ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 213 parvenir à la chambre à coucher ; par contre, la laverie est séparée de la cuisine par le ves- tibule d’entrée. Cette disposition ne m'a pas semblée fort commode et j’aurais préféré voir les chambres séparées et la cuisine réunie à la laverie. La maison de Waremme a obtenu le premier prix au concours ouvert à Cointe en 1905. Construite par la Société L’Ouvrier Prévoyant, son prix de revient, terrain non compris, s’élève À 5, 5 1 6 francs, dont 5,000 francs ont fait l’objet d’un prêt. Le loyer mensuel, avec assurance- vie, est de 27 francs. Comme réglementation économique, c’est un peu élevé puisque l’habitant ordinaire de ce genre de maisons gagne * à peine 3 fr. 50 par jour, soit 91 francs par mois, en décomptant les dimanches. La façade de la mai- son de Waremme est remarquable ; elle a du style, avec beaucoup de sobriété ; la distribution intérieure en est parfaite. On y voit, au rez- dp chaussée, une salle de famille, une cuisine, une laverie ; le tout abondamment éclairé et aéré ; à l’étage, deux chambres à coucher. Une belle chambre - mansarde, claire et spacieuse, complète l’habitation. Les maisons-jumelles d’Anderlecht sont l’œu- vre du Foyer Anderlechtois; leur prix de re- vient, sans terrain ni taxe communale, est de 8,840 francs ; leur loyer mensuel, de 20 francs. Leur plan rappelle celui de la maison de Waremme, mais l’éclairage, surtout celui de la cuisine, laisse à désirer ; le couloir d’accès en est trop exigu. La façade en est très pitto- resque et les matériaux utilisés pour sa cons- truction sont de premier choix. Tournai est représenté ici par la reproduction fidèle de la 500e maison érigée dans cette ville par le Foyer Tournaisien à la suite d’un con- cours. Ce Foyer Tournaisien est une association mutuelle administrée avec un dévouement admi- rable par un Courtraisien, M. Dupré, qui y a imposé un système d’assistance grâce auquel, moyennant un loyer mensuel, régulièrement payé, de 31 francs, avec assurance-vie ; de 28 francs sans assurance, l’ouvrier tournaisien sera propriétaire de sa maison au bout de vingt- cinq ans. Le salaire de celui-ci étant de 4 fr. 50 par jour, soit 107 francs par mois, et le prix de cette construction, sans le terrain, ne dépas- sant pas 5,175 francs, cela paraît fort rationnel. La maison tournaisienne est belle, habilement distribuée ; l’éclairage en est parfait, aussi bien au rez-de-chaussée qu’à l’étage composé de trois chambres à coucher. Une armoire a été prati- quée dans la maçonnerie, sur l’emplacement du couloir créé par la deuxième volée de l’esca- lier, ce qui est très ingénieux. La maison ixelloise est due à la Société ano- nyme des Habitations ouvrières de la com- mune d’ixelles; elle est vouée, non à la vente, mais à la location. Le loyer mensuel en est de 2 5 francs, la construction, sans terrain, ayant coûté 4,200 francs. Cette maison ne frappe point par un excès de recherches ornementales. Le constructeur a voulu seulement réaliser un type à produire sur un espace extrêmement ré- duit et à l’usage de la classe ouvrière. Très sobre et simple, elle réunit cependant les prin- cipales conditions requises pour sa destination spéciale. La maison créée par la Société de la Vieille- Montagne à l’intention des ouvriers de ses usines est un immeuble plein d’élégance ; la division intérieure en est heureuse ; l’indépendance com- plète des locaux entre eux, le bon parti tiré des moindres coins perdus lui constituent un en- semble précieux de qualités. C’est un logis sain, agréable, en état de procurer le bien-être à une catégorie un peu exceptionnelle de travailleurs, à l’aristocratie de la caste. Son prix est de 6,400 francs sans le terrain. Au contraire, les maisons du « bloc » de Bruxelles dont la construction par la Ville, dans le nouveau quartier de la rue Blaes, est immi- nente, s’offrent à toutes les sortes d’ouvriers urbains. Comme je l’ai dit