ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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214 L’EXPOSITION DE BRUXELLES Les maisons-jumelles exposées par le Grand- Duché de Luxembourg sont aussi des maisons rurales, mais plus vraiment plébéiennes. Elles ont été construites par M. Emile Hellemans, en vue des populations agricoles du pays des Ardennes. Complétées par une étable, une por- cherie et une fosse à fumier étanche et cou- verte, chose inconnue auparavant en ces con- trées, elles répondent admirablement à leur des- tination. Les façades, protégées par une ample couverture d’ardoises, sont ainsi faites en vue de l’altitude et du climat des Ardennes luxem- bourgeoises. Ces deux maisons coûtent, sans le terrain, 1 1,400 francs, soit une mensualité de 28 fr. 20, y compris l’assurance-vie. Que dire des maisons à toits de tuiles rouges du délicieux Port-Sunlight, qui n’ait été publié cent fois ? Celles qui figurent actuellement au parc Scheyven ne sont ni les meilleures ni les plus jolies de celles créées dans la fameuse cité manufacturière du comté de Chester. Elles sont, néanmoins, et à l’intérieur comme à l’exté- rieur, des modèles d’esprit pratique, d’aisance et de confort : tout y est solide sans lourdeur et commode avec grâce. Leur prix est de 8,000 francs chacune, sans le terrain. Je ferai à leur architecte une seule observation : je les trouve un peu petites pour une nation où, surtout dans le peuple, les familles sont souvent très nombreuses. Et, cette observation, je l’étendrai aux maisons allemandes de l’Exposition : les hauteurs d’étage me semblent, ici, insuffisantes pour être con- formes à l’hygiène. Quant à l’emploi à peu près exclusif du bois dans leur construction, outre que cela présente toujours des dangers d’incendie, une telle matière utilisée pour les revêtements intérieurs et extérieurs réclame un entretien de peintures, fréquemment renouvelées et coûteuses. Par contre, le système de chauf- fage, un peu encombrant, certes, dans la salle commune de l’une des maisons allemandes, est, à la fois, économique et très ingénieux ; la façade vraiment artistique de ces habitations, la terrasse qui les entoure, le jardin légumier et fleuriste qui les continue par derrière, leur donnent, outre le charme d’une intimité hospita- lière, un caractère de prospérité et de gaieté, doux au cœur, séduisant aux yeux. Marguerite Van de Wiele. L’Enseignement professionnel des Industries artistiques en Belgique Bien plus que les salons ordinaires, les expo- sitions internationales sont un heureux prétexte de parler sur l’art décoratif et de dresser le bilan de la production artistique. Grâce à elles, les arts appliqués sont mis sur un pied d’égalité véritable avec les arts dits majeurs. D’autre A l’Ecole provinciale des Arts et Métiers de l’arrondissement de Mons, à Saint-Ghislain. La classe des modeleurs-mouleurs de la section de la faïence et de la porcelaine. part, les exigences de la réclame et le souci de donner aux plus modestes choses un décor de beauté, favorisent une émulation qui ne manque ni de mérite, ni de goût et qui crée une ambiance ornementale d’une intéressante diversité. Dans les expositions d’art, les ameublements sont souvent relégués aux mauvaises places, dans l’ombre des coins. Les sections purement déco- ratives ne sont pas mieux partagées. Quant aux bibelots usuels ayant un caractère d’art, on les oublie ou on leur fait l’aumône d’une niche sans lumière, comme à regret. L’erreur est fâ- cheuse. Il y aurait quelque mérite à mieux pla- cer, dans les salons, les productions de l’art ornemental, lesquelles bénéficieraient de la di- version reposante qu’elles procurent aux yeux souvent las de trop de toiles. Une telle critique ne serait pas à sa place vis-à-vis de l’Exposition de Bruxelles. Non seu- lement l’art décoratif a été généreusement mis à contribution au Solbosch, mais la plupart des pays participant à la Worlds-Fair, ont tenu à synthétiser les tendances d’esthétisme qui se ma- nifestent chez eux. On paraît avoir compris quelle orientation nouvelle devra prendre la production moderne, si elle veut vivre et prospérer. Le caractère de chaque peuple doit se manifester dans un art décoratif qui lui est propre et il n’est plus permis pour une nation qui se croit imprégnée d’idées progressives, de se déclarer incapable d’établir pratiquement des œuvres utilisables par la foule, voire dans les plus modestes expres- sions de sa vie. La manifestation osée — le mot n’est pas trop audacieux — par la collectivité allemande à l’Exposition de Bruxelles est, à ce point de vue, particulièrement suggestive. On peut ne pas aimer la lourdeur et l’étrangeté de cet art orne- mental, la bizarrerie maniérée et sans précise ascendance de certains panneaux décoratifs ali- gnés aux frises des salles, mais on doit s’inté- resser à la tenace volonté marquée par un tel effort, au désir, si audacieusement exprimé, d’un peuple souhaitant de posséder, lui aussi, un art national. Au surplus, notre impression ne saurait être définitive. Nous subissons encore l’influence des affinités latines, et d’heureuses similitudes de races et d’instincts nous portent à préférer les créations de ce génie français dont tant d’œu- vres vivantes perpétuent à travers les siècles, la prédominance. Cependant, depuis quelques années, un mou- vement de rénovation des arts ornementaux s’est manifesté dans notre pays. Nous fûmes précédés dans cette voie par les Anglais qui surent donner à l’art nouveau un caractère relativement prati- que qui charma et conquit le public. Mais notre effort fut si peu négligeable que les tendances de quelques-uns des nôtres, de Van de Velde, par exemple, servirent singulièrement les desseins des rénovateurs allemands. Ce qu’il nous a manqué et ce qui a, très tôt, assuré la réussite des tentatives entreprises en Allemagne, à Weimar, à Darmstadt, à Mu- nich, etc., c’est le sens pratique et la ténacité. Nos efforts, pour généreux qu’ils furent, n’ont pas donné tous les résultats que nous en atten- dions, parce que nous ne possédons pas, au même degré que le Germain, le sens positif de la vie, ou mieux des affaires, parce que les essais de quelques créateurs n’ont pas été encou- ragés, parce que nous n’avons pas suffisamment compris le bénéfice économique que nos indus- triels pouvaient retirer d’une étroite collabora- tion de l'art et du commerce. Parfaitement ! Il serait temps que le public belge s’intéresse d’une façon plus effective aux tentatives des artistes. Certes, les encouragements moraux sont précieux, mais les encouragements matériels le seraient davantage. Mais non, il y a chez le public une sorte de méfiance. On redoute d’acquérir ce qui sort de l’ordinaire banalité, souvent parce que le prix est plus élevé et on semble oublier que les artistes sont au fond des commerçants. S’ils étudient et s’ils produisent, ce n’est pas uni- quement pour leur plaisir, mais aussi pour vendre. En Angleterre, en France, en Allemagne, en Hollande et au Danemark, il n'en va pas ainsi. Soucieux de tirer profit des nouvelles tendances, tout en rénovant, les industriels et les commer- çants n’ont pas hésité à encourager les artistes. Certes, ils l’ont fait à leur bénéfice, en pro- duisant beaucoup et en asservissant les origina- L’École industrielle de La Louvière où se donne un cours de décoration sur faïence. lités esthétiques aux exigences du public. Mais en fin de compte le résultat a été heureux, aussi bien pour la foule qui s’est intéressée et ins- truite que pour les commerçants et les artistes. L’expansion économique aidant, l’art décoratif nouveau s’établit chez nous au profit des étran- gers surtout. Les tentures, les cérames, les