis quelques années et qui symbolisent, en l’accentuant, l’autonomie de ces filiales de l’Université de Paris. Celle-ci n’a pas, en somme, la place proportionnelle qui lui reviendrait dans cette exposition. Et c’est très naturel. N’est-elle pas depuis longtemps « hors concours » ? Est-ce qu’elle n’a pas hérité de la notoriété universelle dont jouissait, dès le XIIe siècle, la fondation de Robert de Sorbon ? Tout au plus a-t-on cru utile de réunir quelques échantillons de l’activité scientifique des facultés parisiennes, notamment des préparations anato- miques, où le spécialiste reconnaîtra, avec une sorte d’intérêt passionné, les témoignages par- lants de progrès accomplis par la chirurgie et les diverses branches médicales. Puis ce sont des publications vraiment nouvelles, comme ce Livret de l’Etudiant, qui, pour la seule Uni- versité de Paris, comporte près de deux cents pages et constitue un véritable guide. Mais d’autres livrets, qui voisinent avec ce volume de taille déjà respectable, rappellent l’atten- tion sur l’activité provinciale. Voici les bro- chures qu’on remet aux étudiants étrangers à Besançon, Grenoble, Dijon, Nancy, Lille, etc. ; voici le Livret de la bibliothèque de l’Université de Reims, plaquette élégante, qui nous renseigne sur les sources d’enrichissement et les acquisi- tions nouvelles de la bibliothèque de cette uni- versité ; voici ^Annuaire de la Jeunesse et com- bien d’autres publications, montrant, avec quelle ingéniosité jamais à court, se perpétuent et se renouvellent, en France, les moyens de propa- gande dont usent les hauts éducateurs de la nation. Enfin, si l’on voulait ne rien omettre, il con- viendrait d’étudier, fût-ce 'Sommairement, les ta- bleaux, reliefs et photographies dont se compose le compartiment des Missions scientifiques. Mais, bien que les hommes d’enseignement cons- tituent le personnel ordinaire et indiqué de ces missions, il sera préférable de réserver les ob- servations que suggère le compartiment pour une étude comparative avec la Belgique, l’Alle- magne, etc. Au surplus, même ainsi délestée, l’exposition de l’enseignement supérieur français forme un ensemble imposant et richement ins- tructif. Les tendances décentralisatrices de cet enseignement y sont mises en belle et complète lumière. M. WILMOTTE.