dans les articles de M. MAX, BOURGMESTRE DE BRUXELLES, SORTANT d’UNE MAISON OUVRIÈRE. la première partie de cette étude, elles sont à logements multiples, élevées de trois étages sur rez-de-chaussée et vouées à la location. Le plan de leur architecte, M. Emile Hellemans, subdivise ce massif de constructions, qui doit s’étendre sur un espace de plus d’un hectare, en 272 appartements composés, les uns (ceux des personnes seules, célibataires ou veufs des deux sexes) d’une seule chambre avec installa- tion sanitaire ; les autres, de deux, trois ou quatre chambres, pour ménages plus ou moins nombreux. Le barême des loyers n’en a pas encore été établi ; ceux-ci varieront selon le nom- bre des pièces et l’étage de l’appartement. Je ne reviendrai pas sur ce que j’ai déjà écrit à cette place de cet important projet où se révèle non seulement la main intelligente de l’architecte spécialiste de la maison à bon marché, mais la pensée avertie et le sentiment altruiste du socio- logue d’avant-garde qui, depuis tant d’années, se dévoue à l’œuvre de l’amélioration du sort des prolétaires. Quand on a fait, dans les plus pauvres, dans les plus sombres, dans les plus fétides quartiers d’une grande ville, les enquêtes accomplies durant dix ans par M. Hellemans, au nom du Conseil supérieur d’hygiène, on sait quelque chose de ce qu’abrite parfois de détresse profonde les plus opulentes capitales ; on sait aussi ce que le milieu pourrait avoir d’in- fluence sur l’extinction du paupérisme et que l’une des premières conditions de la santé du corps et de l’esprit, c’est la salubrité de l’ha- bitation. Les nombreux logis du « bloc » de Bruxelles, distribués selon une parfaite connais- sance du caractère, des mœurs et des besoins du peuple, seront non seulement hygiéniques, mais commodes et confortables. Ce sont les seuls bâtiments à logements multiples de la colonie ouvrière de l’Exposition. III La Maison de la Caisse d’Epargne, qui n’a pas encore été exécutée d’une manière effec- tive, peut passer pour le type idéal de l’habi- tation rurale à bon marché, créée en Belgique. Ornée de balcons qu’escaladent les plantes grim- pantes, entourée d’un jardinet, précédée d’une véranda fleurie, elle est charmante et presque luxueuse ; elle coûte 9,400 francs, sans le ter- rain. Son aménagement général, fort pratique et harmonieux, mais d’un raffinement un peu supérieur à ce qui convient et même à ce qui plaît à la classe ouvrière, la désigne plutôt au petit bourgeois. C’est une maison à bon marché ; ce n’est pas une maison ouvrière. J’en dirai autant de celle, française, édifiée pour la banlieue parisienne, sous les auspices de La Prévoyance sociale du département de la Seine. Celle-ci, construite par groupe de deux, au moins, ne coûterait pourtant que 5,000 francs, sans le terrain. Sa distribution rappelle trop la villa bourgeoise, où l’on s’est peu soucié de la perte de place ; où l’agréable, trop souvent, prime le nécessaire. A nos yeux belges, sa cuisine paraît bien étroite ; la façade de cette maison est originale et plaisante, mais elle est très découpée, ce qui entraînera une certaine dépense qu’il eût mieux valu affecter à la bonne qualité des matériaux et de la menuiserie ; enfin, les fenêtres, très nombreuses, augmenteront sensi- blement la taxe, et c’est une considération im- portante quand il s’agit du domicile d’un ou- vrier. La deuxième maison française conviendrait à un sujet d’élite, à un contremaître, par exem- ple. Elle est conforme aux exigences des lois de 1906 et 1908, pour les communes fran- çaises d’au moins mille habitants. Son prix de revient varie selon la région où on la construi- rait ; il serait, dans le Doubs, de 5,800 francs, sans le terrain ; dans les Vosges, de 6,140 fr. ; dans le département de Meurthe-et-Moselle, de 7,110 francs. Elle comprend d’utiles dépen- dances, bien aménagées et une excellente salle de bains. Mais son escalier d’accès est un casse- cou.