Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
les variétés de tissus, de coloris et de dessins
que nous avons admirées dans les remarquables
pièces exposées par les marchands de la Perse.
Nous y voyons en plus les vieux tapis en appli-
cations de fragments de draps multicolores et
de très anciens exemplaires de ces tapis de
prière que trois fois par jour le musulman
emporte avec soi quand il se rend à la mosquée
où l’appellent les trois dévotions quotidiennes.
Que de genoux, de paumes et de fronts ont use
ces broderies fanées, ces fils de soie patiem-
ment noués et appariés de façon à représenter
une porte de mosquée encadrée d’ornements allé-
goriques ! *
* *
Enfin, voici les friandises appétissantes : les
pastilles imbibées d’essences parfumées, le nou-
gat brun, rose ou blanc farci d’amandes, les
pâtes molles roulées dans des cristaux de sucre,
des limonades de toutes couleurs, du café brû-
lant servi dans de minuscules godets et le
Loukoum national qui fond dans la bouche et
semble au palais du miel dont un jus de fram-
boise ou de citron atténuerait la fadeur.
Et sur tous ces bazars, sur ces échopes, au
sommet et aux angles du portique égyptien
flotte le rouge étendard des sultans qui, de Bag-
dad à Salonique, est le signe aujourd’hui de
l’heureuse résurrection d’une puissance et d’un
prestige longtemps menacés. L’étoile et le crois-
sant symboliques n’y sont plus tenus pour des
images détestées et pour les emblèmes de la
tyrannie et de la déchéance.
Paul André.
LES EAUX ET FORÊTS
CHASSE ET PÈCHE
Un magni ique palais, situé entre les pavillons
des colonies françaises et l'avenue Victoria,
érige son architecture blanche comme neige
sur le ciel éclatant. C’est d’un effet très heureux,
très enlevé, très plein air, et, dès l’entrée du
palais, on trouve naturel d’y voir de la verdure,
d’y entendre murmurer des jets d’eau, qu’il
y glisse dans les algues des aquariums des
poissons silencieux, d’y arrêter ses regards sur
des têtes de cerf aux yeux doux, on croit
y entendre le cri des oiseaux, des mouettes,
des aigles mêmes qui se balancent dans les
airs, sous la lumière fine du dôme, ou prêts
à prendre leur vol, en des attitudes courrou-
cées ou fières. Toute cette fraîcheur, toute cette
vie, c’est l’exposition des Eaux et Forêts de la
Belgique.
Nous disons de la Belgique, il faudrait plutôt
dire belges, car nous y trouvons aussi la faune
africaine, celle du Congo. Nous avons en Bel-
gique des Nemrod nombreux qui se rendent
actuellement là-bas, chassent avec passion et
établissent des records. Ils exposent ici leurs
trophées : rhinocéros bicorne et même « tri-
corne » abattu par le baron Kervyn de Letten-
hove. La corne d’avant, excessivement longue,
mesure au moins 70 centimètres. Spécimen im-
posant, bien que le record pour la corne, record
du monde et qui ne figure malheureusement
pas à l’exposition, appartienne à M. Carl Bri-
chart pour une longueur de 83 centimètres.
Avec les armes que l’on avait autrefois,- la chasse
au rhinocéros était des plus difficiles et des plus
dangereuses ; aujourd’hui que l’on a les balles
nickelées et la cordite, c’est un sport de dame.
Une condition rare est toutefois encore requise,
c’est de disposer d’une certaine force muscu-
laire, peu coutumière aux femmes, car la Win-
chester 405 ou la carabine Express 450, au
moins indispensable l’une ou l’autre, ne sont pas
des armes légères et si Diane revenait au monde
chasser parmi nous, nos poudres et la cordite
pourraient beuir ses belles épaulés ! Mme Van
Parys a rapporté l’une des plus belles cornes
de rhinocéros bicorne, puis viennent les tro-
phées de MM. Dhanis, Solvay et Calmyn.
En éléphant, les record pour les défenses
exposées appartiennent à M. Calmyn et surtout
au baron de Lettenhove pour une paire d’ivoires
de près de deux mètres de long. Magnifique
trophée ! On regrette l’anéantissement du mâle
qui les portait ; car c’est peu, comme représen-
tation, ces deux défenses, car c’est tout ce qui reste
d’un animal qui devait être l’un des plus beaux
représentants de sa race... et l’amour de son
troupeau. Mais trêve de réflexions : Croissez et
multipliez... pour vous dévorer les uns les autres,
c’est la règle !
La chasse en Afrique a fourni encore les
motifs décoratifs d’un immense panneau, garni
LE STAND D’OVERMEIRE.
d’innombrables têtes d’antilopes, gazelles, buf-
fles divers, phacochères.
Un panneau voisin, plus riche encore, est
consacré à la chasse en Belgique. Cinquante
têtes de cerf, dix cors, représentent le fier
animal dans toute sa beauté. Seize têtes de
sangliers, rudes et farouches, et des rangs serrés
de massacres de chevreuils constituent un très
bel ensemble de la noble vénerie.
Signalons, pour les personnes qui pourraient
l’ignorer, l’existence d’un « Office international
de documentation pour la chasse », qui a son
siège à Bruxelles et dépend de l’Institut inter-
national de bibliographie pour l’organisation de
la documentation universelle.
*
* *
Les bois et leur exploitation, ainsi que la
mise en œuvre du bois, ont donné lieu à des
démonstrations d’un caractère varié et pitto-
resque. Voici les produits de la sabotterie artis-
tique de Nismes ; oui, artistique, avec sculpture
et gravure ; dans le haut des panneaux de cette
section, on a placé de larges cadres montrant
les produits industriels exécutés dans les bois
des différentes essences qui y sont plus particu-
lièrement propres : corbeilles en lanières de cou-
drier, sabots légers en saule blanc, etc. La
boissellerie artistique d’Ardenne attire 1 atten-
tion : rustique et naïve, peut-être même lucra-
tive, elle respire la vie sobre des montagnes.
*
* *
On remarquera avec intérêt, dans la même
section, — l’exploitation du bois, — comment
on débite un tronc de chêne pour en tirer, par
le sciage, le meilleur parti. Les personnes qui
emploient le bois dans leurs industries ne pour-
ront manquer de s’intéresser aux diverses expé-
riences qui ont déterminé la valeur des diffé-
rentes essences sous le triple rapport de la
résistance à la rupture par la surcharge et résis-
tance à la pourriture. Nous voyons que pour
la résistance à l’écrasement, c’est le bois de
robinier qui se classe premier et le peuplier
blanc dernier, parmi les treize bois expérimentés.
Pour la résistance à la surcharge, le robinier
vient encore bon premier et le peuplier blanc
cède au charme la place de dernier. Quant