Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
LA SECTION INTERNATIONALE DES BEAUX=ARTS
Après avoir successivement passé en revue les
sections belges, hollandaises et espagnoles, il
nous reste à parler d’une série d’œuvres, très
Boris koustodiew. — En Province.
diverses, qu’on a classées sous le nom générique
d’internationales.
La commission de l’exposition, à l’activité de
laquelle on ne saurait rendre un trop juste
hommage, avait demandé aux principales nations
d’Europe leur participation à notre triennale.
Mais les commissions proposent et les gouver-
nement disposent. L’Allemagne opposa un refus
catégorique et ne permit même pas la constitu-
tion d’un comité officieux. L’Autriche, qui n'al-
lait pas au Solbosch, ne jugea pas qu'il lui
était possible d’aller au Cinquantenaire. La
Russie, la Norwège, la Suède, l’Angleterre firent
la sourde oreille. On adressa des invitations spé-
ciales à des peintres célèbres ; quelques-uns vin-
rent. C’est de ceux-là que nous allons nous
occuper dans cet article.
La Section internationale contient des tableaux,
des aquarelles et des dessins d’artistes russes,
suisses, suédois, autrichiens et hongrois.
M. Anders Zorn, dont trois toiles sont expo-
sées dans cette section, est un des artistes
les plus curieux de notre temps. Ses œuvres ont
une profonde originalité, et il ne semble pas
pourtant quel 'artiste ait fait quelque effort pour
l’acquérir. Elle est en lui très simplement, et il
l’exprime avec une analogue simplicité.
M. Anders Zorn est bien un des fils
de cette Scandinavie qui sembla tardivement
arrivée dans les domaines de l’art et de la
pensée, mais qui cependant prit une place
au premier rang dans l’activité intellectuelle
de notre époque. N’ayant peu ou pas de tradi-
tions, ses écrivains et ses artistes ont admis
d’emblée les audaces dont on s’irritait en d’au-
tres pays. M. Zorn a lui aussi ses témérités, et,
comme on devait s’y attendre, celles-ci ont été
beaucoup moins discutées dans son pays qu’à
l’étranger, chez des peuples où les vieilles écoles
avaient laissé une empreinte plus profonde.
Mais, aujourd’hui, on peut dire que M. Zorn
a acquis une réputation incontestée. 11 la doit
avant tout à sa franche sincérité, à son moder-
nisme avisé, à son amour très vif de la vie
et de la vérité.
Avant de s’adonner à la peinture, M. Anders
Zorn fit de la sculpture. Tl
revint parfois à ses pre-
mières amours artistiques, et,
au cours de sa carrière, il
se montra aussi habile dans
les différents genres des arts
plastiques. Il s’imposa com-
me statuaire, comme aqua-
relliste et comme peintre.
En peinture, ses manières
furent diverses. Il excella
d’abord dans le portrait et
se fit remarquer, en ce genre,
par la personnalité artistique
qu’il imprima à toutes ses
représentations de la figure
humaine. Il eut des succès
plus grands encore dans ses
études de nu. Il peignit avec
un sentiment de fraîcheur et
de grâce et aussi avec un ro-
buste réalisme les paysannes
de son pays. Le Ruisseau,
qui figura à de nombreuses
expositions internationales,
est un petit chef-d’œuvre du
genre. On ne saurait trop
en admirer l’inspiration naïve
et fraîche. C’est dans cette
note qu’est conçu le joli ta-
bleau que nous voyons à
Bruxelles : Mère et fille.
M. Anders Zorn est encore
et surtout un peintre moder-
niste, très audacieux, et Ton
peut dire que ses témérités
sont célèbres. Les Scandi-
naves sont pressés d’arriver et pour leurs coups
d’essai, ils tentent volontiers des coups de
hardiesse.
A côté d’Anders Zorn, nous remarquons un
autre peintre suédois, célèbre dans son pays
et ailleurs. Nous voulons parler de M. Carl
Larsson. Il est peu d’artistes qui aient rendu
avec tant de fraîcheur et de pureté l’atmosphère
des pays du Nord.
Ses tableaux, ses aquarelles ou ses dessins -
il n’y a que ces deux derniers à Bruxelles -
sont d’une savoureuse simplicité : une silhouette
d’homme ou de femme, à côté d’elle des fleurs,
une simple fleur même. Des colorations grises
ou mauves, et sur celles-ci, tranchant délicieuse-
ment, la parure d’une corolle de rose ou de
tulipe.
Ce sont des jeux de couleur charmants. Il ne
faut pas en discuter la valeur d’art. 11 suffit
d’en apprécier la fraîche séduction.
Y a-t-il une peinture russe ? Telle est la ques-
tion que l’on se pose en pénétrant dans la salle
réservée aux productions des artistes slaves con-
temporains. Certes, Veretschaguine acquit une
réputation universelle, mais ses toiles, où s’éta-
laient avec un réalisme saisissant les horreurs
de la guerre, ne révélaient pas chez leur auteur
cette joie de manier la couleur, de saisir l’ins-
tantané de la nature dans sa vie la plus ardente,
par laquelle le peintre véritable se caractérise.
C’est donc, pour la plupart des amateurs,
une véritable révélation que ces toiles rutilantes
signées des noms de Nicolas Varl<hoff et de
Bogaïewsky. L’art russe paraît être encore dans
son enfance. Il a de juvéniles audaces de cou-
leurs et des enthousiasmes de composition. Il
1SAAC Perlmutter. — Le Marché.